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LA

LIBERTÉ DE PENSER

PARIS.- IMPRIMÉ PAR E. THUNOT ET C,

SUCCESSEURS DE FAIN ET THUNOT, RUE RACINE 28, PRÈS DE L'ODEON.

LA

LIBERTÉ DE PENSER

REVUE

PHILOSOPHIQUE ET LITTÉRAIRE

TOME DEUXIÈME

PARIS

JOUBERT, LIBRAIRE-ÉDITEUR

RUE DES GRÉS, 14, PRÈS DE LA SORBONNE.

HARVARD COLLEGE LIBRARY

JACKSON FUND

2,1982

LA

LIBERTÉ DE PENSER.

A M. LE DIRECTEUR DE LA Liberté de penser.

M. LE DIRECTEUR,

Vous me demandez un article sur les premiers travaux de l'assemblée nationale. Le temps et l'habitude me manquent également pour faire un article. Voici quelques notes, dont le seul mérite est une extrême franchise. Je ne peux pas paraître ainsi, en déshabillé, devant vos lecteurs; mais, comme renseignements, elles pourront vous être utiles (1).

On se plaint beaucoup de l'assemblée nationale. De quoi ne se plaint-on pas en France? Cet esprit de dénigrement est le plus grand malheur de notre pays. On ne donne pas même à une assemblée le temps de se reconnaître. Si elle n'est pas parfaite dès le premiér jour, c'en est fait, on ne songe plus qu'à la déconsidérer. On ne lui tient compte ni de ses généreux sentiments, ni de ses efforts, ni des difficultés qu'elle rencontre, ni du peu de bien qu'elle fait. On l'accable, on l'écrase sous le poids de ses fautes. Malheur au pays qui ne sait pas attendre! Malheur au pays qui ne sait pas avoir confiance! Alarmistes, qui criez avec tant de raison contre les auteurs de l'attentat du 15 mai, qui, peut-être, avez combattu contre eux, l'assemblée nationale a moins besoin de vos baïonnettes que de votre appui moral. Elle est la seule force morale qui soit debout aujourd'hui. La postérité viendra vite pour elle, qui, dans trois mois, ne sera plus. (Note du direct.)

(1) Nous publions ces notes sans y rien changer.

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