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Qu'un ennemi vaincu, maître de mes Etats, Dans les bras d'une ingrate infulte à mon trépas. LISOIS.

Non, mais en vous rendant ce malheureux fer vice,

Prince, je vous demande un autre facrifice.

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Je ne veux pas que le Maure en ces lieux Protecteur infolent, commande fous mes yeux: Je ne veux pas fervir un tyran qui nous brave. Ne puis-je vous venger, fans être fon efclave? Si vous voulez tomber, pourquoi prendre un appui ?

Pour mourir avec vous, ai-je besoin de lui?
Du fort de ce grand jour laiffez moi la conduite
Ce que je fais pour vous peut-être le mérite.
Les Maures avec moi pourraient mal s'accordér,,
Jufqu'au dernier moment, je veux feul com
mander.

Oui,

LE DUC

, pourvu qu'Amélie, au défespoir réduire Pleure en larmes de fang l'amant qui l'a féduite; Pourvu que de l'horreur de fes gémiffemens

Ma douleur fe repaiffe en mes derniers momens
Tout le refte eft égal, & je te l'abandonne.
Prépare le combat: agis, difpofe, ordonne.
Ce n'est plus la victoire où ma fureur prétend ::
Je ne cherche pas même un trépas éclatant
Aux cœurs défespérés qu'importe un peu de
gloire?

Périffe ainfi que moi, ma funefte mémoire)

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Périffe avec mon nom le fouvenir fatal-
D'une indigne maîtreffe & d'un lâche rival.
LISOIS.

Je l'avoue avec vous ; une nuit éternelle
Doit couvrir, s'il se peut, une fin fi cruelle.
C'était avant ce coup qu'il nous faillait mourirs
Mais je tiendrai parole, & je vais vous fervir.

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LE DUC DE FOIX, UN OFFICIER DES GARDES.

LE DUC.

Ciel! me faudra-t-il de momens en momen♥ Voir & des trahifons & des foulévemens ! Eh bien, de ces mutins l'audace eft terraffée?

L'OFFICIER..

Seigneur, ils vous ont vu: leur foule est disper fée.

LE DUC.

L'ingrat de tous côtés m'opprimant aujourd'hui,
Mon malheur eft parfait, tous les cœurs font
lui.
Que fais Lifois ?

L'OFFICIER.

Seigneur, fa prompte vigilance A par tout des remparts affuré la défense.

LE DUC.

Ce foldat qu'en fecret vous m'avez amené
Va-t-il exécuter l'ordre que j'ai donné ?

L'OFFICIER.

Oui, Seigneur, & déjà vers la Tour il s'avance. LE DUC.

Ce bras vulgaire & sûr va remplir ma vengean

ce:

Sur l'incertain Lifois mon cœur a trop compté: Il a vu ma fureur avec tranquillité.

On ne foulage point des douleurs qu'on méprife: Il faut qu'en d'autres mains ma vengeance foit mife.

Vous, que fur nos remparts on porte nos dra

peaux.

Allez, qu'on fe prépare à des périls nouveaux
Vous fortez d'un combat, un autre vous appelle.
Ayez la même audace avec le même zéle
Imitez votre maître; & s'il vous faut périr,
Vous recevrez de moi l'exemple de mourir.
(H refte feul.)

Eh bien, c'en eft donc fait : une femme perfide
Me conduit au tombeau chargé d'un parricide.
Qui? moi, je tremblerais des coups qu'on va
porter !

J'ai chéri la vengeance & ne puis la goûter.
Je friffonne: une voix gémiffante & févére,
Crie au fond de mon cœur: arrête, il eft ton frere,
Ah! Prince infortuné, dans ta haine affermi,
Songe à des droits plus faints: Vamir fut ton

ami.

jours de notre enfance! ô tendresses paffées! Il fut le confident de toutes mes pensées. Avec quelle innocence & quels épanchemens Nos cœurs fe font appris leurs premiers sentimens!

Que de fois partageant mes naiffantes alarmes
D'une main fraternelle effuya-t-il mes larmes!
Et c'eft moi qui l'immole ! & cette même main
D'un frere que j'aimais déchireroit le fein!
O paffion funefte! ô douleur qui m'égare!
Non je n'étais point né pour devenir barbare
Je fens combien le crime eft un fardeau cruel;
Mais que dis-je ? Vamir eft le feul criminel.
Je reconnais mon fang, mais c'est à sa furie :
Il m'enléve l'objet dont dépandait ma vie.
Ah! de mon défespoir injufte & vain transports
Il l'aime, eft-ce un forfait qui mérite la mort?
Hélas! malgré le temps, & la guerre & l'abfence,
Leur tranquille union croiffoit dans le filence.
Ils nourriffaient en paix leur innocente ardeur
Avant qu'un fol amour empoisonnât mon cœur.
Mais lui-même il m'attaque, il brave ma colere.
Il me trompe, il me hait: n'importe, il est mon
frere,

C'eft à lui feul de vivre, on l'aime, il eft heu

reux :

C'eft à moi de mourir; mais mourons généreux
La pitié m'ébranloit: la nature décide.
Il en est temps encor...

000000000000000000000000 SCENE II.

LE DUGDE FOIX, L'OFFICIER

LE DUC.

PREVIENS un parricide,

Ami, vole à la Tour. Que tout foit suspendu

Que mon frere....

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