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même. Mais dans la fuite ayant obtenu la liberté, il se retira à Rome où il fut très-bien reçu par AN. 1565. reçu par Paul III. qui le fit protonotaire apoftolique ; & vice-légat de Boulogne. Ce pape étant mort, Jules III. qui lui fucceda lui donna l'archevêché d'Avignon, qu'il fit adminiftrer par un autre, avec l'agrément de Pie IV. ne pouvant pas le faire par lui-même. Dans les conclaves, après la mort de Jules III. & de Marcel II. le facré college lui donna le gouvernement de la ville, & la direction du conclave. Il étoit président de la chambre apostolique, & referendaire, lorsque Pie IV. le mit au nombre des cardinaux au mois de Mars de l'année même dans laquelle il mourut.

Dans le même mois, les partisans de la confeffion d'Ausbourg perdirent Alexandre Alezius ou Ales, qui mourut à Leipfic âgé de foixante-cinq ans. Il étoit né à Edimbourg en Ecoffe le vingt-troifieme d'Avril 1500. Il avoit été d'abord catholique, & il défendit la doctrine orthodoxe contre Patrice Hamilton, prévenu des nouvelles opinions de Luther; mais en voulant convertir ce seigneur, il fut perverti lui-même. Comme il étoit alors chanoine de l'églife métropolitaine de Saint-André, le prévôt de cette église le fit arrêter & mettre en prison; mais l'ayant élargi ensuite pour quelque tems; le prifonnier s'enfuit en Allemagne en 1532. & embraffa la religion Lutherienne. Après le changement de religion que fit Henri VIII. dans fon royaume, Alexandre vint en Angleterre, & se rendit à Londres en 1535. où il enfeigna publiquement fous la protection de Granmer archevêque de Cantorberi, de Latimer & de Thomas Cromwel. Mais après la chûte du premier, il retourna en AlleTome XXXIV. M.m

XXX. J Mort d'Alexandre

Ales Proteftant.

De Thou, hift. l. 38.ns.

Teifier, éloges

des hommes illuf

magne, où l'électeur de Brandebourg lui donna une AN. 1565. chaire de professeur en théologie à Francfort fur l'Oder. En 1540. il s'attacha à Melanchton, & foutint avec lui que le magiftrat pouvoit & devoit punir l'adultere. Il fe retira enfuite à Leipfic, où il enfeigna publiquement la théologie jufqu'à fa mort. Les principaux ouvrages qu'il a écrit en latin, font des commentaires fur l'évangile de faint Jean, & fur les deux épîtres à Timothée. Une expofition fur les pfeaumes de David: Un traité de la juftification contre Ofiander: un traité de la fainte Trinité, avec la refutation de Valentin Gentils : une réponse aux trentedeux articles des théologiens de Louvain; le tout compofé en latin.

XXXI.

par les Turcs, qui font vaincus.

Pendant

perte

que l'on déploroit à Rome la des Siege de Malthe cardinaux, dont nous venons de rapporter la mort, les Turcs affiegerent Malthe, avec le plus grand appaDe Thou,l. 38, reil de guerre, qu'ils euffent jamais mis fur pied. L'armée étoit commandée par le baffa Mustapha, & par le corfaire Dragut. Les affauts que donnerent ces infideles avec une fureur qui tenoit du désespoir, furent toujours foutenus avec une valeur incroyable. Après trois mois de siege, Dragut ayant été tué, & les Turcs ayant perdu plus de deux cent mille hommes, Mustapha fut contraint de lever le fiege, ne se trouvant pas en état de combattre. Le secours que le roi d'Espagne avoit envoyé, n'étoit arrivé qu'après les lenteurs qui avoient causé la perte d'un grand nombre de braves gens, & qui avoient prefque caufé celle de la place. Le grand-maître de la Valette François de nation, eut la gloire de l'avoir sauvée par sa valeur & par sa vigilance. On dit que fur la fin de ce siege un fa

Cordelier eut une vision, où il lui fut dit Malthe
que
ne périroit point, & que l'infidele feroit vaincu. Le
religieux fit part de fa vifion, qu'il donna pour
très-réelle; on la prit fur le même pied, & le cou-
rage des affiegez en augmenta. Cependant comme les
batteries des Turcs avoient prefque ruiné la ville de
Malthe, quand le fiege fut fini, on bâtit une nouvelle
ville, laquelle par un arrêt du confeil des chevaliers,
fut nommée la Valette, du nom du grand-maître.

.

AN 1565.

XXXII.

Acte de ferment que le roi fait fier aux CalviDaniel, hift. de

gner
niftes.

France in 40 t. 6.

La Popeliniere,

t. 4.

