ÉLECTRE. Eh bien? ORESTE. Je dois.... PILAD E: Ciel! ELECTRE. Pourfuis. ORESTE. Apprenez.... ooooooooooooooooo0000000 SCENE III. ÉGISTE, CLITEMNESTRE, ORESTE, PILADE, ÉLECTRE, IPHISE, PAMMENE, GARDES. ÉGISTE. QUEL fpectacle! ô fortune à mes loix affervie! Pammène, il est donc vrai? mon rival est fans vie: Vous ne me trompiez point, fa douleur m'en inftruit. ELECTRE. O rage! ô dernier jour! ORESTE. Où me vois-je réduit? ÉGISTE. Qu'on ôte de fes mains ces dépouilles d'Orefte. On prend l'urne des mains d'Electre. ELECTRE. Barbare, arrache-moi le feul bien qui me refte. Tigre, avec cette cendre arrache-moi le cœur, Joins le pere aux enfans, joins le frere à la four; Monftre heureux, à tes pieds voi toutes tes victimes; Jouïs de ton bonheur, jouïs de tous tes crimes. Contemplez avec lui des fpectacles fi doux, Mere trop inhumaine, ils font dignes de vous. Elle en fera punie. Qu'elle fe plaigne au Ciel, ce Ciel me juftifie; Sans me charger du meurtre, il l'a dumoins permis : Nos jours font affurés, nos trónes affermis. Voilà donc ces deux Grecs échappés du nau frage, De qui je dois payer le zèle & le courage? OREST E. C'eft nous mêmes. J'ai dû vous offrir ces préfens, Agamemnon l'avoit quand il fut votre maître. CLITEM NESTRE. Quoi! ce feroit par vous qu'au tombeau defcendu.... EGISTE. Si vous m'avez fervi, le prix vous en est da. De quel fang êtes-vous, qui vois-je en vous pa raître? ORESTE. Mon nom n'eft point connu... Seigneur, il pourra l'être. Mon pere aux champs Troyens a fignalé fon bras Aux yeux de tous ces Rois vengeurs de Méné las. Il périt dans ces temps de malheurs & de gloire, Qui des Grecs triomphans ont fuivi la victoire. Ma mere m'abandonne, & je fuis fans fecours; Des ennemis cruels ont pourfuivi mes jours. Cet ami me tient lieu de fortune & de pere: J'ai recherché l'honneur & bravé la mifere. Seigneur, tel eft mon fort. ÉGISTE. Dites-moi dans quels lieux Votre bras m'a vengé de ce Prince odieux, ORESTE. Dans les champs d'Hermione, au tombeau d'Achémore, Dans un bois qui conduit au Temple d'Epidaure. EGISTE. Mais le Roi d'Epidaure avoit profcrit fes jours; D'où vient qu'à fes bienfaits vous n'avez point recours? ORESTE. Je chéris la vengeance, & je hais l'infamie. Cet ami les connut, il en fut feul inftruit. moi... Peut-être je la fers, peut-être je l'offense: EGISTE. Non, demeurez. CLITEMNESTRE. Qu'il s'écarte, Seigneur. Cette urne, ce récit me rempliffent d'horreur. Le Ciel veille fur vous, il foutient votre Em 'pire; Rendez grace, & fouffrez qu'une mere foupire, ORESTE. Madame.... J'avois cru que profcrit dans ces lieux, Le fils d'Agamemnon vous étoit odieux, CLITEMNESTRE, Je ne vous cache point qu'il me fut redoutable A vous ? ORESTE, CLITEM NESTRE, Il étoit né pour devenir coupable Envers qui? ORESTE, CLITEMNESTRE, Vous fçavez qu'errant & malheureux De hair une mere il eut le droit affreux. Né pour fouiller fa main du fang qui l'a fait naître.... Tel fut le fort d'Orefte & fon deffein peut-être : De fa mort cependant mes fens font pénétrés ; Vous me faites frémir, vous qui m'en délivrez, ORESTE. Qui? lui, Madame ? un fils armé contre fa mere! Ah! qui peut effacer ce facré caractère ? |