IPHISE. J'efpere; mais je crains: Elle le voit, l'entend; ce moment la rappelle ELECTRE. O comble de mifere! Je le trahis peut-être en implorant ma mere, Son trouble irritera ce monftre furieux. La nature en tout temps eft funefte en ces lieux; Je crains également fa voix & fon filence; Mais le péril croiffoit ; j'étois fans espérance, Que fait Pammène ? IPHISE. Ila, dans nos dangers preffans, Ranimé la lenteur de fes débiles ans; L'infortune lui donne une force nouvelle, S'attendrir fur le fils, & frémir de colère ; ÉLECTRE. Grands Dieux! fi j'avois pû dans ces ames tremblantes Enflammer leurs vertus à peine renaiffantes, Jetter dans leurs efprits trop faiblement tou chés, Tous ces emportemens qu'on m'a tant reprochés! Si mon frere abordé fur cette terre impie, ooooooooo.........000000 SCENE III. EGISTE, CLITEMNESTRE. GARDES. ÉGISTE. QU'ON faififfe Pammène, & qu'il foit con fronté Avec ces étrangers deftinés au fupplice, Il eft leur confident, leur ami, leur complice. Dans quel piége effroyable ils alloient me jetter! L'un des deux eft Orefte, en pouvez-vous douter? A Clitemnestre. Ceffez de vous tromper, ceffez de le défendre. Je vois tout, & trop bien. Cette urne cendre, , cette C'est celle de mon fils; un pere gémisfant CLITEM NESTRE. Croyez-vous?... ÉGISTE Oui, j'en crois cette haine jurée Entre tous les enfans de Thiefte & d'Atrée; J'en crois les temps, les lieux marqués par cette mort, Et ma foif de vénger fon déplorable fort, lere, Je l'immole à mon fils, je l'immole à fa mere. a CLITEMNESTRE. Eh bien, ce facrifice eft horrible à mes yeux. A vous ? Tom. IV, ÉGISTE. CLITEMNESTRE. Affez de fang a coulé dans ces lieux; Je prétends mettre un terme au cours des homicides, 'A la fatalité du fang des Pélopides. Simon fils après tout, n'eft pas entre vos mains, Pourquoi verfer du fang fur des bruits incer tains? Pourquoi vouloir fans fruit la mort de l'inno cence? e; Seigneur, fi c'eft mon fils, j'embraffe fa défense Dui, j'obtiendrai fa grace, en dûssai-je périr. ÉGISTE. Je dois la refuser afin de vous fervir. Redoutez la pitié qu'en votre ame on excite. Tout ce qui vous fléchit me révolte & m'irrite; L'un des deux eft Orefte, & tous deux vont périr. Je ne peux balancer, je n'ai point à choifir; A moi, foldats. IPHISE. Seigneur, quoi! fa famille entiere Perdra-t-elle à vos pieds fes cris & fa priere? Elle fe jette à fes pieds. 'Avec moi, chere Electre, embraffez fes genoux Votre audace vous perd. ÉLECTRE, Où me réduifez-vous? Quel affront pour Orefte, & quel excès de hon te! Elle me fait horreur.... eh bien, je la furmonte. Eh bien, j'ai donc connu la baffeffe & l'effroi ! Je fais ce que jamais je n'aurois fait pour moi. A Egifte, fans fe mettre à genoux. Cruel, fi ton courroux peut épargner mon frere, Je ne peux oublier le meurtre de mon pere, Mais je pourrois du moins, muette à ton afpect, Me forcer au filence & peut-être au respect. Que je demeure esclave, & que mon frere vive. ÉGISTE. Je vais frapper ton frere, & tu vivras captive, Ma vengeance eft entiere. Au bord de fon cercueil, Je te vois fans effet abaiffer ton orgueil. CLITEMNESTRE. Egifte, c'en eft trop, c'est trop braver peut être, Et la veuve & le fang du Roi qui fut ton maître ; Orefte en ta puiffance, & qui ne peut te nuire, Kij |