Obrazy na stronie
PDF
ePub

La triple récolte ne pourra naître que de ce raffinage composé intégral, ou étendu à tout l'ensemble des terres; et dans ce cas, le bénéfice de 30 degrés sera général sur tous les continents; 20 sur les deux points polaires, tout le Boréal sera restreint au quart de sa congélation, et l'Austral diminué de moitié seulement.

Le restant des glaces boréales ne causera plus qu'un refroidissement de 5 degrés, à rabattre sur les 30° de bénéfice ; reste 25° à répartir par 20°, en chaleur, et 5o, en fraîcheur ainsi qu'on le verra plus loin. Un vaisseau naviguant par le 75° dans les mers glaciales, y jouira de la température du 55e degré, celle d'Edimbourg, pendant les mois de chaleur polaire, Mai, Juin, Juillet, Août, Septembre.

Alors, un navire partant d'Europe, fera en dix-huit mois le tour des deux passes: il côtoiera la Sibérie pendant le premier été ; il ira hiverner au détroit de Behring, y prendre les objets entreposés par les flottes du Mexique et de la Chine. Au printemps suivant, il passera le détroit de Parry (4), la baie de Baffin, et sera rendu à Londres au bout de dix-huit mois employés au grand cabotage de Sibérie et d'Amérique polaire.

Accusera-t-on cette perspective d'exagération? Elle cesse d'être suspecte si on veut partir d'une vérité de fait, l'influence des cultures humaines sur l'atmosphère et les climatures on ne saurait trop redire, et il faudrait, comme Harpagon, faire graver en lettres d'or, que l'air est un champ soumis aussi bien que les terres à l'exploitation industrielle. On n'a jamais osé spéculer sur l'influence d'une culture générale, parce qu'on ne connaissait aucun moyen de l'organiser; aujourd'hui, que ce moyen est connu, que la théorie d'Association est enfin découverte, il faut en venir à calculer ses effets futurs en raffinage atmosphérique; or, il est certain que cette influence ne sera pas celle du raffinage simple intégral, estimée 22o (p. 292); mais celle du raffinage com

(1) L'existence du détroit est encore incertaine; mais ce qui n'est pas douteux, c'est le peu de largeur de l'isthme. Or, tous ces isthmes étroits et gênants comme Panama, Parry, Malaca, seront percés en 8 période par un canal à vaisseaux de long cours, du port de 600 tonneaux et 24 canons ; c'est-à-dire un canal tirant 20 pieds.

posé intégral, dont le parallèle avec le simple nous a donné en minimum 30°, estimation que j'aurais pu porter à 36o, selon la table (292).

Cette amélioration n'est pas du nombre de celles qu'on peut promettre subitement, puisqu'elle suppose l'entière culture du globe, et le grand complet de la population. Mais si ce n'est subitement, ce sera graduellement et rapidement qu'on en jouira; il suffira de 120 à 130 ans pour consommer cette précieuse métamorphose. Chaque génération verra un mieux très-sensible dans ses climatures; grâce à la propriété qu'a l'Association, de reboiser les montagnes, distribuer judicieusement les eaux et forêts, les étangs d'irrigation, et toutes les branches de culture.

En définitive, quand le globe sera arrivé au plein du raffinage composé intégral, les températures corrigées s'établiront par toute la terre (sauf entraves locales), dans la proportion indiquée à la table suivante.

Cette table est échelonnée en série divergente conjuguée; distribution qui règne dans toutes les hautes harmonies matérielles et passionnelles.

(Voyez la table ci-contre.)

Cette table est intitulée complémentaire, parce qu'au lieu de mentionner un bénéfice de 30 degrés à obtenir de la culture intégrale composée, selon le petit tableau (289), elle déduit pour raffinage simple local déjà effectué en Europe, en Chine et en Indostan, 12 degrés, et ne porte en compte que les 48 qui restent à obtenir des trois autres voies.

Le bénéfice ne sera pas strictement de 18° sur chaque latitude; mais nous le supposons tel en échelle générale, sauf les exceptions pour entraves locales, telles que chaînes élevées, plateaux, sables, marécages et autres causes de modifications accidentelles qui n'entrent pas en compte général. J'en parlerai (299) à l'article Pétersbourg et le Caire.

La principale de ces modifications est relative à l'hémisphère austral, où le radoucissement ne sera pas aussi fort; la masse des terres y étant réduite à peu de chose, n’influera que légèrement sur les frimas du pôle antarctique. Mais la restauration complète des températures boréales agira sur les australes assez puissamment, pour prévenir les ouragans et intempéries qui gènent la navigation aux trois pointes des continents austraux.

TABLE COMPLÉMENTAIRE

Du futur bénéfice climatérique de 18 degrés, ajoutés au l-néfice simple local de 12° en pays cultivé.

[blocks in formation]

Si le raffinage composé intégral n'était pas mi-parti de ch leur et de fraîcheur, il deviendrait un fléau : l'accroisseme de 18 degrés en chaleur joint aux 12 déjà gagnés dans l'O: cident d'Europe, incommoderait plus de régions qu'ils n'e enrichirait. Londres, qui est par 51° 112, acquerrait la ten› pérature de Gibraltar et Alep, ce qui serait peut-être aus fâcheux qu'avantageux pour cette capitale.

