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II.

Bonheur de l'ame unie à Jésus-Christ dans la sainte communion (*).

Qu'on est riche, quand on porte son trésor au fond de son cœur, et qu'on n'en veut plus d'autre ! Qu'on est heureux dans les croix, lorsqu'on a toujours avec soi son consolateur! Qu'on est puissant et invincible, malgré ses sensibilités et ses foiblesses, lorsqu'on possède Jésus-Christ au dedans de soi! C'est vous, ô mon Dieu, ô mon amour! c'est vous que je reçois dans le sacrement; c'est vous qui nourrissez mon ame de votre chair, qui donne la vie au monde, et de votre substance divine, qui est l'éternelle vérité. C'est vous que je tiens, que je goûte, que je possède, que je garde reposant dans ma poitrine, comme votre disciple bien-aimé reposoit sur la vôtre. Je vous ai; n'ai-je pas tout? Que me faut-il encore? que me peut-il manquer? O Dieu d'amour, vous rassasiez en moi tout désir! je suis plein, et mon cœur ne peut plus s'ouvrir à aucun autre bien, puisqu'il a le bien infini. Que craindrai-je avec celui qui m'aime, et qui peut tout? Que ne souffrirai-je point pour l'amour de celui qui, après avoir souffert la mort pour moi, vient encore souffrir dans mon cœur, et de si près, toutes mes misères? Hélas! qui

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(*) Cette exhortation et la suivante, qui paroissent ici pour la première fois, ne sont pas tirées du Rituel de Cambrai. Nous publions la première d'après une copie authentique, jointe aux lettres de Fénélon à la comtesse de Grammont. L'autre est copiée du manuscrit original. (Edit. de Vers.)

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me donnera une bouche pour louer, et un cœur pour sentir ses miséricordes? O sacrement, où l'amour se cache pour être cherché plus purement! ô secret merveilleux de l'amour de mon Dieu! mon cœur tombe en défaillance, en approchant de vous. Qu'aije fait pour vous mériter? Pain des anges! vous vous donnez aux plus grands pécheurs, et vous ne dédaignez point d'entrer dans les consciences les plus souillées. Que ferai-je pour me donner à vous? Tout me manque en moi-même pour reconnoître tant de grâces; mais faites tout. J'avoue mon impuissance et mon indignité; je manque même de sentimens pour un si aimable mystère. Mais, ô amour! Vous vous plaisez à reluire dans notre boue; faites donc éclater vos merveilles dans ce cœur corrompu; aimez-vous vous-même en moi; plongez votre créature, pour la renouveler, dans les flammes du SaintEsprit.

III.

Exhortation adressée au duc de Bourgogne, au moment de sa première communion.

Le voilà enfin arrivé, Monseigneur, ce jour que vous avez tant désiré et attendu, ce jour qui doit apparemment décider de tous les autres de votre vie jusqu'à celui de votre mort. Ecce Salvator tuus venit, et merces ejus cum eo. Il vient à vous sous les apparences de l'aliment le plus familier, afin de nourrir votre ame, comme le pain nourrit tous les jours votre corps. Il ne vous paroîtra qu'une parcelle d'un pain commun; mais la vertu de Dieu y

sera cachée ; et votre foi saura bien l'y trouver. Dites lui, comme Isaïe le disoit : Verè tu es Deus absconditus. C'est un Dieu caché par amour; il nous voile sa gloire, de peur que nos yeux n'en soient éblouis, et afin que nous puissions en approcher plus familièrement. Accedite ad eum, dit un Psaume, et illuminamini, et facies vestræ non confundentur. › C'est là que vous trouverez la manne cachée, avec les divers goûts de toutes les vertus célestes. Vous mangerez le pain qui est au-dessus de toute substance. Il ne se changera pas en vous homme vil et mortel; mais vous serez changé en lui pour être un membre vivant du Sauveur. Que la foi et l'amour vous fassent goûter le don de Dieu! Gustate, et videte quoniam suavis est Dominus.

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ARTICLE IV.

DU SACREMENT DE L'EXTRÊME-ONCTION.

I.

Manière de suggérer aux malades les actes de foi, d'espérance et de charité, avant la réception de l'Extrême-Onction.

10 CROYEZ-VOUS fermement tous les articles de foi, et tout ce que notre mère la sainte Église catholique, apostolique et romaine croit et enseigne?

Dites, si vous le pouvez, le Symbole des apôtres, qui est l'abrégé de notre foi, et la marque qui distinguoit autrefois les Chrétiens.

Êtes-vous prêt à mourir dans cette foi catholique, comme un véritable enfant de l'Eglise? ne voulez-vous pas rendre le dernier soupir dans son sein, et recevoir de sa main les sacremens que JésusChrist lui a confiés pour vous?

20 Toute votre confiance n'est-elle pas en notre seigneur Jésus-Christ? N'espérez-vous pas le royaume du ciel, qu'il vous a acquis par son sang?

3o N'aimez-vous pas Dieu pour lui-même audessus de tout, et de tout votre cœur? ne désirez-vous pas de l'aimer encore plus parfaitement, et comme les saints l'aiment sans cesse dans le ciel ?

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Dites: O sagesse, je crois toutes les vérités que vous m'enseignez. O miséricorde! j'espère tous les biens que vous me promettez. O bonté! je vous aime, et je ne veux plus rien aimer que pour vous et de

votre amour.

4o Dites en vous-même : O mon Dieu! comment ai-je pu vous oublier, et vous offenser? O patience de mon Dieu! comment avez-vous pu souffrir et attendre si long-temps une créature si ingrate? J'ai horreur de mes péchés; je me jette entre les bras de votre infinie miséricorde ayez pitié d'un cœur affligé de vous avoir été infidèle; lavez-moi dans le de votre Fils.

sang

5o Ajoutez tout haut, si vous le pouvez : Je' demande pardon à toutes les personnes présentés ou absentes vers lesquelles j'ai manqué, ou par hauteur, oú par promptitude, ou par prévention mal fondée, ou par attachement à mon propre intérêt, ou par quelque autre mauvais motif. Je les conjure de tout

oublier pour l'amour de celui qui nous a remis toutes nos offenses.

60 Êtes-vous bien résolu de faire un meilleur usage de la vie, si Dieu vous rend la santé, et de recevoir la mort comme une grâce qui finit le danger continuel de la vie, si Dieu vous appelle à lui?

7o N'offrez-vous pas à Dieu toutes les douleurs de corps et d'esprit que vous souffrez, pour obtenir la rémission de vos péchés? n'acceptez-vous pas cette maladie comme une pénitence? ne reconnoissezvous pas que vous mériteriez une souffrance éternelle en la place d'un mal si léger?

II.

Exhortation au malade, après qu'il a reçu le sacrement de l'Extrême-Onction.

Après avoir reçu le sacrement qui donne la force d'en haut dans le dernier combat contre l'ennemi du salut, il ne vous reste plus qu'à vous dégager l'esprit de toutes les vaines pensées du monde trompeur. La vanité et le mensonge ne doivent plus distraire un chrétien qui se prépare à aller comparoître devant Jésus-Christ. Notre corps est une espèce de prison où notre ame est retenue, pour y souffrir, pour y être tentée, et pour mériter en résistant à la tentation. Ce monde plein de traverses est un lieu d'exil: le ciel est notre patrie; c'est la terre promise; c'est le port où nous jouirons du repos éternel après la tempête. Heureux ceux qui meurent au Seigneur! la mort n'est qu'un moment de peine qui est le pas

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