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Ils vont de ce tombeau me conduire à l'autel. J'obéis, c'eft affez; le Ciel fera le refte.

DIEUX

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IEUX! veillez fur fes pas dans ce tombeau funefte!

Que voulez-vous? quel fang doit aujourd'hui couler ?

Impénétrables Dieux ! vous me faites trembler.
Je crains Affur, je crains cette main fanguinaire
Il peut percer le fils fur la cendre du pere.
Abyfmes redoutés dont Ninus eft forti,
Dans vos antres profonds que ce monftre en-
glouti

Porte au fond des enfers la fureur qui le preffe.
Cieux tonnez; Cieux, lancez la foudre venge-

reffe!

O fon pere! ô Ninus, quoi! tu n'as pas permis Qu'une épouse éplorée accompagnât ton fils! Ninus combat pour lui dans ce lieu de ténébres!

N'entend-je pas sa voix parmi des cris funébres?

Dût ce facré tombeau, profané par mes pas, Ouvrir pour me punir les gouffres du trépas; J'y defcendrai ; j'y vole... Ah! quels coups de

tonnerre

Ont enflâmé le Ciel & font trembler la terre! Je crains; j'espere.... il vient.

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SCENE VI.

NINIAS une épée sanglante à la main,
AZÉMA.

NINIAS.

CIEL ! où fuis-je ?

AZÉMA.

Ah! Seigneur,

Vous êtes teint de fang, pâle, glacé d'horreur.

NINIAS d'un air égaré.

Vous me voyez couvert du fang du parricide. Au fond de ce tombeau, mon pere étoit mon guide.

J'errois dans les détours de ce grand monument,
Plein de refpect, d'horreur & de faififfement;
Il marchoit devant moi : j'ai reconnu la place
Que fon ombre en courroux marquoit à mon
audace.

Auprès d'une colomne, & loin de la clarté,
Qui fuffifoit à peine à ce lieu redouté,
J'ai vu briller le fer dans la main du perfide;
J'ai cru le voir trembler; (tout coupable eft ti-
mide!)

J'ai deux fois dans fon flanc plongé ce fer ven

geur,

Et d'un bras tout fanglant qu'animoit ma fureur, Déjà je le traînois, roulant fur la pouffiere, Vers les lieux d'où partoit cette faible lumiere.

Mais, je vous l'avouerai, fes fanglots redoublés,
Ses cris plaintifs & fourds & mal articulés,
Les Dieux qu'il invoquoit, & le repentir même
Qui fembloit le faifir à fon heure fuprême;
La fainteté du lieu; la pitié dont la voix,
Alors qu'on eft vengé, fait entendre fes loix;
Un fentiment confus, qui même m'épouvante,
M'ont fait abandonner la victime fanglante.
Azéma, quel eft donc ce trouble, cet effroi,
Cette invincible horreur qui s'empare de moi?
Mon cœur eft pur, Ô Dieux! mes mains font
innocentes;

D'un fang profcrit par vous, vous les voyez fumantes:

Quoi! j'ai fervi le Ciel, & je fens des remords! AZÉMA.

Vous avez fatisfait la nature & les morts. Quittons ce lieu terrible, allons vers votre mere; Calmez à fes genoux ce trouble involontaire ; Et puisqu'Affur n'est plus........

SCENE VII.

NINIAS, AZÉMA, ASSUR.

Aur paraît dans l'enfoncement avec Otane, les gardes de la Reine.

AZÉMA.

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AZÉMA.

Accourez tous, Miniftres de nos Dieux; Miniftres de nos Rois, défendez votre maître.

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SCENE VIII.

Le Grand-Prêtre OROES, les Mages & le Peuple, NINIAS, AZÉMA, ASSUR défarmé, MITRANE.

IL

OTANE.

L n'en eft pas befoin; j'ai fait faifir le traître, Lorfque dans ce lieu faint il alloit pénétrer. La Reine l'ordonna ; je viens vous le livrer.

NINIAS.

Qu'ai-je fait, & quelle eft la victime immolée ? OROÉS.

Le Ciel eft fatisfait. La vengeance eft comblée.

En montrant Affur.

Peuples, de votre Roi, voilà l'empoisonneur:

En montrant Ninias.

Peuples, de votre Roi, voilà le fucceffeur.. Je viens vous l'annoncer, je viens le reconnai

tre;

Revoyez Ninias, & fervez votre maître.

Toi, Ninias?

ASSUR.

OROÉS.

Lui-même ; un Dieu qui l'a conduit

Le fauva de ta rage, & ce Dieu te poursuit.

ASSUR.

Toi! de Sémiramis tu reçus la naiffance! :

NINIAS.

Oui; mais pour te punir, j'ai reçu fa puiffance.
Allez, délivrez-moi de ce monftre inhumain:
Il ne méritoit pas de tomber fous ma main.
Qu'il meure dans l'opprobre, & non de mon
épée ;

Et qu'on rende au trépas ma victime échappée. Sémiramis paraît au pied du tombeau mourante : un Mage qui eft à cette porte la releve.

ASSUR.

Va: mon. plus grand fupplice eft de te voir mon Roi;

Appercevant Sémiramis.

Mais je te laiffe encor plus malheureux que moi : Regarde ce tombeau; contemple ton ouvrage,

NINIA S.

Quelle victime, ô Ciel! a donc frappé ma rage?

AZÉMA.

Ah! fuyez, cher époux!

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