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præsidiis stationibusque septum est. In his omnibus multum juvabantur opera Siculorum, qui recens in fidem venerant, quorum jam una cum Romanis centum millia facta erant. Ab iisdem commeatus Erbessum usque subvehebantur : ab eo deinceps oppido (non aberat autem longe) ipsi Romani sua in castra deportabant. Ita fiebat, ut affatim esset magna rerum necessariarum copia. Hoc in statu ad menses ferme quinque hæsit obsidio quum neutris insigne ad victoriam momentum adeptis (præter leves enim velitationes tentatum nihil fuerat) res punicæ deteriore loco esse cœperunt. Quia enim ingens hominum multitudo, haud minus quinquaginta millia bellatorum, tanto jam tempore idem intra oppidum conclusa, annonam fere omnem absumsisset; sperari vero subvectio nulla posset, aditus omnes Romanis sollicite custodientibus; propugnatorum animi tam præsentibus malis, quam exspectatione instantium haud mediocriter angebantur.

LIII. Igitur Annibale Gisgonis filio (nam hic rebus carthaginiensibus Agrigenti præerat) crebris nuntiis opem adversus famem et pericula poscente, cum militibus, qui postea contracti fuerant, elephantisque, Hanno senior in Siciliam transmittitur. Peditum erant millia quinquaginta, sex equitum, sexaginta elephanti.

occupé par des postes placés à une courte distance les uns des autres. Dans toutes ces opérations, les consuls étaient puissamment secondés par les Siciliens, qui venaient de se soumettre aux Romains, et qui formaient avec eux une armée de cent mille hommes. Les Siciliens leur faisaient porter des vivres jusqu'à Erbesse, puis de cette ville (qui n'était pas éloignée) les Romains les amenaient eux-mêmes dans leur camp. De cette manière, ils se trouvaient abondamment pourvus des choses nécessaires. Dans cet état, le siège s'était prolongé près de cinq mois, sans qu'aucun des deux partis eût obtenu des avantages assez marqués pour lui promettre la victoire (car toutes les tentatives s'étaient réduites à de légères escarmouches), lorsque les affaires des Carthaginois commencèrent à prendre une mauvaise tournure. Car la multitude considérable de leurs soldats, qui ne se montait pas à moins de cinquante mille hommes, enfermés déjà depuis si long-temps dans la ville, avait consommé presque tous les vivres ; et le soin avec lequel les Romains gardaient toutes les avenues, ne laissait aucun espoir d'introduire de nouvelles provisions. Le courage des soldats carthaginois était donc très-abattu et par le sentiment des maux présens, et par l'attente de ceux dont ils étaient menacés.

LIII. Dans cette triste situation, Annibal, fils de Gisgon (car c'était lui qui commandait les Carthaginois à Agrigente), à force d'envoyer à Carthage courriers sur courriers, pour demander du secours contre la famine et les dangers qui le pressaient, obtint qu'on envoyât en Sicile le vieil Hannon, avec des soldats levés récemment et des éléphans. Il partit avec cinquante . mille fantassins, six mille cavaliers et soixante éléphans.

Cum his copiis Lilybæum vectus, inde versus Heracleam movit; statimque venerunt ad eum, qui deditionem Erbessi pollicerentur. Horum opera Erbesso potitus, unde hactenus ad castra romana deferri commeatus consueverat, rem haud minimi momenti perfecisse videbatur, quum exclusos omni propemodum facultate necessariarum rerum Romanos haud levius urgeret, quam ab his Agrigentini premebantur. Jamque de obsidione solvenda deliberatum erat non semel, nihilque propius factum, quam ut negotium istud pro desperato abjiceretur; nisi rex syracusanus omnes tentando vias nonnihil frumenti ceterarumque rerum furtim submittens, præsentem inopiam modico subinde levamento re

creasset.

LIV. Hanno quum Romanos et penuria, et morbis, qui sequi famem solent, graviter affectos, suas contra copias viribus integris agere perpenderet; propius ad Romanos accedere, præliique, si facultas daretur, fortunam experiri statuit. Elephantis igitur quinquaginta ceteroque toto exercitu assumtis, Heraclea profectus, numidicum equitatum præmittit, qui hostium castris obequitans, eliceret romanos equites, et in præparatas insidias deduceret. Numidis, uti mandatum erat, ad castra consulum contemtim provolantibus, erumpunt Romani, propelluntque resistentes primo, deinde solu

Arrivé avec ces forces à Lilybée, il s'avança de là jusqu'à Héraclée, où l'on vint aussitôt lui offrir de lui livrer Erbesse. Une fois qu'il se fut, à la faveur de ces intelligences, rendu maître de cette ville, d'où jusque là on n'avait cessé de transporter des vivres dans le camp romain, il se trouva avoir obtenu un avantage dont les résultats étaient d'une haute importance, puisque, en ôtant aux Romains pour ainsi dire la seule voie qu'ils eussent de se procurer les choses nécessaires à la vie, il les réduisait à une disette pareille à celle qu'eux-mêmes faisaient éprouver aux Agrigentins. Déjà les Romains avaient délibéré plus d'une fois s'ils ne lèveraient pas le siège, et ils étaient sur le point de renoncer à cette entreprise, qu'ils désespéraient de voir réussir, lorsque le roi des Syracusains, à force de tenter toutes sortes de leur fit passer furtivement un peu de blé et d'autres provisions qui apportèrent quelque soulagement à leur détresse présente.

moyens,

LIV. Hannon, voyant que les Romains étaient fortement tourmentés par la disette, et par les maladies qui sont la suite ordinaire de la famine, et qu'au contraire ses troupes étaient pleines de force et de vigueur, résolut de s'approcher d'eux, et de tenter les chances d'une bataille, si l'occasion s'en présentait. Il partit donc d'Héraclée avec cinquante éléphans et tout le reste de son armée, puis il envoya la cavalerie numide tourner autour du camp des ennemis, pour tâcher d'en faire sortir la cavalerie romaine, et de l'attirer dans les embuscades qu'il lui avait dressées. Les Numides s'étant mis à voltiger d'un air de mépris auprès du camp des consuls, comme on le leur avait ordonné, les Romains font une sortie, et repoussent cette cavalerie qui résiste

tis ordinibus via, qua venire Hannonem sciebant, refugientes, contento cursu persequuntur. Igitur quanto longius abripi se passi fuerant, tanto difficiliorem ad sua munimenta receptum habuerunt; multique eorum, quum et recentes occurrissent copiæ, et qui paulo ante fugerant undique circumfunderentur, desiderati sunt.

LV. Hoc eventu magis etiam ad spem summæ victoriæ confirmatus, Hanno collem quemdam, Torum nomine, mille quingentis passibus a Romanorum castris distantem, insedit. Serius tamen aliquanto, quam inter exercitus tam propinquos sperari potuisset, commissa pugna est, modo Romanis, modo Pœnis unius prælii fortunæ spes universas committere formidantibus. Donec igitur pugnandi avidior Hanno fuit, Romani castris suis se tenuerunt: quod numero, et alacritate, ipsi detrimento equitum suorum perculsi et moerentes, vincerentur. Postquam autem dubitatione sua sociorum animos languescere, hostes in spem erigi, duriusque sibi bellum cum inopia, quam cum Pœnis futurum arbitrati, certamen detrectare desierunt; Hanno vicissim tergiversari cœpit, et omnia metuere.

LVI. Duo menses sic exacti, ut præter levia prælia, quæ fiebant quotidie, nihil majoris rei gereretur. Ad extremum frequentibus Annibalis precibus motus, qui

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