P. 709.

Le roi de France, plus tranquille à Baïonne, quoiqu'un peu inquiet fur les mouvemens de la nobleffe Proteftante, fit dreffer avant fon départ de cette ville un acte de ferment, qu'il fit figner à plufieurs des seigneurs & villes de ce parti pour les contenir. Il p. 369. étoit conçu en ces termes : Nous proteftons devant l. 10.'& dans le Dieu & jurons en fon nom que nous reconnoiffons MS. de Jarnac. le roi Charles IX. pour notre fouverain, naturel & Dupleix, hiftoire feul prince, & que nous fommes tous prêts à lui de France, i. 13. rendre honneur, foumiffion & obéiffance; & que jamais nous ne prendrons les armes que par son exprès commandement, dont il nous apparoîtra par fes lettres patentes, dûement vérifiées, & ne confentirons, ni aiderons de nos confeils, argent, vivres, ni autres chofes quelconques, ceux qui feront armez contre lui ou contre fa volonté, ni ne feront levée ou collecte de deniers pour quelque occafion que ce foit, finon par fon expreffe permiffion, & n'entreront jamais en aucunes ligues fecretes, intelligences ou complots, ni ne feront aucunes entreprises contre fon autorité; mais au contraire promettons & jurons de l'avertir, ou fes officiers, de tout ce que nous pourrons fçavoir qui fera contre fa majesté,

ou le

repos du royaume, ou de quelqu'un de ceux AN. 1565. qui lui appartiennent. Supplions humblement fadite majesté d'exercer envers nous fa bonté naturelle, & nous tenir pour fes très-humbles & très-fideles sujets & en fa protection, à laquelle feule nous avons recours après Dieu, lequel nous prions incessamment pour la confervation & pour la profpérité de son état, que le Seigneur prolonge fes jours, ceux de la reine fa mere & de nos feigneurs fes freres. De plus nous soumettant à toutes les peines les plus rigoureuses, au cas que de notre part arrive quelque trouble, scandale ou inconvénient en la ville de.... pour la défense de laquelle, fous l'autorité & commandement du roi & de fes officiers, nous employerons nos vies & biens, s'il plaît à sa majesté nous maintenir en fûreté & repos fous sa protection dans ladite ville, faifant ceffer toute partialité, promettant de remplir tous les devoirs de vrais fideles citoyens, & une fincere & fraternelle affection envers les catholiques, attendant qu'il plaise à Dieu de mettre fin aux troubles.

XXXIII.

Suite du différend

& l'univerfité.

De Thou, l. 37:

Cependant l'univerfité étant toujours oppofante à entre les Jefuites ce que les Jefuites enfeignaffent publiquement dans leur college de Clermont à Paris, ceux-ci voulurent faire lever les oppofitions, & pour cet effet, ils préfenterent requête à la cour, pour être reçus & incorporez dans l'université. Sur cette requête, il fut ordonné que le recteur les interrogeroit au jour affigné, XXXIV. quì fut le dix-huitieme de Février 1565. Le recteur fubi par les Jefui- leur dit: Etes-vous féculiers, reguliers ou moines? tes devant le rec- Réponse. Nous fommes en France tels la cour nous a nommez, tales quales, fçavoir la focieté du

teur.

Interrogatoire

que

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nov. error. t. 2. p.

college qu'on appelle de Clermont. Demande. Etes- AN. 1565. vous en effet moines ou feculiers? Réponse. Ce n'est D'Argentré, pas ici le lieu de nous faire cette demande. Demande. collect. judic. de Êtes-vous véritablement moines, réguliers ou fécu- 345. liers? Réponse. Nous y avons déja répondu plufieurs fois, nous fommes tels que la cour nous a nommez & nous ne fommes pas obligez de répondre. Demande. Vous ne donnez aucune réponse fur le nom, & vous ne voulez rien dire fur la chofe: Il y a un arrêt qui vous défend de prendre le nom de Jefuites ou de focieté du nom de Jefus. Réponse. Nous ne nous arrêtons point à la question du nom ; vous pouvez nous citer en juftice, fi nous prenons un autre nom contre le contenu de l'arrêt.

XXXV.
Les Jefuites fe

lement.

L'univerfité, peu contente de ces réponses, refusa d'aggréger les Jefuites à fon corps; & conclut que pourvoient au parl'on devoit proceder à la rigueur contre eux, & faire défense aux écoliers de prendre leurs leçons, fur peine de privation de tous les privileges de l'univerfité. Les Jefuites préfenterent auffi-tôt requête au parlement, pour empêcher l'effet de cette sentence, & demanderent qu'il leur fût libre de continuer leurs leçons. Cette requête ayant été communiquée au procureur général du roi, celui requit qu'il ne fût rien innové ou intenté, jufqu'à ce que les parties ouies, il en ait été ordonné par la cour: C'eft ce qui détermina l'université à choifir Etienne Pafquier pour fon avocat, & à députer de chaque faculté des fonnes qui pourfuivroient l'affaire la faculté de théologie nomma les fieurs Pelletier & Faber, aufquels elle joignit les fieurs le Vaffeur & du Guaft. Les curez de Paris préfenterent en même tems requête

:

per

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