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sont une grace, et les persécutions une récompense. « Person dit le Fils de Dieu, ne quittera les avantages du monde pour et pour l'Evangile, qu'il ne reçoive le centuple dès le temps p sent, avec des persécutions, et dans le siècle à venir la vie é nelle : » Qui non accipiet centies tantùm, nunc in tempore h cum persecutionibus, et in futuro sæculo vitam æternam'. F la peine d'avoir tout quitté, vous recevrez d'autres peines. I.. n'entendent pas cette parole; mais qui a des oreilles pour écout qu'il écoute; qui a le cœur ouvert à l'Evangile, qu'il entende vérités et qu'il adore leur salutaire (a) rigueur. Oui, je le di core une fois, les grandes prospérités ordinairement sont des 5 plices, et les châtimens sont des graces. « Car qui est le fils l'Apôtre, que son père ne corrige pas? car le Seigneur châtie séricordieusement les enfans qu'il aime. Ainsi persévérez (b) s sa discipline. Que s'il néglige de vous corriger, poursuit le gr Paul, c'est donc qu'il ne vous tient pas pour des enfans légiti mais pour des enfans d'adultère : » Ergo adulteri, et non filiist S'il vous épargne la verge et la correction, craignez qu'il ne v réserve au supplice.

Il n'est pas à propos que tout nous succède : il est juste qu terre refuse ses fruits à qui a voulu goûter le fruit défendu. A avoir été chassés du paradis, il faut que nous travaillions a Adam, et que ce soit par nos fatigues et par nos sueurs que achetions (c) le pain de vie. Quand tout nous rit dans le mo nous nous y attachons trop facilement; le charme est trop p sant et l'enchantement est trop fort. Ainsi, mes frères, si [: nous aime, croyez qu'il ne permet pas que nous dormions à aise dans ce lieu d'exil. Il nous trouve dans nos vains divert mens, il interrompt le cours de nos imaginaires félicités, de que nous ne nous laissions entraîner aux fleuves de Babyl c'est-à-dire au courant des plaisirs qui passent. Croyez donc t certainement, ô enfans de la nouvelle alliance, que lorsque In vous envoie des afflictions, c'est qu'il veut briser les liens (d

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1 Marc., x, 29, 30. -
(a) Var.: Sainte. — (b) Demeurez donc.

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(c) Que nous mangions. qu'il vous arrive des afflictions, c'est que Dieu veut briser les liens, etc.

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rous tenoient attachés au monde, et vous rappeler à votre patrie. e soldat est trop lâche qui veut toujours être à l'ombre, et c'est tre trop délicat que de vouloir vivre à son aise et en ce monde et En l'autre. Il est écrit : « Malheur à vous qui riez, car vous pleuerez un jour1. » Ne t'étonne donc pas, chrétien, si Jésus-Christ e donne part à ses souffrances, afin de t'en donner à sa gloire; et i de tant d'épines qui percent sa tête, il t'en fait sentir quelquesnes (a). Est-ce être maltraité que d'être traité comme Jésushrist? Est-ce être maltraité que d'être inquiété où le plus grand alheur c'est d'être en repos?

Par conséquent, chrétiens, montons avec Jésus-Christ en Jérualem prenons part à ses opprobres et à ses souffrances, buvons vec lui le calice de sa passion. La matière ne manquera pas à la atience. La nature a assez d'infirmités, le monde assez d'injusces, ses affaires assez d'épines, ses faveurs assez d'inconstances, es rebuts assez d'amertumes, ses engagemens les plus agréables ssez de captivités. Il y a assez de bizarreries dans le jugement es hommes et assez de contrariétés dans leurs humeurs. Ainsi e quelque côté et par quelque main que la croix de Jésus-Christ ous soit présentée, embrassons-la avec joie, et portons-la du oins avec patience. « Regardez, dit le saint Apôtre, Jésus-Christ ui nous a donné et qui couronne notre foi. Songez que la joie lui tant offerte, il a préféré la croix, il a choisi la confusion; et mainenant il est assis glorieux à la droite de son Père. Pensez donc érieusement à celui qui a souffert une si horrible persécution par malice des pécheurs, afin que votre courage ne défaille pas et ue votre espérance demeure ferme : » Ut ne fatigemini animis estris deficientes 2.

