Obrazy na stronie
PDF
ePub

le pavillon de Cook, quoique la France fût alors en guerre avec l'Angleterre, et de secourir en tous lieux ce célèbre navigateur.

Dès l'âge de douze ans, ce Prince s'étoit amusé à imprimer, sous la direction de Lottin, à une petite presse qu'il avoit au château de Versailles dans son appartement, un petit volume intitulé: Maximes morales et politiques, tirées du Télémaque, Versailles, 1766, petit in-8.o de 36 pages et la table, tiré à vingt-cinq exemplaires (1). La même année, il donna la Description de la Forêt de Compiègne (comme elle étoit en 1765), avec le Guide de la Forêt, par LOUIS-Auguste, Dauphin, Paris, Lottin, 1766, in-8.o de 64 pages, avec la carte, tiré à trente-six exemplaires. On assure que Louis XVI a traduit de l'anglais d'Horace Walpole, le Règne de Richard III, ou Doutes historiques sur les crimes qui lui sont imputés, imprimé à Paris, 1800, in-8. Il a en outre traduit de l'anglais de Hume, l'Histoire de Charles I.er Comment ce livre ne l'at-il pas éclairé sur les moyens de prévenir ses propres malheurs? On le dit encore auteur de la traduction des premiers volumes de la Décadence de l'Empire romain, par Gibbon; les trois premiers volumes ont paru sous le nom de Leclerc de SeptChênes; la traduction a été continuée, à partir du quatrième volume, par MM. Démeunier et Bou

(1) Il y a une réimpression de ce petit ouvrage, Paris, Didot l'aîné, 1815, in-18, avec deux portraits et un fac simile.

lard, puis terminée par MM. Cantwel et Marinié, Paris, 1777-1795, 18 vol. in-8°.; enfin, on attribue à LOUIS XVI, dans les Mémoires de Soulavie, un portrait du ministre M. de Choiseul, qui, diton, est digne de Tacite. Telle est l'indication des ouvrages que des présomptions très fondées font regarder comme le fruit des loisirs de cet infortuné Monarque. En général, dans tout ce qu'il a écrit on trouve un style aisé, naturel, et qui cependant n'exclut pas la force (1). Dans la conversation il s'énonçoit avec une certaine timidité; mais lorsqu'il s'agissoit de la Religion ou du bonheur des Français, il s'exprimoit avec une facilité et une énergie qui étonnoient les ministres admis pour la première fois au Conseil. Au goût des bonnes études, il joignoit un grand discernement dans le choix des livres. Nous en avons la preuve dans la demande qu'il adressa le 23 novembre 1792 (temps d'horrible mémoire), à la Commune de Paris, relativement aux ouvrages qu'il désiroit qu'on lui procurât, tant pour son usage que pour l'instruction du Dauphin, lorsqu'il étoit enfermé dans la tour du Temple, où, pendant cinq mois d'une terrible agonie, il fut un

(1) On en trouve la preuve surtout dans son testament écrit de sa main, le 25 décembre 1792, et lu à la Commune de Paris le 21 janvier 1793, jour d'un deuil éternel pour la France. Voyez le petit onvrage que nous avons publié à ce sujet, le 21 janvier 1816, tiré seulement à 60 exemplaires, et réimprimé le 30 janvier avec des additions, in-8.o de 45 pages. Un pareil ouvrage a paru sur le testament de la Reine.

1

modèle de courage et de sérénité au milieu des outrages de toute espèce. Voici la liste des livres qu'il ́ désigna, telle qu'un Journal (PERLEt, lundi 26 novembre 1792) nous l'a transmise :

Aurelius Victor;-les Commentaires de César; → Cornelius Nepos ;—les Fables de La Fontaine; Florus ; les Grammaires française et latine de L'Homond ;—la Grammaire française de Wailly; -Horace;-Justin;-les Maximes de l'Écriture les Métamorphoses d'Ovide, latin, français; les Fables de Phèdre, en latin;

Sainte;

Quinte-Curce;

Remarques sur la langue fran◄ çaise, par d'Olivet; - Salluste; - Suétone (ElzeTacite; · Aventures de Télémaque ;

vir);

[ocr errors]

Tite-Live; Traité des Études, de Rollin; - la Vie des Saints, de Mesenguy;

[ocr errors][merged small]

