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decin avait une réputation faite lorsqu'il avait étudié sous Boerhaave. Comme praticien il jouit de la plus grande vogue, et compta parmi ses clients des têtes couronnées. Sa fille unique recueillit une fortune de plus de 200,000 florins, fruit de son travail et de son économie; car la simplicité de ses habitudes était telle qu'on l'aurait prise pour de l'avarice, si l'on n'avait vu en même temps les dépenses considérables qu'il faisait dans le seul intérêt de la science. Outre la bibliothèque très-importante qu'il rassembla, il fit faire à ses frais, et avec beaucoup de luxe, un grand nombre d'éditions d'auteurs tant anciens que modernes, dont plusieurs sont ornées de gravures précieuses.

Sa santé chancelante le força de renoncer successivement à sa chaire de botanique et de chimie, et aux fonctions de recteur dont il avait été investi pour la seconde fois. Il fit ses adieux à ses élèves par un discours dans lequel, revenant aux doctrines hippocratiques, il déclarait le meilleur médecin celui qui, soumis à la nature, sait attendre et seconder ses efforts. La goutte, dont il avait depuis longtemps éprouvé de fréquentes atteintes, l'enleva en 1783 à l'âge de 70 ans. Sa modestie et sa bienveillance lui avaient concilié l'affection de ses collègues, et celle des nombreux élèves qui suivaient ses leçons, et dont plusieurs, qui occupèrent un rang distingué dans la science, propagèrent ses doctrines. La ville de Leyde lui fit élever dans l'église de SaintPierre un monument sur lequel on grava sa devise: Simplex sigillum veri. F. RATIER.

négligeait tout à fait les travaux professionnels qui lui étaient prescrits. Cette conduite lui attira de violents reproches de la part de son maître, et leurs rapports devinrent bientôt si insupportables que Boettcher le quitta au mois de septembre 1699. N'ayant pas tardé à tomber dans la misère la plus profonde, il consentit à en passer par la condition expresse qui lui fut faite de renoncer à sa conduite passée, et vers Pâques 1790, il fut admis de nouveau à fonctionner dans l'officine de l'apothicaire Zorn. Il n'en continua pas moins en secret ses essais d'alchimie à l'aide d'un de ses camarades nommé Schrader, et il obtint dans la maison de Zorn une considération telle, en montrant quelques fragments d'or qu'il prétendait avoir transmués, qu'on abrégea de beaucoup le temps de son apprentissage. En reconnaissance de ce procédé, Boettcher offrit à son maître de lui donner, en présence de plusieurs de ses amis, une preuve de ses talents en alchimie, et, le 1er octobre 1701, il transmua ou du moins parut transmuer en or du titre le plus fin dix-huit pièces de deux gros, qu'il avait fait fondre dans un creuset en y mêlant une certaine poudre rouge.-Quoique Boettcher priât qu'on lui gardât le secret, son prétendu art n'en fut pas moins généralement connu, ce qui lui valut les encouragements des gens les plus distingués, entre autres du chimiste Kunkel, de Lowenstern. Le roi même voulut lui parler. Mais Boettcher ayant appris qu'en sa qualité d'adepte on voulait le faire arrêter, disparut tout à coup, et vécut caché dans une mansarde du marchand BOETTCHER (JEAN-FRÉDÉRIC), inventeur de la Rober. Il s'échappa ensuite à la fin d'octobre 1701, porcelaine de Saxe, né à Schleiz, dans le bail- et se rendit à Wittemberg, où il feignit de vouliage de Reuss, le 5 février 1682, vint, à l'âge de loir étudier la médecine chez le docteur Vater. 15 ans, de Magdebourg, où il avait ses premières On le fit poursuivre par des soldats jusqu'à la études, à Berlin, et entra en apprentissage chez frontière, et là, un officier demanda son extraun apothicaire nommé Frédéric Zorn. Il annon- dition au commandant de Wittemberg. Mais çait de grands talents, unis à une louable persé- celui-ci, devant lequel Boettcher avait joué le vérance, surtout pour l'étude de la chimie; mais rôle d'un adepte, donna en toute diligence à la il se conduisit d'une manière si opposée à ce qu'il cour de Dresde avis de ce qui se passait; et il en promettait qu'on le crut à moitié fou. D'abord il reçut aussitôt l'ordre de ne point livrer Boettcher, s'occupa à vernir et graver à l'eau-forte; bientôt et de l'envoyer à Dresde aussi secrètement que après, il employa tous ses loisirs à essayer de possible. C'est ce qui eut lieu en décembre 1701, faire de l'or. Il avait été poussé à la vaine re- avec les plus grandes précautions. Le gouvercherche du secret de la transmutation des métaux neur de la Saxe, le prince Egon de Furstemberg, par l'apothicaire Copke, d'Heymersleben, qui lui lui envoya ses propres chevaux, avec ordre de avait prêté un manuscrit sur la pierre philoso- ne marcher que la nuit, de ne pas suivre la phale, qu'il tenait, disait-il, d'un moine de Saint- grande route, et de prendre par Wurzen, parce Gall. Il passait des nuits entières dans le labora- qu'il y avait dans les villages voisins de Wittemtoire de Zorn, où il travaillait aux dépens de son berg des soldats prussiens déguisés, chargés de maître, car il n'avait aucune fortune par lui- l'épier, de le saisir et de le ramener à Berlin. De même s'abandonnant pendant le jour au som- nouvelles tentatives de la cour de Prusse auprès meil, qu'il ne pouvait goûter pendant la nuit, il | de celle de Dresde, pour obtenir l'extradition de

