Obrazy na stronie
PDF
ePub

nous présentent les résultats opposés de l'ordre combiné et de l'ordre incohérent :

1° L'opulence et la pauvreté. Elles sont figurées chez l'abeille, par le miel; chez la guêpe, par le carton inutile que donnent ses immenses travaux, image de nos prodiges industriels qui n'aboutissent qu'à l'indigence. - 2o La lumière

sociale et l'ignorance sociale. Elles sont figurées chez l'abeille par la cire, source de lumière, et par l'association domestique avec l'homme; chez la guêpe, on voit l'emblème d'ignorance et de discorde sociale dans l'affreuse révolution où le guêpier se détruit par lui-même, par sa position souterraine et cachée à la lumière, dans les hostilités contre l'homme que la guêpe attaque sans offense, qu'elle harcèle et dépouille, en s'introduisant dans un appartement pour y souiller les mets qu'elle dévore, et en égorgeant l'abeille notre alliée. Celle-ci, au contraire, ne nous fait aucun mal sans offense et aucun larcin, car elle vit du parfum de nos fleurs, elle en double le charme par l'exemple du travail et par l'idée de l'harmonie sociale qu'elle éveille en nous quand elle vient se poser sur nos fleurs.

Quand ces tableaux de passions seront expliqués en grand détail dans les trois règnes, on verra les philosophes capituler à discrétion devant cette théorie du mouvement social qu'ils vont attaquer avant de la connaître, et l'on confessera que la nature n'était point couverte d'un voile d'airain, comme le prétendaient ces savants, mais que le préjugé avait couvert nos esprits d'un triple voile, formé par les rêveries métaphysiques, politiques et morales, que ces prestiges vont être dissipés, qu'on tient enfin le secret du système de la nature qui est représentatif des passions, et qu'on la fera déposer toute entière à l'appui de la théorie du mouvement social.

CONFIRMATION TIRÉE DES SAINTS ÉVAGILES.

Ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles.
S. MATTHIEU, ch. xv.

Je leur parle en parabole, parce que selon la prophétie d'Isaïe: Ils entendront de leurs oreilles et ne comprendront pas, ils regarderont de leurs yeux et ne verront pas.

Ibid., ch, xu.

(Nouv. monde ind.)

1829.

Eh! quelle est la cause de cet aveuglement dont les peuples civilisés sont frappés ? c'est qu'ils n'ont ni foi ni espérance en Dieu. Ceux mêmes qui nous paraissent pieux, n'ont qu'une demi-croyance en la sagesse divine; ils s'imaginent que Dieu n'a pas pourvu à tout; ils consultent les philosophes sur les voies de bonheur social, ils doutent de l'universalité de la providence, ils n'espèrent point en la découverte des lois de -Dieu.

Que signifie ce début ascétique? est-ce un pélerin revenant des saints lieux ? est-ce quelque anachorète arrivant du désert? non, c'est un homme habitué au milieu de vous, mais qui muni d'une boussole inconnue, d'une science neuve qui manque à vos esprits forts, peut vous indiquer l'issue du labyrinthe politique où vous êtes égarés depuis tant de siècles, vous désabuser sur ce titre pompeux d'esprits forts dont se parent des têtes faibles et superficielles. Bientôt on qualifiera d'intelligence faussée, tout siècle, tout savant qui n'a pas cru à l'universalité de la Providence.

J'ai employé un chapitre à prouver que deux vertus dédaignées et presque ridiculisées, la foi et l'espérance en Dieu, auraient conduit directement à découvrir la théorie du mécanisme sociétaire ; je continue sur le thème des destinées, et sur le défaut de foi qui nous en a fait manquer si longtemps la découverte.

Défiants comme Moïse qui frappa deux fois le rocher, les hommes pieux semblent craindre que Dieu tarde à intervenir pour les besoins de l'humanité, quand elle réclamera son appui; ils sont encore les faibles disciples à qui Jésus-Christ

adressait ce reproche : « O hommes de peu de foi, ne vous >> inquiétez point en disant que mangerons-nous, que boi>> rons-nous, de quoi nous vêtirons-nous ? car votre père sait >> que vous en avez besoin. Cherchez donc premièrement le >> royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous >> seront données par surcroît. » (S. MATTH.: ch. VI.) « Consi» dérez les corbeaux, ils ne sèment ni ne moissonnent, ils » n'ont ni celliers ni greniers, cependant Dieu les nourrit. >> Combien êtes-vous plus excellents qu'eux, » (S. Luc, ch. XII) et par conséquent plus dignes de la sollicitude de Dieu ?

Moïse, en punition d'un doute outrageant à la Providence, fut privé d'entrer dans la terre promise; tel, le genre humain, en punition de son manque de foi, est banni de la terre promise à lui dans l'Evangile. Le royaume des cieux ou harmonie sociétaire était annoncé aux humains; ils pouvaient y entrer sans délai, s'ils eussent voulu voir de leurs yeux et entendre de leurs oreilles; VOIR l'absurdité du régime philosophique nommé civilisation, toujours favorable à l'injustice et à l'oppression; ENTENDRE la parole divine qui leur promet le royaume des cieux dès ce monde, s'ils veulent le chercher; quærite et invenietis, cherchez et vous trou

verez.