Les 12 degrés obtenus jusqu'à présent en Occident par raf. nage simple local, n'ont donné qu'accroissement de chaler et non de fraîcheur; mais du moment où le raffinage devies dra composé, par effet des cultures sociétaires, il donnera ". bénéfice climatérique en ordre composé, en chaleur et fra cheur à la fois; c'est pourquoi, dans la table qui précède, j l'estime en compensations contrastées et graduées.

Je l'établis sur les modifications de froid et de chaud,

non pas sur le seul accroissement de chaleur, qui deviendrait très-onéreux si on ne gagnait pas proportionnément en fraîcheur.

On suppose dans cette table que le globe entier jouisse déjà des 12 degrés d'adoucissement dont jouissent l'Europe, I'Indostan et la Chine méridionale.

Elle représente les doses que gagnera chaque latitude; la fusion de ces doses donnera partout, quoique inégalement, l'exemption des deux excès de chaleur et de froidure, et l'aptitude à comporter une foule d'animaux et végétaux qui périclitent par les deux excès à corriger.

Ces mots, excès de chaleur à corriger, ne signifient pas tou jours chaleur à diminuer en degré; ce n'est que la durée, ou les transitions subites (1824), et non pas le degré qu'il faut réduire. Les chaleurs de France ne sont point trop fortes en été pour nos végétaux; elles ne les incommodent que par excès de durée, par des sécheresses comme celle de 4818. Quant au degré, nul travail humain ne pourra le diminuer.

La culture générale extirpera seulement les vents suffocants et meurtriers d'Arabie et Lybie; ce sont des monstruosités: mais la chaleur forte et franche n'a rien de pernicieux et ne peut pas être empêchée.

Si parfois notre climat éprouve un ou deux jours les chaleurs du Sénégal, les végétaux y gagnent en qualité; ils ne souffrent que du manque de la diversion qu'opéreraient les zéphyrs et les pluies périodiques, dans l'état de culture intégrale composée.

Ainsi le correctif doit porter, quant aux froids, sur l'intensité et l'intempestivité, et quant aux chaleurs, sur la durée et la diversion.

Pour exercer le lecteur sur l'emploi de la table donnée (297), faisons-en quelques applications, en commençant par le centre. La latitude 45° est celle de Lyon et Bordeaux, villes un peu fatiguées par des brouillards que dissipera la culture intégrale composée. Lyon est le vrai type d'un climat fait (287) en latitude 45°; ce climat est faussé en Lombardie, pays garanti par la chaîne des Alpes et échauffé par les vents de Lybie, dont l'Adriatique n'intercepte pas le cours.

Lyon, jouissant déjà du radoucissement de 12 degrés que procure le raffinage simple local, obtiendra donc sans plus,

le bénéfice de 18 degrés selon la table; et comme il est situé en latitude moyenne, environ 45o, il acquerra par égale portion en chaleur et en fraîcheur; c'est-à-dire :

En réduction des froids outrés et intempestifs,

En diversion aux chaleurs suffocantes et prolongées. Une froidure du 45e, tempérée par 9o de chaleur, lui donnera les végétaux du 36o, sans l'assujettir aux violentes chaleurs d'Andalousie.

Une chaleur du 45o tempérée par 9o de fraîcheur, lui donnera les végétaux du 54e, sans l'affliger des frimas de Dantzig. Lyon pourra donc naturaliser à la fois sur son territoire les animaux et végétaux de l'Andalousie et du Holstein. Ceux du 36o de latitude, l'oranger, le cotonnier, qui craignent un froid de 120 Réaumur, assez fréquent à Lyon, s'y plairont quand cette ville n'aura que les petites gelées de Cadix et d'Alep; et ceux du 54o s'y acclimateront de même, quand ils n'éprouveront que des chaleurs tempérées par de fréquentes diversions.

L'échelle donnée sur les bénéfices de climature, suppose fusion des deux principes d'amélioration; c'est-à-dire que Pėtersbourg placé à 60 degrés, gagnera en système général, ́ 12/90 sur le principe de chaleur, dont les excès sont prévenus par 6/90 du principe de fraîcheur. Le Caire, placé à 30 degrés, gagnera en proportion contrastée sur le principe de fraîcheur. Lyon gagnera en intervention moyenne des deux principes.

Tel serait le compte, en système général; mais Pétersbourg et le Caire y dérogent et doivent bénéficier davantage, l'un en chaleur, l'autre en fraîcheur. Le raffinage simple local n'y est 'point encore établi; Pétersbourg est vicié par le voisinage des terres incultes et des marais; le Caire est vicié par le voisinage des sables et des vents brûlants. Ces deux villes doivent donc gagner beaucoup plus que le tarif de l'échelle, qui n'est fait que pour les régions parvenues, comme l'Occident d'Europe, au raffinage simple local. Celles qui ne sont parvenues qu'à moitié ou quart, doivent ajouter 6 ou 9 degrés à leur lot de néfice climatérique futur.

Ainsi sur l'inspection de la tablo, chaque latitude peut déterminer la température dont elle sera pourvue, et les cultures dont elle sera susceptible, par suite du raffinage ațmosphérique, et de la culture intégrale composée.

« PoprzedniaDalej »