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Boettcher, furent également sans succès. - Au- en solidité celle de Tschirnhausen. L'heureux guste II et le prince de Furstemberg croyaient inventeur fut comblé de présents; le roi alla avoir fait une capture inappréciable dans la per-même jusqu'à l'élever, à ses frais et sous son bon sonne de Boettcher, et celui-ci s'entendait mer- plaisir, au rang de baron; il ne fut cependant veilleusement à les maintenir dans leur croyance. pas mis en liberté, soit qu'on voulût tenir secrète Le garçon apothicaire qui avait déserté le labo- la fabrication de cette porcelaine, soit qu'on espératoire de son maître, que les Prussiens revendi- rât encore parvenir à la découverte de la pierre quaient à la frontière sous le nom d'un malfaiteur philosophale, ne considérant la porcelaine que évadé, était logé, traité et servi dans la maison comme une chose accessoire. A cet effet, le labodu prince, et recevait de temps à autres des ratoire de Boettcher, toujours sous la surveillance sommes considérables pour ses travaux alchi- de Tschirnhausen, fut transféré dans l'Albrechtsmiques. Pour se persuader qu'il transmuait bien burg à Meissen, où la fabrication se faisait avec réellement la monnaie de cuivre en pièces d'or, tant de mystère que même les familles des miou plutôt, pour lui surprendre son secret, on lui neurs qu'on avait fait venir de Freiberg ne donna pour surveillant le fameux Ehrenfried savaient seulement pas dans quel but on tirait Walter de Tschirnhausen, dans le laboratoire la terre des carrières. Lorsqu'en 1706, les duquel il devait travailler au grand œuvre. Suédois envahirent la Saxe, Boettcher et trois de Boettcher sut pendant longtemps tromper tous ses meilleurs ouvriers furent conduits pendant ceux qui l'observaient, et tenir l'électeur de la nuit, avec une escorte de cavalerie, à la forSaxe en haleine. Que si les 100,000 ducats qu'il | teresse de Koenigstein, et le scellé royal fut devait créer en se jouant ne paraissaient jamais, apposé sur son laboratoire. Le commandant de il avait une excuse toute prête et fort naturelle, la forteresse ne connut même ni le nom ni le dans la mauvaise qualité des matériaux qu'on rang de Boettcher, qui du reste était traité avec lui avait fournis pour la transmutation. Remar- beaucoup de soins et d'égards, mais gardé à vue quant enfin que la patience du roi était à bout, dans sa chambre, qui était cadenassée en dehors. et qu'il n'y avait plus moyen de pousser la super- Las de ce genre de vie, il résolut de s'enfuir; cherie plus loin, il disparut par une belle nuit mais, voyant son projet découvert, il