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Parle.

ASSUR.

SÉMIRA MIS.

Veux-tu me perdre, ou veux-tu pardonner? C'eft ton fceptre & ton lit que je viens de donner, Juge fi ce héros eft digne de ta place.......... Prononce. J'y coníens.

L'OMBRE à Arxace

Tu régneras, Arzace.

Mais il eft des forfaits que tu dois expier.
Dans ma tombe, à ma cendre, il faut facrifier;
Sers & mon fils & moi, fouviens-toi de ton

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Ombre que je révére.
Demi-Dieu dont l'efprit anime ces climats,
Ton afpect m'encourage & ne m'étonne pas.
Oui, j'irai dans ta tombe au péril de ma vie.
Acheve, que veux-tu que ma main facrifie?

L'ombre retourne de fon eftrade à la
porte du tombeau.

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L'OMBRE à la porte du tombeau.
Arrête, & refpecte ma cendre

Quand il en fera temps, je t'y ferai descendre.

Le Spectre rentre, S le mauzolée se referme. ASSUR.

Quel horrible prodige!

SEMIRA MIS.

O peuples, fuivez-moi, Venez tous dans ce Temple, & calmez votre

effroi ;

Les mânes de Ninus ne font point implacables. S'ils protegent Arzace, ils me font favorables; C'èft le Ciel qui m'infpire, & qui vous donne un Roi.

Venez tous l'implorer pour Arzace & pour moi.

Fin du troifiéme Ale..

ACTE IV.

Le Théâtre représente le veftibule du Temple.

SCENE I

ARZACE, AZÉMA.

ARZACE.

N'IRRITEZ point mes maux, ils m'accablent

affez.

Cet oracle eft affreux plus que vous ne pensez. Des prodiges fans nombre étonnent la nature: Le Ciel m'a tout ravi; je vous perds.

AZÉMA.

Ah! parjure, Va, ceffe d'ajouter aux horreurs de ce jour, L'indigne fouvenir de ton perfide amour. Je ne combattrai point la main qui te couronne, Les morts qui t'ont parlé, ton cœur qui m'abandonne ;

Des prodiges nouveaux qui me glacent d'effroi, Ta barbare inconftance eft le plus grand pour

moi.

Acheve; rends Ninus à ton crime propice, Commence ici par moi ton affreux facrifice: Frappe, ingrat.

ARZACE.

C'en est trop; mon cœur désespéré

Contre ces derniers traits n'étoit point préparé. Vous voyez trop, cruelle, à ma douleur profonde,

Si ce cœur vous préfère à l'Empire du monde; Ces victoires, ce nom, dont j'étois fi jaloux, Vous en étiez l'objet ; j'avois tout fait pour vous;

Et mon ambition au comble parvenue, Jufqu'à vous mériter avoit porté fa vue. Sémiramis m'est chere; oui, je dois l'avouer, Votre bouche avec moi confpire à la louer; Nos yeux la regardoient comme un Dieu tutélaire,

Qui de nos chaftes feux protégeoit le miftere. C'eft avec cette ardeur & ces vœux épurés, Que peut-être les Dieux veulent être adorés. Jugez de ma furprise au choix qu'a fait la Reine;**

Jugez du précipice où ce choix nous entraîne ; Apprenez tout mon fort.

AZ ÉM A.

Je le fçai.

ARZACE.

Apprenez

Que l'Empire ni vous ne me font deftinés.
Ce fils qu'il faut fervir, ce fils de Ninus même
Cet unique héritier de la grandeur fuprême....

Eh bien?

AZÉMA.

ARZACE.

Ce Ninias qui prefque en fon berceau, De l'hymen avec vous alluma le flambeau, Qui naquit à la fois mon rival & mon maître...

Ninias!

AZÉMA.

ARZAC E.

Il respire; il vient ; fi va paraître..
AZÉMA.

Ninias! jufte Ciel ! eh quoi, Sémiramis !

ARZACE.

Jufqu'à ce jour trompée, elle a pleuré fon fils.

AZÉMA.

Ninias eft vivant !

ARZACE.

C'est un secret encore

Renfermé dans le Temple & que la Reine ignore.

AZÉMA.

Mais Ninus te couronne & fa veuve eft à toi,

RZACE.

Mais fon fils eft à vous; mais fon fils est mon

Roi;

Mais je dois le fervir. Quel oracle funefte!

AZÉMA..

L'amour parle : il fuffit ; que m'importe le refte? Ses ordres plus certains n'ont point d'obscurité: Voilà mon feul oracle, il doit être écouté. Ninias eft vivant! eh bien, qu'il reparaiffe: Que fa mere à mes yeux atteftant sa promesse,

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