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Dans la nuit de la tombe elle eft enfevelie. Aifément des mortels ils ont féduit les yeux; Mais on ne peut tromper l'œil vigilant des Dieux,

Des plus obfcurs complots il perce les aby fmes. ARZACE.

Ah! fi ma faible main pouvoit punir ces crimes! Je ne fçai; mais l'afpect de ce fatal tombeau, Dans mes fens étonnés porte un trouble nou

veau:

Ne puis-je y confulter ce Roi qu'on y révere?

ORO É S.

Non, le Ciel le défend; un oracle févere
Nous interdit l'accès de ce féjour de pleurs
Habité par la mort & par des Dieux vengeurs.
Attendez avec moi le jour de la juftice;
Ileft temps qu'il arrive & que tout s'accom-
pliffe.

Je n'en puis dire plus ; des pervers éloigné,
Je léve en paix mes mains vers le Ciel indigné.
Sur ce grand intérêt, qui peut-être vous touche,
Ce Ciel, quand il lui plaît, ouvre & ferme
ma bouche....

J'ai dit ce que j'ai dû; tremblez, qu'en ces remparts,

Une parole, un gefte, un feul de vos regards,
Ne trahiffe un fecret que mon Dieu vous confie.
Il y va de fa gloire & du fort de l'Afie;
Il y va de vos jours: vous, Mages, approchez,
Que ces chers monumens fous l'Autel foient ca-
chés.

La grande porte du Palais s'ouvre, & ferem
plit de Gardes. Alfur paraît avec sa fuite
d'un autre côté.

Déjà le Palais s'ouvre ; on entre chez la Reine; Vous voyez cet Affur, dont la grandeur hautaine

Traîne ici fur fes pas un peuple de flatteurs. A qui, Dieu tout-puiffant! donnez-vous les grandeurs?

O monftre!

ARZACE.

Quoi, Seigneur !

OROÉS.

Adieu. Quand la nuit fombre Sur ces coupables murs viendra jetter fonombre, Je pourrai vous parler en présence des Dieux: Redoutez-les, Arzace: ils ont fur vous les

yeux.

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ARZACE fur le devant du Théâtre avec Mitrane, qui reste auprès de lui. ASSUR vers un des côtés, avec Cédar 5 sa suite.

D

ARZACE.

E tout ce qu'il m'a dit que mon ame eft émue !

Quels crimes! quelle Cour! & qu'elle eft peu

connue!

Quoi, Ninus! quoi? mon maître eft mort empoifonné!

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Et je ne vois que trop qu'Affur eft soupçonné.

MITRANE approchant d'Arzace..

Des Rois de Babylone Assur tient sa naissance

Sa fiere autorité veut de la déférence :
La Reine le ménage; on craint de l'offenfer,
Et l'on peut fans rougir devant lui s'abaiffer.
ARZAC E.

Devant lui!

ASSUR dans l'enfoncement à Cédar.

Metrompai-je, Arzace à Babylone? Sans mon ordre ! qui? lui! tant d'audace m'é

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Approchez; quels intérêts nouveaux,

Vous font abandonner vos camps & vos dra

peaux ?

Des rives de l'Oxus, quel fujet vous améne?

ARZACE.

Mes fervices, Seigneur, & l'ordre de la Reine.

ASSUR.

Quoi! la Reine vous mande?

ARZACE.

Oui.

ASSUR.

Mais fçavez-vous bien

Que pour avoir fon ordre on demande le mien?

ARZACE.

Je l'ignorois, Seigneur, & j'aurois pensé même

Bleffer, en le croyant, l'honneur du diadême. Pardonnez; un foldat eft mauvais courtisan: Nourri dans la Scythie aux plaines d'Arbazan, J'ai pu fervir la Cour, & non pas la connaître. ASSUR.

L'âge, le temps, les lieux vous l'apprendront peut-être :

Mais ici par moi seul aux pieds du thrône admis, Que venez-vous chercher près de Sémiramis?

ARZAC E.

J'ose lui demander le prix de mon courage, L'honneur de la fervir.

ASSUR.

Vous ofez davantage : Vous ne m'expliquez pas vos vœux présomp

tueux;

Je fçais pour Azéma vos deffeins & vos feux;

ARZACE.

Je l'adore fans doute, & fon cœur où j'afpire, Eft d'un prix à mes yeux au deffus de l'Empire: Et mes profonds respects, mon amour..........

ASSUR.

Arrêtez.

Vous ne connaiffez pas à qui vous infultez.
Qui? vous! affocier la race d'un Sarmate
Au fang des demi-Dieux du Tigre & de l'Eu
phrate!

Je veux bien par pitié vous donner un avis;
Si vous ofez porter jusqu'à Sémiramis
L'injurieux aveu que vous ofez me faire....

Vous m'avez entendu, frémiffez, téméraire Mes droits impunément ne font pas offenfés.

ARZACE.

J'y cours de ce pas même, & vous m'enhardiffez:

C'eft l'effet que fur moi fit toujours la menace. Quels que foient en ces lieux les droits de votre place,

Vous n'avez pas celui d'outrager un foldat, Qui fervit & la Reine, & vous-même, & l'Etat. Je vous parais hardi; mon feu peut vous dé

plaire;

Mais vous me paraiffez cent fois plus téméraire, Vous, qui fous votre joug prétendant m'acca

bler,

Vous croyez affez grand pour m'avoir fait trembler.

ASSUR.

Pour vous punir, peut-être; & je vais vous apprendre,

Quel prix de tant d'audace un fujet doit atten

dre.

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