trahit le de l'été de 1704, et prit sa course à travers la secret de ses compagnons, qu'il exposa ainsi à Bohème et la Hongrie. Mais M. de Bomsdorf, qui, la colère du commandant. Lorsque les Suédois sur l'ordre du roi, s'était mis à sa poursuite, le eurent évacué la Saxe, Boettcher fut élargi le fit arrêter à Weitra, dans la seigneurie de Fur- 22 septembre 1707, et vint à Dresde, où il fut stenberg, en Autriche, et le ramena à Dresde, obligé de fabriquer de la porcelaine dans le basoù il ne dut qu'aux illusions qu'il sut encore tion de Vénus. Jour et nuit la matière première inspirer de ne pas être traité comme un impos- était pilée, blutée à travers le plus fin coton, teur. Cependant Tschirnhausen, qui voyait écrasée sur des dales de marbre, puis moulue bien que Boettcher ne pourrait jamais parvenir au moyen d'une machine, et enfin exposée à la à faire de l'or comme il voulait le faire accroire, chaleur pendant douze à quatorze heures. Cepenlui conseilla de se livrer plutôt à des recherches dant, ce ne fut qu'en 1709 que la porcelaine sur la fabrication de la porcelaine, comme étant blanche réussit. En 1710, le laboratoire fut le plus sûr moyen d'apaiser la colère du roi. encore une fois transféré à Albrechtsburg, et Tschirnhausen qui désapprouvait le goût dis- c'est alors que fut fondée cette célèbre fabrique pendieux du roi pour la porcelaine de la Chine, de porcelaine, sous la direction de Boettcher, avait inventé une espèce de porcelaine, mais elle telle qu'elle existe encore aujourd'hui. Mais il tenait encore trop de la nature du verre pour mena une vie si irrégulière qu'il tomba dans la mériter le nom de porcelaine. Les matières pre- misère, et la fabrique ne prospéra que lorsmières ne manquaient pas, et Tschirnhausen ne qu'on lui en eût ôté la direction. Les excès de revenait jamais de ses tournées minéralogiques tous genres auxquels il se livrait fréquemment en Saxe sans rapporter des quantités de terres le conduisirent au tombeau à l'âge de trentedifférentes qui pouvaient remplacer avec avan- sept ans. Il mourut le 13 mars 1719, et quoitage le pétunsé, dont les Chinois font leur por- qu'il eût reçu du roi, à plusieurs reprises, plus celaine. En effet, au commencement de l'an- de 150,000 rixdales, il ne laissa pas de quoi se née 1705, Bættcher, après avoir observé une faire enterrer. DICT. DE LA CONV. terre rougeâtre des environs de Meissen, propre BOETTIGER (Charles-Auguste), célèbre arà faire des creusets, parvint à en tirer une por- chéologue, directeur du musée de Dresde, naquit celaine qui surpassait de beaucoup en beauté el en 1760 à Reichenbach, en Saxe; il avait fait ses