Velleius Pater

Virgile, avec des notes, traduit par

La collection de tous ces livres, dont le prix et le format se trouvoient indiqués à chaque article (mais que le Journaliste n'a pas rapportés), formoit lạ somme de 104 liv. 12 sous,

(1) Barett n'est point auteur de cette traduction, mais bien lo Père Catrou. Elle a paru pour la première fois en 1708, avec des notes historiques et critiques. On en connoît une édition de Paris, 1716, en 6 vol. in-12, une de Lyon, 1721, 4 vol. in-12. M. Barett a retouché et corrigé cette traduction qui en avoit grand besoin, et ce nouveau travail a paṛu en 1787, 2 vol. in-12. M. Barett ou Barrett (Paul), traducteur estimé, né à Lyon le 28 juin 1728, est mort à Paris le 19 août 1792.

Cette demande a causé les débats les plus ridicu les et les plus injurieux au Roi dans le Conseil général de la Conimune; les uns disoient que la vie de Louis ne suffiroit pas pour la lecture de ces ouvrages (1), d'autres qu'ils étoient inintelligibles pour Jui. Il en est qui trouvoient les Métamorphoses d'Ovide contraires aux mœurs; plusieurs vouloient qu'on lui donnât en place les Révolutions d'Angleterre, celles d'Amérique, la Vie de Cromwel, celle de Charles IX, l'Histoire des Massacres de la SaintBarthelemi; enfin, un membre a aperçu un plan de contre-révolution dans Velleius Paterculus. Nous n'avons pas voulu souiller notre ouvrage des expressions grossières dont on s'est servi dans ces débats scandaleux ; cependant, malgré l'opposition de quelques membres du Conseil, aussi forcenés qu'ignorans, on a fini par accorder au Roi les ouvrages qu'il avoit demandés.

Ajoutons à cet article de Louis XVI, un mot sur son auguste épouse MARIE-ANTOINETTE (n. le 2 novembre 1755 m. le 16 octobre 1793). On trouve dans un opuscule intitulé : Récit exact des derniers momens de captivité de la Reine, depuis

(1) J'ai lu quelque part que Louis XVI, pendant sa détention, avoit lu 257 volumes. Alors il faudroit qu'il eût eu quelques livres avec lui dès son entrée à la Tour. Ce nombre de volumes me paroît exagéré. La détention du Roi a été de 159 jours, et l'on sait que dans les premiers mois il s'occupoit beaucoup de l'éducation de son fils, de consoler son auguste épouse, sa fille, sa sœur, et qu'il donnoit une partie de son temps aux exercices religieux. Il ne lui en restoit donc pas beaucoup pour la lecture.

le 11 septembre 1793 jusqu'au 16 octobre suivant,

par la dame Bault, veuve de son dernier concierge, Paris, 1817, in-8.o de 16 pages; on trouve, dis-je, le passage suivant: « La lecture favorite de la Reine, étant à la Conciergerie, étoit celle des Voyages du capitaine Cook, que le concierge lui avoit procurés. La plus grande partie de son temps étoit consacrée à la prière; souvent on la vit dans ce pieux exercice qui remplissoit tous les momens de sa vie,

etc. >>

gens

[ocr errors]

d'es

LOUIS LAURENT-JOSEPH DE MONTAGNAC, lieutenant-colonel d'un bataillon provincial (n. 1731 m. 179), dit dans ses Amusemens des prit, Berlin, 1762, in-12, p. 9 : « Si tous les livres politiques devoient périr, et que je fusse le maître d'en conserver un seul, je ne demanderois grâce (n'en déplaise à M. de Voltaire) que pour l'Esprit des Lois (de Montesquieu). »

Le même auteur ajoute, page 147 du même ouvrage : « Il est fort ordinaire d'avoir beaucoup d'esprit sans une grande érudition; il n'arrive jamais d'avoir beaucoup d'érudition sans un grand esprit (1):

(1) Cette assertion paroît fort singulière, et est souvent démentie par l'expérience et par des preuves incontestables, à moins que l'auteur n'entende par le mot esprit autre chose que la faculté de rendre ses idées avec facilité, clarté, élégance, etc. Je ne pense pas que l'érudition puisse donner cette faculté; elle vient plutôt de la nature secondée par l'instruction et par l'éducation. Combien ne voit-on pas de grands érudits qui écrivent très mal, et combien de gens qui, écrivant très bien, n'ont pas d'érudition!

« PoprzedniaDalej »