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unanimité avec laquelle l'assemblée de 1682 posa sur des fondemens inébranlables les grandes maximes que l'Eglise gallicane a toujours professées et qui concilient avec tant de sagesse et d'équité les droits de la puissance temporelle et de la puissance spirituelle.

VII. Bossuet pro

- Dès l'exorde de ce discours, Bossuet montre l'esprit dont il est animé et dont il veut animer nonce le 9 l'assemblée.

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novembre 1681, le ser

semblée sur

Qu'elle est belle cette Eglise gallicane, pleine mond'ouver» de science et de vertu ! mais qu'elle est belle ture de l'as» dans son tout, qui est l'Eglise catholique, et l'unité de l'Equ'elle est belle, saintement et inviolablement Tom. Xv

>>

glise.

» unie à son chef, c'est-à-dire, au successeur de P.489.
» saint Pierre ! O que cette union ne soit point
» troublée ! que rien n'altère cette paix et cette
» unité où Dieu habite !.... La paix est l'objet de
» cette assemblée. Au moindre bruit de division,
>> nous accourons effrayés pour unir parfaitement
» le corps de l'Eglise, le père et les enfans, le
» chef et les membres, le sacerdoce et l'empire.....
» Songeons que nous devons agir par l'esprit de
» toute l'Eglise. Ne soyons pas des hommes vul-
gaires, que les vues particulières détournent
» du véritable esprit de l'unité catholique; nous
agissons dans le corps de l'épiscopat et de l'E-

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>>

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glise catholique, où tout ce qui est contraire à

* Sermon d'ouverture

nité de l'E

glise.

>>

» la règle ne manque jamais d'être détesté. » Puissent nos résolutions être telles, qu'elles » soient dignes de nos pères, et dignes d'être adoptées par nos descendans; dignes enfin » d'être comptées parmi les actes authentiques » de l'Eglise, et insérées avec honneur dans ces >> registres immortels où sont compris les dé>> crets qui regardent non-seulement la vie pré» sente, mais encore la vie future et l'éternité » toute entière........... »

Bossuet n'hésite pas à manifester son opinion sur l'indéfectibilité du saint Siége.

<< *PIERRE, en proclamant Jésus le CHRIST, FILS de l'assem- » DU DIEU VIVANT, s'attira par cette haute prédiblée sur l'u-»cation de la foi, l'inviolable promesse qui le >> fait le fondement de l'Eglise. La parole de » JÉSUS-CHRIST, qui de rien fait ce qu'il lui plaît, » donne cette force à un mortel. Qu'on ne dise » point, qu'on ne pense point que ce ministère » de saint PIERRE finisse avec lui; ce qui doit » servir de soutien à une Eglise éternelle, ne » peut jamais avoir de fin. PIERRE vivra dans ses » successeurs. PIERRE parlera toujours dans sa » chaire; c'est ce que disent les Pères; c'est ce que >> confirment six cent trente évêques au concile » de Chalcédoine ».

Bossuet prévient en même temps l'objection

qui peut se présenter contre cette indéfectibilité du saint Siége.

« * Que contre la coutume de tous leurs pré» décesseurs, dit Bossuet, un ou deux souverains

>>

pontifes, ou par violence, ou par surprise, >> n'aient pas assez constamment soutenu, ou assez pleinement expliqué la doctrine de la foi; con» sultés de toute la terre, et répondant durant >>> tant de siècles à toutes sortes de questions de » doctrine, de discipline, de cérémonies, qu'une seule de leurs réponses. se trouve notée par la » souveraine rigueur d'un concile œcuménique, >> ces fautes particulières n'ont pu faire aucune » impression dans la chaire de SAINT PIERRE. Un » vaisseau qui fend les eaux, n'y laisse pas moins » de vestiges de son passage..... Qu'a servi à l'hé» résie des Monothélites d'avoir pu surprendre » un pape. L'anathême qui lui a donné le pre>> mier coup, n'en est pas moins parti de cette >> chaire, qu'elle tenta vainement d'occuper.... »

Il ne faut qu'un seul trait à Bossuet pour raconter trois cents ans de persécutions qui finissent par mettre la croix sur le front des Césars.

*

«< La synagogue, dont les promesses sont ter> restres, commence par la puissance et les armes. >> L'Eglise commence par la croix et par » tyrs. Fille du ciel, il faut qu'il paroisse qu'elle

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les mar

* Ibid.

* Ibid.

**Sermon d'ouverture

» est née libre et indépendante dans son état >> `essentiel, et ne doit son origine qu'au Père cé» leste. Quand après trois cents ans de persécu» tion, parfaitement établie et parfaitement gou» vernée durant tant de siècles sans aucun secours » humain, il paroîtra clairement qu'elle ne tient >> rien de l'homme : VENEZ MAINTENANT, ô Césars,

» IL EST TEMPS ».

C'est dans ce même discours qu'on entendit Bossuet proclamer cet oracle tutélaire de l'ordre social, que les apôtres avoient enseigné par leurs préceptes et par leurs exemples, et qui est consigné à toutes les pages de la tradition.

«<< * Nul prétexte, nulle raison ne peut autode l'assem- » riser les révoltes. Il faut révérer l'ordre du ciel blée sur l'u-» et le caractère du Tout-Puissant dans tous les nité de l'E

glise.

»

princes quels qu'ils soient, puisque les plus » beaux temps de l'Eglise nous le font voir sacré » et inviolable, même dans les princes persécu>>teurs de l'Evangile, Ainsi leur couronne est hors » d'atteinte. L'Eglise leur a érigé un trône dans » le lieu le plus sûr de tous et le plus inaccessible, » dans la conscience même, où Dieu a le sien; et » c'est là le fondement le plus assuré de la tranquillité publique ».

Et c'est à ce sujet que rappelant indirectement les entreprises que se permirent quelquefois des

pontifes qui méconnurent la nature et les bornes de leur puissance, Bossuet fait cette observation importante qu'il a développée avec plus d'étendue dans sa Défense des quatre articles.

«< * La marque la plus évidente de l'assistance » que le Saint-Esprit donne à l'Eglise romaine, » à cette mère de toutes les Eglises, c'est de la >> rendre si juste et si modérée, que jamais elle » n'ait mis les excès parmi les dogmes »,

Bossuet, après avoir représenté l'Eglise romaine avec tous les caractères qu'une institution divine lui a attribués, prononce ces magnifiques paroles :

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*Qu'elle est grande, l'Eglise romaine, soute»> nant toutes les Eglises, portant le fardeau de » tous ceux qui souffrent, entretenant l'unité, » confirmant la foi, liant et déliant les pécheurs, » ouvrant et fermant le ciel ! qu'elle est grande, » encore une fois lorsque, pleine de l'autorité de » saint PIERRE, de tous les apôtres, de tous les » conciles, elle en exécute avec autant de force de discrétion, les salutaires décrets! Sainte

» que

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Eglise romaine, mère des Eglises et de tous les » fidèles, Eglise choisie de Dieu pour unir ses » enfans dans la même foi et dans la même cha» rité, nous tiendrons toujours à ton unité par » le fond de nos entrailles. Si je t'oublie, Eglise

* Ibid.

* Ibid.

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