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Le bœuf domestique (bos taurus domesticus) se distingue par son cou garni en dessous d'un repli de la peau plus ou moins lâche et pendant, dont l'usage est peu connu et auquel on donne le nom de fanon; par ses cornes coniques, presque unies et lisses, recourbées d'abord en de

arrière du front, qui est plat et à peu près quadrilatère; par son mufle large, ses lèvres épaisses et son poil touffu, simple partout, court, égal, si ce n'est au front, en arrière du paturon, à l'extrémité du fourreau, et surtout à celle de la queue. Sa couleur est ordinairement rougeâtre, noire ou blanche, souvent mélangée de ces trois nuances, diversement combinées.

premières études à Leipzig et à Gottingen, lors- | et la génisse la femelle qui n'a pas encore été qu'un incendie détruisit toutes ses espérances; fécondée. Le nom de bœuf s'applique donc à alors il se fit gouverneur d'un jeune élève à tous les mammifères ruminants, à pieds fourDresde, puis recteur à Guben, où il créa un pen-chus, à corne simple, à tige osseuse, carrée, sionnat assez considérable. Après un court sé- communiquant avec l'intérieur des sinus fronjour à Bautzen, il dut à la protection de Herder taux, à quatre mamelles inguinales et à queue la direction du gymnase de Weimar, qu'il con- longue, rase, terminée par un bouquet de poils serva de 1791 à 1804; il y vécut dans la société | longs, onduleux. Le genre se compose du bœuf de Wieland, de Schiller et de Goethe; mais ce fut proprement dits, du zébu, de l'aurochs, du principalement la fréquentation du savant ar- buffle, du bison, du yack, du gour, du bœuf tiste Meyer qui détermina son goût pour l'ar- du Cap, du bœuf musqué et du bœuf à fesses chéologie. De 1795 à 1803 il publia, à lui seul, blanches. mais sous le nom de Bertuch, le Journal du luxe et de la mode. En 1797, il entreprit le Nouveau Mercure allemand, qui bientôt se décora du nom de Wieland. Il publiait aussi le recueil intitulé Londres et Paris, et faisait pour l'Allgemeine Zeitung une multitude d'articles, surtout nécrologiques; ainsi M. Bættiger épar-hors, puis en avant et en haut, implantées en pillait son immense érudition. En 1804 il fut mis à la tête de l'institution des pages, qui dix ans plus tard fut réunie à l'école militaire; alors M. Bættiger fut chargé de la direction du musée des antiques. Pendant ce temps il donna des cours d'archéologie où il sut attirer toute la ❘ bonne compagnie de Dresde. On a imprimé beaucoup de ses leçons; par exemple, ses idées sur l'histoire de la peinture et sa dissertation sur la Noce Aldobrandini. On a traduit environ, et sa longueur de 7; son poids est de français Sabina ou la toilette d'une Romaine. 1,000 à 1,200 livres; mais ces proportions généM. Bættiger est un homme d'une érudition rales sont sujettes à varier, ainsi que les protrès-vaste il a une connaissance approfondie portions des diverses parties du corps; et ces des langues anciennes et modernes; surtout il différences, transmissibles jusqu'à certain point, est doué d'un rare bonheur de rapprochements, impriment à la physionomie du bœuf des caracce qui l'a conduit à la solution d'un grand nom-tères propres, assez distincts pour que l'on ait bre de difficultés en archéologie et en mythologie. Il a éclairci encore beaucoup de points douteux sur l'art dramatique des anciens. On L'origine du bœuf domestiquea été rapportée lui doit des notices sur Bode, sur Reinhard, sur à l'aurochs; mais d'après de simples probabilités Millin. En 1830 il entreprit la publication de son qui paraissent peu fondées, et si l'origine du Amalthea, qui fut continuée sous le titre de bœuf n'est pas essentielle elle est encore inconJournal d'archéologie et des arts. Il ne faut nue. L'aurochs ou zahr des Polonais constitue pas oublier ses remarques et sa préface du jour- une espèce distincte; il est plus fort et plus haut nal de voyage de Mme de Recke, dont il s'est sur jambe que le bœuf domestique, il s'en disfait l'éditeur. Plusieurs de ses ouvrages ont tingue par une paire de côtes de plus et par le été traduits en français. L'Institut de France, poil lanugineux, crépu, qui couvre la tête du académie des inscriptions et belles-lettres, l'a | mâle et lui forme une sorte de barbe sous la nommé, en 1852, membre correspondant étran-gorge. Répandu autrefois dans toutes les granger. CONV. LEX. MOD. des forêts de l'Europe, l'aurochs est aujourd'hui confiné dans les marais boisés de la Pologne et du Caucase, où il devient plus rare de jour en jour.

BOEUF. (Histoire naturelle.) Ce nom se donne communément au taureau, lorsqu'il a été châtré ou bistourné; il sert aussi à désigner tout un genre de mammifères herbivores, ruminants et particulièrement l'espèce dont le taureau est le mâle, la vache la femelle, le veau le jeune âge,

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La taille moyenne du bœuf est de 4 pieds en

établi d'après eux des variétés d'espèces auxquelles on a donné des noms particuliers.

L'accroissement du bœuf se fait rapidement; il cesse de teter à deux ou trois mois; du dixième au vingtième mois il perd successivement ses

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