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Juifs mêmes en grand nombre ont reconnu le Sauveur qu'ils avoient crucifié. Voilà votre promesse accomplie aux yeux du monde entier. Mais c'est encore du haut de cette croix que votre vertu toutepuissante attire les ames. O Dieu souffrant! vous m'enlevez au monde trompeur; vous m'arrachez à moi-même et à mes vains désirs, pour me faire souffrir avec vous sur la croix. C'est là qu'on vous appartient, qu'on vous connoît, qu'on vous aime, qu'on se nourrit de votre vérité. Tout le reste, sans croix, n'est qu'une piété en idée. Attachez-moi à vous; que je devienne un des membres de JésusChrist crucifié!

XII.

Malheur au monde, à cause des scandales! S. Matth. xvш. 7.

Le monde dit Malheur à ceux qui souffrent! mais la foi répond au fond de mon cœur : Malheur au monde qui ne souffre pas! Il sème la terre entière de piéges funestes pour perdre les ames: la mienne y a été long-temps perdue. Hélas! mon Dieu, que vous êtes bon de me tenir, par l'infirmité, loin de ce monde corrompu! Fortifiez-moi par la douleur, pour achever de me déprendre de tout, avant que de m'exposer au scandale de vos ennemis. Que la maladie m'apprenne à connoître combien toutes les douceurs mondaines sont empoisonnées. On me trouve à plaindre dans mes langueurs. O aveugles amis! ne plaignez point celui que Dieu aime, et

qu'il ne frappe que par amour! C'étoit, il y a six

mois, qu'il étoit à plaindre, lorsqu'une mauvaise prospérité empoisonnoit son cœur, et qu'il étoit si loin de Dieu.

XIII.

Soit que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes au Seigneur. Rom. xiv. . 8.

O mon Dieu! que m'importe de vivre ou de mourir? La vie n'est rien; elle est même dangereuse, dès qu'on l'aime. La mort ne détruit qu'un corps de boue; elle délivre l'ame de la contagion du corps et de son propre orgueil; des piéges du démon elle la fait passer à jamais dans le règne de la vérité. Je ne vous demande donc, ô mon Dieu, ni santé ni vie; je vous fais un sacrifice de mes jours. Vous les avez comptés; je ne demande aucun délai. Ce que je demande, c'est de mourir, plutôt que de vivre comme j'ai vécu; c'est de mourir dans la patience et dans l'amour, si vous voulez que je meure. O Dieu, qui tenez dans vos mains les clefs du tombeau pour l'ouvrir ou pour le fermer, ne me donnez point la vie, si je n'en dois être détaché : vivant ou mourant, je ne veux plus être qu'à vous.

EXHORTATIONS ET AVIS

POUR

L'ADMINISTRATION DES SACREMENS.

ARTICLE PREMIER.

DU SACREMENT DE BAPTÊME.

I.

Explication des cérémonies du Baptême en forme d'instruction.

LA foi catholique nous enseigne, mes très-chers frères, que tous les enfans d'Adam naissent dans le péché de leur premier père; qu'ils sont enfans de colère, indignes de l'héritage céleste, et enveloppés dans la condamnation générale. C'est pour les retirer de cet état de perte et de mort, que Jésus-Christ, sauveur de tous les hommes, a institué le sacrement de Baptême. L'homme est régénéré dans cette fontaine de vie; non-seulement le péché originel y est pleinement effacé, et il ne reste rien de l'ancienne condamnation, comme dit l'Apôtre, dans ceux qui se dépouillent du vieil homme, pour se revêtir du nouveau en Jésus-Christ; mais encore ils reçoivent une vraie régénération, ils renaissent par la vertu de la

grâce; ils deviennent enfans adoptifs du Père, frères et cohéritiers du Fils, temples du Saint-Esprit. Comme enfans, ils sont héritiers du royaume éternel, et de tous les biens promis. Dans ce sacrement, ils sont marqués d'un caractère spirituel etineffaçable, qui les distingue comme un peuple bien-aimě, et teint du sang de l'Agneau. Par ce sacrement, ils sont rendus capables de recevoir tous les autres; car c'est le Baptême qui est la porte du christianisme, et le fondement de tout l'édifice spirituel.

Nous usons, mes très-chers frères, dans l'administration de ce sacrement, de plusieurs cérémonies, qui sont anciennes, touchantes, et propres à nous rappeler un tendre souvenir des principaux mystères de la religion.

1o Nous exorcisons celui qui doit être baptisé, pour faire entendre que le péché originel le tient sous la puissance du démon qui règne dans le siècle corrompu, et pour délivrer la créature de Dieu de la tyrannie de l'esprit de mensonge.

2o Nous ajoutons aux exorcismes des soufflemens, ou exsufflations, pour chasser cet esprit impur, et ennemi du salut des hommes, par la vertu du SaintEsprit, comme notre seigneur Jésus-Christ communiqua cet Esprit aux apôtres en soufflant sur eux.

30 Nous imprimons le signe de la croix au front, à la poitrine, et à la main droite de cette personne, pour exprimer que c'est en vertu de la mort douloureuse de Jésus-Christ sur la croix, que nous sommes délivrés de l'esclavage du péché, et que nous entrons dans la liberté des enfans de Dieu. C'est par le Baptême que nous sommes configurés à la mort

du Sauveur, c'est-à-dire rendus conformes à Jésus crucifié, et attachés sur la croix avec lui. C'est cette croix qui doit être encore plus dans le fond de notre cœur, que devant nos yeux. C'est elle que nous devons vouloir porter humblement et patiemment tous les jours de notre vie, pour l'amour de Dieu, à l'exemple de Jésus-Christ, et en pénitence de nos péchés. C'est cette croix dont nous devons être toujours armés pour le combat des tentations contre le monde, contre la chair et contre le démon.

4o Nous mettons du sel dans la bouche de cette personne, afin qu'elle conserve, par le sel de la sagesse évangélique, la pureté de la foi, et qu'elle soit préservée de la corruption des mœurs. Le sel de la véritable sagesse lui est donné pour goûter les choses d'en haut, pour se dégoûter de celles de la terre, et pour ne prononcer que des paroles assaisonnées de justice, de bienséance, de grâce et de vérité.

50 Nous mettons le doigt avec de la salive aux oreilles et aux narines de la personne, pour représenter l'action mystérieuse par laquelle nous voyons, dans l'Évangile, que Jésus-Christ donna l'ouïe et la parole à un homme sourd et muet. L'entendement de l'homme est ouvert par la grâce du Baptême, pour pouvoir écouter les paroles de la foi, pour les croire de cœur, et pour les confesser de bouche.

6o Nous donnons à cette personne un parrain et une marraine, pour marquer une naissance nouvelle, où chacun doit avoir de nouveaux parens, selon l'esprit, qui aient soin d'instruire et de faire croître le nouveau né en Jésus-Christ.

70 Le parrain et la marraine renoncent pour cette

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