C'eft en vain qu'à la France, à fon maître fidéle, me. Unis par tant de droits, c'eft trop nous féparer L'autel eft prêt, j'y cours; allez l'y préparer, 000000000000000000000000 SCENE IV. Qui, vous me verrez vaincre ou mourir son é poux. LISOIS. L'ennemi s'avançait & n'est pas loin de nous LE DUC. Je l'attends fans le craindre, & je vais le come battre. Crois-tu que ma faibleffe ait pu jamais m'abat tre? Penfes-tu que l'amour mon tyran, mon vaind queur, De la gloire en mon ame ait étouffé l'ardeur g Si l'ingrate me hait, je veux qu'elle m'admire; Et du fein du bonheur ils volent au trépas. me. LISOIS. Que mon Prince plutôt foit digne de lui-même, LE DUC. Moi, devoir quelque chofe à mon frere! Près de mes ennemis mandier fa faveur ! Pour le hair fans doute, il en coute à mon cœur. Je n'ai point oublié notre amitié paffée ;Mais puifque ma fortune eft par lui traversée Puifque mes ennemis l'ont détaché de moi, Qu'il reste au milieu d'eux, qu'il ferve sous un Roi: Je ne veux rien de lui LISOIS. Votre fiere conftance D'un Monarque irrité brave trop la vengeance LE DUC. Quel Monarque! un fantôme, un Prince effémi né, Indigne de fa race, efclave couronné, Sur un trône avili foumis aux loix d'un Maire! ne. Ce cœur eft trop altier pour adorer les loix tres. Les Arabes du moins s'arment pour me venger Et tyran pour tyran j'aime mieux l'étranger. LISOIS. Vous haïffez un Maire & votre haine eft jufte; Nous préparons peut-être un avenir horrible; Ne vaudroit-il pas mieux fléchir avec prudence LE DUC. Non, je ne peux jamais implorer qui m'offense. LISOIS. Mais vos vrais intérêts oubliés troplong-temps... Mes premiers intérêts font mes reffentimens, Ah! vous écoutez trop l'amour & la colère. Je le fçai; je ne peux fléchir mon caractère. LISOIS. On le peut, on le doit, je ne vous flatte pas ; Mais en vous condamnant je fuivrai tous vos pas. Il faut à fon ami montrer fon injuftice LE DUC. Ami, que m'as-tu dit? LISOIS. Ce que j'ai dû vous dire Ecoutez un peu plus l'amitié qui m'infpire, Quel parti prendrez-vous ? LE DUC. Quand mes brûlans defirs Auront foumis l'objet qui brave mes foupirs, Quand l'ingrate Amélie à fon devoir rendue Aura remis la paix dans cette ame éperdue, Alors j'écouterai tes confeils généreux : Mais jufqu'à ce moment fçai-je ce que je veux ? Tant d'agitations, de tumultes, d'orages, Ont fur tous les objets répandu des nuages! Puis-je prendre un parti, puis-je avoir un def fein? Allons près du tyran qui feul fait mon deftin, Que l'ingrate à fon gré décide de ma vie, Et nous déciderons du fort de la Patrie. Fin du premier Alte. |