Quels vices avons-nous corrigés? quelles passions avons-nous omptées? quel usage avons-nous fait des biens et des maux de la ie? Et populus ejus non est reversus ad percutientem se, et Doinum exercituum non exquisierunt . Quand Dieu a diminué os biens, avons-nous songé en même temps à modérer nos exès ? Quand la fortune nous a trompés, avons-nous tourné notre 1 Luc., VI, 25. 2 Hebr., XII, 3. 3 Isa., IX, 13.

(a) Var.: Et s'il te fait sentir les piqûres des épines qui percent sa tête.

cœur aux biens qui ne sont point de son ressort ni de son empi Au contraire n'avons-nous pas été de ceux dont il est écrit : Dù pati sunt, nec compuncti1: a Ils ont été affligés sans être tou de componction ? » Serviteurs opiniâtres et incorrigibles, qui révoltent même sous la verge, frappés et non corrigés, abattu non humiliés, châtiés et non convertis. Pharaon endurcit son c sous les coups redoublés de la justice : la mer l'engloutit dans abîmes.

O Dieu, que nous recevons mal les afflictions! Nous sentons peine du péché, et nous n'en fuyons pas (a) la malice. Notre blesse gémit sous les fléaux de Dieu, et notre cœur endurci re change pas. «Quand il appuie sa main, nous promettons de L convertir; s'il retire son glaive, nos promesses s'évanouissent; frappe, nous crions qu'il nous pardonne; s'il pardonne, now contraignons de redoubler ses coups : » Si feriat, clamamus parcat; si parcit, iterum provocamus ut feriat. L'impati nous emporte, s'il tarde à nous secourir; nous redevenons in lens, s'il est prompt et facile à se relâcher; sous les coups n reconnoissons la justice qui nous châtie, et après nous oubl la bonté qui nous épargne. Quand nous sommes pressés par maladie, nous demandons du temps pour nous convertir; si I nous rend la santé, nous nous moquons, nous abusons de la tience qui nous attend. Prenez garde seulement; n'irritez pas It par vos murmures et n'aigrissez pas vos maux par l'impatier

Vous qui n'avez que Dieu pour témoin, vous qui êtes à la c avec Jésus-Christ, non comme le voleur qui blasphème, comme le pénitent qui se convertit, hodie mecum eris in pr diso: hodie, aujourd'hui, quelle promptitude! mecum, avec □ quelle compagnie! in paradiso, dans le paradis, quel repos!

1 Psal. XXXIV, 16. - 2 Ex Miss. Gallic., tom. II Annal. Eccl. Franc., p. 3 Luc., XXIII, 43.

(a) Var.: Nous n'en évitons pas.

SECOND SERMON

POUR

LE DIMANCHE DE LA QUINQUAGÉSIME (a).

Cogitavi vias meas, et converti pedes meos in testimonia tua. Psal. cxvIII, 59.

Puisque la licence effrénée tient maintenant ses grands jours; puisqu'en haine de la pénitence que nous allons bientôt commencer, le diable s'efforce de noircir ces jours par l'infamie de tant d'excessives débauches, c'est une institution sainte et salutaire de les sanctifier autant que nous le pourrons par des prières publiques et par la parole divine. Mais comme durant ce temps les hommes ensevelis dans le vin, la bonne chère, les délices brutales, semblent avoir oublié qu'ils sont faits à l'image de Dieu (b), puisqu'ils égalent leur félicité à celle des bêtes brutes, j'ai cru que je ferois une chose fort profitable à votre salut, si je vous représentois aujourd'hui avec le prophète David les vrais devoirs de la vie humaine. C'est pourquoi j'ai choisi ce verset du psaume cxvIII, où ce grand roi et ce grand prophète, après avoir considéré ce qu'il a à faire en ce monde, nous déclare tout ouvertement qu'il n'a point trouvé de meilleures voies que celles de la loi de Dieu : « J'ai étudié mes

