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employée dans la plus intéressante de toutes les recherches de l'esprit humain, savoir, celle de la vérité morale et religieuse, et dans des efforts constans et infatigables pour faciliter la découverte, la communication et le succès de l'une et de l'autre ; une vie ainsi remplie, et parvenue à cette période qui rend une vie quelconque vénérable, commande le respect par des titres qu'aucun homme vertueux ne voudra disputer, et que tout esprit, convaincu de l'importance de ces études pour le bonheur suprême de l'humanité , verra reconnaître avec plaisir. Quelque différence, quelque opposition même que plusieurs de vos lecteurs puissent trouver entre vos conclusions et celles qu'ils ont adoptées, les meilleurs et les plus sages, dans toutes les croyances, seront pleins de respect pour cette attention industrieuse et constante, qui a pour objet d'éclaircir ou de défendre les grands principes du christianisme. Les re

cherches de votre Seigneurie ont toujours tendu vers le même but, savoir, de retrouver la simplicité de l'évangile, au milieu de cet amas d'additions sans autorité, que l'ignorance de plusieurs siècles et la vaine science de quelques autres, la superstition des hommes faibles et la ruse des ambitieux ont accumulées sur lui, malheureusement pour ses succès. Et ce dessein, j'en suis convaincu, était dirigé par les motifs les plus purs, par une opinion ferme et juste, que tout ce qui rend la religion plus raisonnable, la rend aussi plus croyable; que celui qui, par un examen attentif et fidèle des mémoires originaux, exclud du système un article contraire aux opinions, à l'expérience et aux raisonnemens des hommes, fait plus pour fortifier la croyance, et avec elle l'influence du christianisme, dans l'esprit et dans le cœur des hommes réfléchis, et pour en rendre par là l'autorité plus universelle, que ne peu

vent le faire mille défenseurs des confessions de foi et des règlemens établis par les hommes.

Lorsque la doctrine de la transsubstantiation eut prévalu dans le monde chrétien, il fallut tous les soins et toute l'attention de plusieurs savans pour découvrir enfin que le christianisme n'enseignait point une semblable doctrine. Mais, si ces hommes excellens n'avaient fait qu'abolir, par leur découverte, une superstition innocente, ou modifier quelque partie du culte public, ils n'auraient pas mérité toute cette vénération qui accompagne le souvenir de leurs services dans toutes les églises protestantes. Voici ce qu'ils firent pour l'humanité : ils déchargèrent le christianisme d'un poids qui l'écrasait. Si l'indolence ou la timidité avaient arrêté ces efforts, ou prévenu la publication de ces recherches, est-ce trop d'affirmer que l'incrédulité serait maintenant universelle ?

Je ne veux pas dire, Milord, en

proposant cet exemple, qu'aucune des opinions particulières, que vous avez combattues, puisse être comparée à la transsubstantiation, ni que l'on puisse atteindre, dans les discussions qui ont occupé votre Seigneurie, à ce degré de certitude, qui nous fait rejeter cette doctrine singulière; mais, en rappelant la mémoire de ces grands réformateurs de la croyance publique, je veux faire observer, ou plutôt énoncer mon opinion, que rétablir la pureté du christianisme, c'est réellement en favoriser les progrès, et que les motifs honorables qui avaient sanctifié leurs travaux, avaient aussi dirigé les vôtres. Dans un temps où plusieurs hommes ne voient rien de bon, et où plusieurs autres soupçonnent une tendance funeste dans cet esprit d'examen et de recherche, qui s'est élevé dans plusieurs pays chrétiens, ce témoignage est dû, non seulement à la pureté des vues de votre Seigneurie, mais aussi à la cause

de la liberté intellectuelle et religieuse. Puissent les jours de votre Seigneurie se prolonger dans le bonheur et dans la santé ! Puissent-ils continuer de prouver, d'une manière aussi éckatante, combien la vieillesse devient calme et tranquille par le souvenir de travaux importans et bien dirigés, par la possession d'une estime générale et bien méritée, par la présence d'amis pleins de reconnaissance, et par-dessus tout par les ressources de la religion, par une confiance inébranlable dans les desseins d'un Créateur plein de fidélité, et dans la vérité des promesses du christianisme! Telle est, Milord, la prière fervente de

Votre très-humble,
très-obligé,

et très-dévoué serviteur,

WILL. PALEY,

Carlisle, 10 fév. 1785.

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