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Vous fidéle Affranchi, brave & prudent Septi

me,

Et toi, cher Martian, qu'un même zéle anime,
Obfervez Aurélie, obfervez Nonnius;

Allez & dans l'inftant qu'ils ne fe verront plus,
Abordez-le en fecret, parlez-lui de fa fille,
Et vous montrant zélés pour lui, pour fa famille,
Attirez-le en parlant vers ce détour obfcur,
Qui conduit au chemin de Tibure & d'Anxur.
Là, faififfant tous deux le moment favorable,
Vous... Ciel! que vois-je?

SCENE V.

CICERON, CATILINA, CÉTHEGUS, LENTULUS, AFFRANCHIS,

LICTEURS.

CICERON.

ARRETE, audacieux coupable

Où portes-tu tes pas? vous, Céthégus, parlez: Sénateurs, Affranchis, qui vous a raffemblez?

CATILINA.

Bientôt dans le Sénat nous pourrons te l'ap prendre.

CETHEGUS.

De ta poursuite vaine on fçaura s'y défendre

LENTULUS.

Nous verrons fi toujours prompt à nous outrager

Le fils de Tullius nous ofe interroger.

CICERON.

J'ofe au moins demander quels font ces témérai

res?

Sont-ils ainfi que vous des Romains Consulaires
Que la loi de l'Etat me force à refpecter,
Et que le Sénat feul ait le droit d'arrêter?
Qu'on les charge de fers: allez, qu'on les entraî

ne.

CATILINA.

C'est donc toi qui détruis la liberté Romaine; Arrêter des Romains fur tes lâches foupçons!

CICERON.

Ils font de ton confeil, & voilà mes raifons: Vous mêmes frémiffez: Licteurs qu'on m'obéiffe.

CATILIN A.

Implacable ennemi, pourfuis ton injuftice,
Abufe de ta place, & profite du temps;
Il faudra rendre compte, & c'eft où je t'attends.
CICERON.

Qu'on faffe à l'instant même interroger ces traî

tres.

Va, je pourrai bientôt traiter ainfi leurs maîtres. J'ai mandé Nonnius; il fçait tous tes deffeins. J'ai mis Rome en défense, & Prénefte en mès

mains.

Nous verrons qui des deux emporte la balance, Ou de ton artifice, ou de ma vigilance.

Je ne te parle plus ici de repentir;

Je parle de fupplice, & veux t'en avertir.
Avec les affaffins fur qui tu te reposes,
Viens t'affeoir au Sénat, ou fuis moi, fi tu l'ofes

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SCENE VI.

CATILINA, CETHEGUS,

LENTULUS.

CETHEGUS.

FAUT-IL done fuccomber fous les puiffans ef

forts

D'un bras habile & prompt qui rompt tous nos refforts?

Faut-il qu'à Cicéron le fort nous facrifie?

CATILINA.

Jufqu'au dernier moment ma fureur le défie.
C'eft un homme alarmé que fon trouble conduit.
Qui cherche à tout apprendre, & qui n'est pas
inftruit.

Nos amis arrêtés vont accroître ses peines,
Ils fçauront l'éblouir de clartés incertaines.
Dans ce billet fatal Céfar eft accufé:

Le Sénat en tumulte eft déjà divifé :

Mallius & l'Armée aux portes vont paraître : Vous m'avez cru perdu, marchez, & je fuis maître.

LENTULU S.

Nonnius du Conful éclaircit les foupçons.

CATILINA.

Il ne le verra pas, c'est moi qui t'en réponds. Marchez, dis-je, au Sénat, parlez en affurance, Et laiffez-moi le foin de remplir ma vengeance, Allons.... Où vais-je ?

CETHEGU 9.

Eh bien !

CATILINA.

Aurélie! ah, grands Dieux!

Qu'allez-vous ordonner de ce cœur furieux ? Eloignez-la fur tout: fi je la vois paroître, Prêt à vous venger tous, je tremblerai peut-être

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ACTE IV.

Le Théâtre représente le lieu préparé pour le Sénat, SCENE I.

CETHEGUS, LENTULUS, (Retirés vers le devant du Théâtre.)

To

LENTULUS.

Ous ces Peres de Rome au Sénat appellés, Incertains de leur fort, & de foupçons troublés, Ces Monarques tremblans tardent bien à paraître.

CETHEGU S.

L'Oracle des Romains, ou qui du moins croit l'être,

Dans d'impuiffans travaux fans relâche occupé,
Interroge Septime, & par fes foins trompé,
Il a retardé tout par fes fauffes allarmes,
Plût au Ciel que déjà nous euffions pris les
armes!

LENTULUS.

Je crains, je l'avouerai, cet efprit du Sénat,
Ces préjugés facrés de l'amour de l'Etat,
Cet antique refpect & cette idolâtrie,
Qui réveille en tout temps l'amour de la Patrie.

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