(a) Ce sermon, ou du moins le fond de ce sermon a été prêché deux fois; car il a deux exordes, dont l'un porte dans l'appellation, mes frères, et l'autre, mes sœurs. Les critiques pensent qu'il a été prêché la seconde fois dans le Carême de 1661, aux Carmélites de la rue Saint-Jacques. La noblesse du style et l'élévation des idées révèlent manifestement la grande époque de l'orateur; mais quelques expressions surannées ne permettent pas de revenir dans cette époque en deçà de la date indiquée. Nous lisons, par exemple: «Si est-ce toutefois. - Durant ces trois jours (de carnaval) des hommes de terre et de boue mènent... une vie plus brutale que les bêtes brutes... Ils me font parade de leur bonne chère, ils se vantent de leurs bons morceaux. L'utilité de cette médecine (la pénitence) nous en fera digérer l'amertume. »>

Disons maintenant que le commencement du manuscrit porte ces mots : « Pour les jours du carnaval, prêché avant le Carême. » Notre sermon a donc été prononcé, la première fois, dans les jours du carnaval qui précéda le Carême de 1661. Enfin les éditeurs avoient mêlé plusieurs phrases et plusieurs passages du second exorde dans le premier.

(b) Var. De leur Créateur.

voies. » Fidèles, rendez-vous attentifs à une délibération de cette importance. Cet excellent serviteur de Dieu, qui nous a laissé les paroles que je vous ai rapportées, dès sa tendre jeunesse a eu à se défendre de puissantes inimitiés; il s'est trouvé souvent impliqué dans les dangereux intérêts des princes et des potentats; il a eu à gouverner un puissant État, où il avoit à s'établir contre les restes de la famille de Saül son prédécesseur; enfin durant un règne fort long, jusqu'à ses dernières années il lui a fallu soutenir l'embarras, non-seulement d'une Cour factieuse et de sa propre maison toujours agitée de cabales, mais encore de cruelles guerres et cviles et étrangères. Toutefois si vous lui demandez sa pensée touchant ce qu'il nous propose dans ce sage et admirable verset que je vous ai allégué pour mon texte, il ne craindra pas de vous dire que jamais il n'a eu une affaire plus importante. Puis donc qu'étant impuissans de nous-mêmes, d'autant plus que les choses sont de conséquence, d'autant plus nous avons besoin de l'assi tance divine: adressons-nous, mes frères, avec une ferveur extraordinaire au Père de toute lumière, afin qu'il lui plaise par s bonté nous remplir de son Esprit-Saint aux prières de la sainte Vierge. Ave

Dans cette importante délibération (a), chrétiens, je me représente que venu tout nouvellement d'une terre inconnue et déserte, séparée de bien loin du commerce et de la société des hommes, ignorant des choses humaines, je suis élevé tout à coup au sommet d'une haute montagne, d'où par un effet de la puissance dvine je découvre la terre et les mers, et tout ce qui se fait dans le monde. C'est avec un pareil artifice que le bienheureux martyr Cy prien fait considérer les vanités du siècle à son fidèle ami Donatus'. Elevé donc sur cette montagne, je vois du premier aspect cett multitude infinie de peuples et de nations avec leurs mœurs diffe rentes et leurs humeurs incompatibles, les unes barbares et sanvages, les autres polies et civilisées. Et comment pourrois-je vous rapporter une telle variété de coutumes et d'inclinations? certes,

1 Epist. I ad Donat., p. 3.

(a) Var. Consultation.

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