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d'Hiéron; ce à quoi il était parvenu en chassant les premiers, et en faisant alliance avec celui-ci. Cependant, comme la peste continuait de désoler Rome, on jugea à propos de nommer un dictateur pour faire la cérémonie du clou. On nomma Cn. Fulvius Maximus Centumalus, qui choisit pour général de la cavalerie Q. Marcius Philippus. Cette même année fut établie la colonie d'Esernia, comme l'avait été l'année précédente celle de Firmum, et, selon quelques-uns, celle de Castrum. Ensuite on créa consuls L. Postumius Megellus et Q. Mamilius Vitulus. Tous deux eurent pour province la Sicile; mais on ne leur assigna que deux légions. Ces forces parurent suffisantes, la guerre s'étant beaucoup ralentie depuis l'alliance contractée avec Hiéron; et, d'un autre côté, on considérait que, en envoyant une armée moins nombreuse, il deviendrait plus aisé de lui fournir des vivres.

XLIX. Les consuls, après avoir fait passer en Sicile leurs légions, rassemblèrent les secours des alliés; et, pensant qu'ils ne devaient point s'amuser à des expéditions de peu d'importance, ils allèrent avec toutes leurs forces assiéger la ville d'Agrigente. Les Carthaginois l'avaient abondamment pourvue de toutes sortes de provisions, dans le dessein d'en faire leur place d'armes. Car, voyant qu'Hiéron les avait abandonnés, et que les Romains songeaient sérieusement à établir leur domination en Sicile; persuadés qu'il leur fallait se préparer à la guerre avec plus d'activité que jamais, ils commencèrent par envoyer la plus grande partie de leurs troupes en Sardaigne, pour être à portée de ravager les côtes de l'Italie. Ils espéraient, en prenant cette attitude menaçante, ou forcer les Romains d'abandonner la Sicile, ou du moins les obliger à y soutenir la guerre avec des

rem ibi gerere cogerent. Mox Romanis ad sua tuenda, Siciliamque novo cum exercitu repetendam pariter sufficientibus, spe ista falsi, ex Liguribus Gallisque mortales multos, sed plures adhuc ex Hispania mercede conductos, simul rerum ad victum necessariarum magnam copiam, Agrigentum miserunt: ibi horreum annonæ, receptum exercituum suorum esse volentes, loco, et opportunitate situs, et magnitudine oppidi, præ ceteris quæ in Sicilia possiderent, his usibus accommodato.

L. Circum hanc igitur urbem tota belli mole contracta, consules, Poenis intra munitiones compulsis, ad unum inde milliare castra locant. Erant tum in agris maturæ fruges, et quia diuturnam fore obsidionem apparebat, milites studio demetendi colligendique frumenti, longius et incautius, quam hoste tam propinquo par esset, vagabantur. Neque Carthaginienses imperite aut segniter occasione usi, magnam intulissent cladem, nisi tantumdem virtute restituissent romani milites, quantum negligentia perdiderant. Quum enim frumentatores subitum hostis impetum sustinere non potuissent, Pœni ad ipsa castra romana perrexerunt, divisoque agmine quidam vallum rescindere parabant; alii cum statione pro castris locata proelium conserebant. Tunc igitur, sicut alias sæpe, militiæ leges et incorru

forces plus modiques qu'ils n'auraient voulu. Mais ils ne tardèrent pas à s'apercevoir que les Romains étaient à la fois en état de défendre leur pays, et de poursuivre la conquête de la Sicile avec une nouvelle armée. Trompés de ce côté dans leur attente, ils levèrent à prix d'argent un grand nombre de soldats chez les Liguriens et les Gaulois, plus encore en Espagne, et les envoyèrent à Agrigente, avec une ample provision de toutes les choses nécessaires à la vie, leur intention étant de faire leur magasin de vivres et leur place d'armes de cette cité, que rendaient très-propre à ce dessein sa situation et son étendue, car elle se trouvait être la plus grande de toutes les villes qu'ils possédaient en Sicile.