J'essaie de dessiller leurs yeux, dans cette homélie où j'expliquerai le sens mystérieux d'une parabole non comprise jusqu'à ce jour, celle du ROYAUME DES CIEUX, que le Messie conçoit en double sens ; il annonce le royaume de justice en l'autre monde et en celui-ci, annonce évidente par la promesse des biens terrestres qu'il garantit formellement aux hommes, dès l'instant où ils auront trouvé le royaume de Dieu et sa justice, l'harmonie sociétaire, image du royaume céleste, et avant-coureur de la félicité promise aux élus dans une autre vie.

Jésus savait que dans l'autre monde nous n'aurons besoin ni de vêtements, ni de comestihles; il ne prophétise donc pas pour la vie future, lorsqu'il nous promet ces biens terrestres; et pour garantir de toute équivoque, il insiste en disant : « Que celui-là entende qui a des oreilles pour >> entendre. » C'est assez nous avertir que la parabole est à double entente et qu'il faut la commenter pour en saisir le vrai sens.

Diverses causes qui seront expliquées dans ce discours;

ont empêché que les hommes pussent entendre cette révélation allégorique du destin sociétaire, et que le Christ pût s'expliquer plus amplement sur ce sujet. Jésus annonce évidemment un royaume des cieux qui adviendra dès ce monde, indépendamment du bonheur promis dans l'autre ; il reconnaît que si nous manquions des biens temporels, Dieu serait moins généreux envers l'homme qu'envers les oiseaux du ciel. Je vais exposer le vrai sens de ces paroles du Messie, dans les deux articles suivants où j'examine 4° les erreurs en interprétation des saintes Ecritures; 2o l'impéritie en application de leurs sages préceptes sur nos études.

1er point. Erreurs en interprétation des saintes Écritures.

<<< Heureux les pauvres d'esprit, car le royaume des cieux est à eux.» Aucune parabole n'est plus connue, aucune n'est moins comprise. Quels sont ces pauvres d'esprit que préconise J.-C.? ce sont les hommes qui se préservent du faux savoir nommé philosophie incertaine; elle est l'écueil du génie, le chemin de la perdition, en ce qu'elle nous détourne de toutes les études utiles, d'où naîtrait l'harmonie sociétaire, le royaume des cieux et de justice que Jésus ordonne de chercher. Il veut nous prémunir contre l'abus de l'esprit, contre le labyrinthe de cette philosophie condamnée par ses auteurs mêmes qui disent à sa honte : « Mais quelle » épaisse nuit voile encore la nature! « Voltaire. » Ces bi>>bliothèques, prétendus trésors de connaissances sublimes, »> ne sont qu'un dépôt humiliant de contradictions et d'er» reurs. » Anach.

Jésus nous apprend que la vraie lumière, la découverte du mécanisme sociétaire est réservée aux esprits droits qui dédaigneront le sophisme et étudieront l'attraction; tel est le sens de ce verset : « Je vous bénis, ô mon père, Seigneur du >> ciel et de la terre, de ce que vous avez caché ces choses >> aux savants, et que vous les avez révélées aux simples. » (S. MATTH. XI.)

:

Il est donc des connaissances qui sont réservées aux simples, entre autres la découverte de l'harmonie sociale où les esprits philosophiques ne pouvaient pas s'élever. Ainsi en disant heureux les pauvres d'esprit! Jésus n'encense point

l'ignorance, comme l'insinuent les railleurs; lui-même étonnait les docteurs par sa profonde érudition; il n'est donc point l'apologiste de l'ignorance; mais il témoigne du mépris pour les obscurants scientifiques obstinés à croupir dans l'ornière civilisée, et refusant de chercher les nouvelles sciences que Dieu révélera aux esprits assez droits pour se rallier à la raison divine ou attraction collective. Cette subordination doublera leur force et les conduira au but: humilem corde suscipiet gloria.

On ne parviendrait jamais à concevoir le langage allégorique des livres saints, tant qu'on ignore qu'il est de nouvelles sciences et de nouveaux mécanismes sociaux à découvrir. L'ignorance du calcul des destinées répand de l'obscurité sur divers passages de l'Ecriture, où elles sont prédites indirectement et allégoriquement, prophéties que les glossateurs les plus subtils ne peuvent pas expliquer d'une manière satisfaisante, faute de connaître la métamorphose future, le royaume de justice et d'harmonie dont ces passages renferment le pronostic, par exemple :

:

Comment expliquer ces versets de l'Evangile où Jésus nous dit «Croyez-vous que je sois venu pour apporter la paix » sur la terre? Non, je vous assure; mais au contraire, la >> division; car désormais s'il se trouve cinq personnes dans » une maison, elles seront divisées les unes contre les au> tres, le père contre le fils, la mère contre la fille, la belle» mère contre la belle-fille, etc. Je suis venu pour mettre le » feu sur la terre; et qu'est-ce que je désire sinon qu'il s'al» lume? » (S. Luc, XII.)

Cependant Dieu est un dieu de paix et non de désordre, dit saint Paul; il est donc étrange d'entendre l'ange de paix, le rédempteur, déclarer qu'il vient apporter au monde les discordes de toute espèce! Combien d'autres passages de l'Ecriture peuvent causer la même surprise, tant qu'on n'en connaît pas le vrai sens que je vais exposer en système général, car je ne peux pas m'engager ici dans les interprétations de détail.

Deux révélations sont nécessaires à l'humanité pour la guider: celle qui touche au salut des âmes a été faite par J.-C. et les prophètes; elle n'est point objet d'étude, mais de foi pure et simple. Celle qui touche au destin des sociétés nous est faite par l'attraction; elle est objet d'étude, objet de foi

« PoprzedniaDalej »