J. SUTHERLAND Black, LL.D., London. AMERICAN EDITORIAL BOARD. Professor B. W. Bacon, D.D., Professor of New Testament Criticism and Exegesis, Yale. Professor Wm. Adams Brown, Roosevelt Professor of Systematic Theology Union Theological Seminary. Dr E. B. CRAIGHEAD, President of the Tulane University of Louisiana, The Rev. Dr Samuel A. Eliot, President of the American Unitariar Association. Professor G. H. Howison, Mills Professor of Philosophy, University of California. Professor C. J. KEYSER, Adrain Professor of Mathematics, Columbia University. Professor A. O. Lovejoy, Professor of Philosophy, Washington University St Louis. Professor A. C. M'GIFFERT, Professor of Church History, Union Theological Seminary. The Rev. R. HEBER Newton, D.D. Professor Josiah Royce, Professor of Philosophy, Harvard. Professor George E. VINCENT, Professor of Sociology, University of Chicago, Dr R. S. WOODWARD, President of the Carnegie Institution, Washington. THE HIBBERT JOURNAL A QUARTERLY REVIEW OF PHILOSOPHY EDITED BY L. P. JACKS, M.A. AND G. DAWES HICKS, M.A., Ph.D., Litt.D. VOLUME IX OCTOBER 1910—JULY 1911 LONDON WILLIAMS AND NORGATE AP t62f HIBBERT JOURNAL DE LA SITUATION RELIGIEUSE DE L'EGLISE CATHOLIQUE ROMAINE, , EN FRANCE, A L'HEURE ACTUELLE. PAUL SABATIER. La direction du HIBBERT JOURNAL m'a fait l'honneur de me demander une étude sur la situation religieuse en France. Le sujet est singulièrement complexe et délicat. Il l'est d'autant plus qu'il est traité de tous côtés avec ardeur; mais beaucoup de ces essais, partis des points les plus opposés, ont un même défaut: leurs auteurs paraissent n'avoir qu'une préoccupation, celle de trouver des arguments en faveur des causes dont ils sont les champions. Le sujet dans toute son ampleur ne saurait être traité en une seule étude, si longue qu'elle fût. Pour le Protestantisme quelques pages suffiraient. Respectable et respecté, il apparaît à nos compatriotes un peu comme une sorte d'aristocratie intellectuelle et morale, à la fois réservée et isolée. Ceux qui le voient de plus près sentent chez lui, depuis quelques années, un recueillement et un travail intime qui présagent, peut-être, la fin de la longue crise théologique et ecclésiastique par laquelle il a passé depuis une quarantaine d'années. L'unité protestante, profondément sentie par la masse des fidèles, vient enfin d'être affirmée dans des assises où les diverses églises issues de la Réforme étaient représentées. VOL IX.-No. 1. 1 1 Le facteur le plus important de la situation religieuse de notre pays est sûrement la Libre-Pensée ; mais, pour avoir quelque valeur, une étude sur elle devrait être abondamment documentée ; et pour montrer les orientations très diverses et souvent opposées, qui sont englobées sous ce nom, un seul article, même long, ne suffirait pas. Il y a, en effet, une Libre-Pensée inspirée surtout par des prêtres qui ont rompu avec Rome, qui sont préoccupés d'organiser une anti-Eglise, où la vérité consisterait à opposei aux dogmes catholiques des dogmes exactement contraires On retrouve là une organisation, une hiérarchie, voire même une liturgie, calquées sur celles de l'Eglise. C'est aussi le même besoin d'imposer des vues uniformes, la même méfiance pour l'initiative individuelle, les mêmes procédés d'intimida tion, d'espionnage et de délation. Si les procédés sommaires de la Curie, si l'incapacité d'une partie du clergé, les scandales qu'il a pu donner çà et là grossissent chaque jour les rangs de cette Libre-Pensée, or la voit aussi éliminer, avec une remarquable régularité, ceux pour lesquels pensée et liberté ne sont pas une vaine étiquette au fronton d'une salle, et auxquels l'infaillibilité anticlerical pèse bientôt plus que l'infaillibilité romaine. Ces hommes, aussi peu satisfaits de l'anticléricalisme sim pliste et grossier que du cléricalisme, deviennent de plus en plu nombreux. Une fois sur le chemin des préoccupations intel lectuelles et morales, ils y restent ; ils pensent; ils travaillent. Le mot de Libre Pensée Religieuse a été prononcé propos de ces efforts nouveaux, et il est tout à fait à sa place car il y a, au fond de ces tentatives, l'affirmation implicite qu notre civilisation qui a créé déjà tant de formes religieuse: utiles et admirables, malgré leurs imperfections, ne s'arrêter pas, et finira bien par bâtir la nouvelle cathédrale. 1 S'il y a des libres-penseurs préoccupés d'idéal et de vie religieuse, y a aussi dans l'Eglise des hommes désireux de les comprendre et fraterniser avec eux. Il y a quelques mois, un évêque contemplait la faça de la cathédrale de Bourges. Du fond de la nef arrivait, comme un murmui la fin des vêpres capitulaires. Un enterrement civil vint à passer, avec 1 |