Dans fon cœur amoli partageróit mes feux, Dans le fond de fon cœur je n'ai point voulu lire; Mais qu'importent pour vous les vœux & fes deffeins? Faut-il que l'amour feul faffe ici nos destins? Lorsque le grand Clovis aux champs de la Tour raine Détruifit les vainqueurs de la grandeur Romai ne, Quand fon bras arrêta dans nos champs inondés Des Ariens fanglants les torrents débordés, Tant d'honneurs étoient-ils l'effet de fa tendreffe.? Sauva-t-il fon pays pour plaire à sa maîtreffe? Mon bras contre un rival eft prêt à vous fervir; Je voudrois faire plus, je voudrois vous guérir. l'amour, peu on craint trop fon aOn connaît morce, C'eft fur nos paffions qu'il a fondé fa force; C'eft nous qui fous fon nom troublons notre repos, Il est tyran du faible, efclave du héros. Vos autres ennemis par vous sont abattus ; Le fort en eft jetté, je ferai tout pour elle, Je n'aurai de parti, de maître que le fien; Je lirai dans fes yeux mon fort & mon devoir; Si tu n'es point aimé, quel mortel ai-je à crain dre? -Qui pourroit dans ma Cour avoir pouffé l'or gueil, Jufqu'à laiffer vers elle échapper un coup d'œil? Enfin, plus de prétexte à fes refus injuftes; Railon, gloire, intérêts, & tous ces droits. auguftes Des Princes de mon fang & de mes Souverains, Sont des liens facrés refferrés par fes mains. Du Roi, puifqu'il le faut, foutenons la couronne; La vertu le confeille, & la beauté l'ordonne. Je veux entre tes mains, dans ce fortuné jour, Sceller tous les férméns que je fais à l'amour. Quant à mes intérêts, que toi feul en décide. LISOIS. Souffrez donc près du Roi que mon zéle me guide. Peut-être il eft fallu que ce grand changement Ne fût dû qu'au héros & non pas à l'amant; Mais fi d'un fi grand cœur une femme difpofe, L'effet en eft trop beau pour en blamer la cause, Et mon cœur tout rempli de cet heureux retour, Bénit votre faibleffe, & rend grace à l'amour. raiffent; On prépare l'affaut, le temps, les périls preffent; Nous attendons votre ordre. LE DUC. Eh bien, cruels deftins! Vous l'emportez fur moi, vous trompez mes def feins; Plus d'accord, plus de paix, je vole à la victoire, Fin du fecond Alte ****** ACTE III. SCENE 1. LE DUC DE FOIX, LISOIS. LE DUC. LA victoire eft à nous, vos foins l'ont affurée : bats, Et c'eft à fa grande ame à diriger mon bras. LISOIS. Prince, ce feu guerrier qu'en vous on voit paraître Sera maître de tout, quand vous en ferez maître: LE DUC. Eh! l'amour eft-il fait pour la tranquillité? Mais ce Chef inconnu fur nos remparts monté, Qui tint feul fi long-temps la victoireen balance, Qui m'a rendu jaloux de fa haute vaillance, Que devient-il? LISOIS. Seigneur, environné de morts, Il a feul repouffé nos plus puiffans efforts. Pouvant nous échapper, il eft venu fe rendre; Quel eft donc, cher ami, ce Chef audacieux Quand je l'ai combattu, le rendait refpectable? Qu'il ait voula marquer toutes mes actions LISOIS. Quant aux traits dont votre ame a fenti la puiffance Tous les confeils font vains, agréez mon filence: |