L. Tout le fort de la guerre se concentra donc autour de cette place. Les consuls, voyant que les Carthaginois se tenaient à l'abri derrière les remparts, vinrent asseoir leur camp à mille pas des murailles. Les moissons étaient alors dans leur maturité; et comme il paraissait que le siège serait de longue durée, les soldats, pour couper et amasser du blé, s'écartèrent plus loin et avec moins de précaution qu'il ne convenait, l'ennemi étant à si peu de distance. Les Carthaginois, qui furent aussi habiles que prompts à saisir l'occasion, auraient fait essuyer à l'armée une grande défaite, si les soldats romains n'eussent réparé leur faute par un courage égal à l'imprudence qu'ils avaient commise: car les fourrageurs n'ayant pu soutenir l'attaque subite de l'ennemi les Carthaginois poussèrent jusqu'au camp romain même; et là, s'étant partagés en deux corps, les uns se mirent en devoir d'arracher les palissades, tandis que les autres combattaient contre les postes qui couvraient les retranchemens. Dans cette circonstance, comme dans beau

ptus disciplinæ rigor, rem ancipitem et exitio romani exercitus casuram, erexit.

LI. Quod enim quacunque de causa stationem deseruisse capitale apud Romanos est; excubitores nihil in fuga spei repositum esse gnari, quanquam numero longe superarentur, pugnam præsentissimis animis sustinuere, multis quidem suorum amissis, sed hostium interfectis pluribus: donec armari cohortes laborantibusque succurrere potuerunt. Ita et hic pulsi hostes, et qui vallum jam prope ceperant circumventi; magna ibi cædes fuit; ceteros ad urbem usque Romani persecuti sunt. Ea res in posterum et timidiores ad erumpendum hostes, et cautiores Romanos ad frumentandum fecit. Inde quum segnior esse cœpisset contentio, rarius, nec nisi ad levia certamina, excurrentibus Pœnis, dividi copias placuit, et duabus urbis partibus, hinc ad Æsculapii fanum, inde via, quæ Heracleam ducit, castra statuit. Hæc fossis utrinque permunita : qua urbem spectabant, adversum eruptiones; foris, quo tutiora contra invasuros essent, iterque subsidiorum in urbem introducendorum præcluderetur.

LII. Medium inter duo castra spatium frequentibus

coup d'autres, les lois impartialement rigoureuses de la discipline militaire sauvèrent l'armée romaine d'une perte qui paraissait inévitable.

LI. Car, comme c'est un crime capital chez les Romains d'abandonner son poste, sous quelque prétexte que ce soit, ceux qui étaient de garde, sachant qu'il n'y avait pour eux aucun espoir de salut dans la fuite, soutinrent, quoique bien inférieurs en nombre, le choc des ennemis avec la plus grande fermeté, leur tuèrent plus de monde qu'ils n'en perdirent, et donnèrent le temps aux cohortes de s'armer et de venir les secourir dans ce moment de péril. Les cohortes arrivées, ceux des ennemis qui combattaient furent repoussés; et ceux qui étaient sur le point de forcer les retranchemens, cernés de toutes parts. Alors le carnage fut grand. Ceux qui y échappèrent furent poursuivis par les Romains jusqu'aux portes de la ville. Cet évènement rendit les ennemis moins hardis à faire des sorties, et porta les Romains à se tenir mieux sur leurs gardes lorsqu'ils allaient faire provision de blé. Depuis cette affaire, comme la guerre se ralentissait, les Carthaginois ne sortant plus que rarement, et se bornant à des escarmouches, les consuls jugèrent à propos de se partager les troupes, et d'assiéger la ville de deux côtés à la fois. L'un campa vis-à-vis le temple d'Esculape; l'autre, sur la route qui conduit à Héraclée. On entoura chacun des des deux camps d'un double fossé : l'un fut creusé du côté de la ville, pour se mettre à l'abri des sorties; l'autre, du côté de la campagne, pour se garantir des attaques, et fermer le chemin aux secours qu'on pourrait essayer d'introduire dans la ville.

LII. L'espace qui restait entre les deux camps était

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