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in sinu falcis referente figuram est posita, Siciliam credo appellarunt; quod advenientes postea Græci Zanclen sunt interpretati, utraque illa voce diversos apud populos falcem significante. Inde, ut solet, toti insulæ hæc appellatio hæsit, ut ipsa quoque et Zancle, et a pluribus Sicilia vocaretur.

XXII. Insula vero ista quum magnitudine, tum etiam fertilitate, omnes, quæ in mediterraneo mari sunt, longe antecellit olei, vini, frumenti optimi supra fidem ferax populo frequens, multisque et maximis urbibus ad miraculum exculta: portuum autem situsque totius commoditate vix alius magnum imperium constituere cupientibus æque idoneus locus est. Nam Italiæ conjuncta ex diversa parte Africam respicit; alio ex latere Sardiniam ab oriente Peloponnesum et Græciam Ionio mari discretas habet : quaquaversum navigatione brevi, et ad emittendas accipiendasque classes facillima. Neque dubium est, cupiditatem hac insula potiundi, , quam eodem tempore et romanus populus et carthaginiensis affectabat, causam bello dedisse, licet alia dicerentur. Nam Romani « Tarentinos contra foedus adjutos» arguebant : Pœni « societatem cum Hierone, ut advers us se initam » criminabantur.

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sont les Opiciens qui ont fondé Messine, ville située de l'autre côté du détroit, et que, l'ayant bâtie dans un coude qui a la forme d'une faux, ils l'appelèrent Sicile; que les Grecs qui arrivèrent dans la suite interprétèrent ce terme par celui de Zancle, l'un et l'autre mot signifiant faux chez ces deux peuples différens; et qu'enfin, comme il arrive ordinairement, cette dénomination s'étendit à toute l'île, qui fut appelée Zancle, et par la plupart Sicile.

XXII. Or, cette île surpasse de beaucoup, non-seulement par sa grandeur, mais encore par sa fertilité, toutes celles qui sont dans la mer Méditerranée; elle produit une incroyable quantité d'huile, de vin, de blé, d'une qualité excellente; elle est très-peuplée, et renferme un nombre prodigieux de villes fort considérables; la commodité de ses ports, et sa situation, des plus avantageuses dans toute son étendue, la rendent le lieu le plus favorable que pussent désirer ceux qui songeraient à fonder un grand empire: car, touchant presque l'Italie, du côté opposé elle regarde l'Afrique, et d'un autre la Sardaigne; à l'orient, elle n'est séparée du Péloponnèse et de la Grèce que par la mer Ionienne, n'ayant, en quelque sens que ce soit, qu'un trajet fort court et très-facile, soit pour faire passer ses flottes dans les pays voisins, soit pour recevoir les leurs dans ses ports. Et il demeure certain que c'est le désir de posséder cette île, conçu en même temps par les Romains et les Carthaginois, qui porta ces deux peuples à se faire la guerre, quoiqu'ils alléguassent d'autres prétextes: car les Romains reprochaient aux Carthaginois « d'avoir secouru les Tarentins en contravention du traité ; » et les Carthaginois imputaient à crime aux Romains «< leur alliance avec Hiéron, comme évidemment formée contre eux. »

XXIII. Ceterum eo jam potentiæ civitas utraque pervenerat, ut evitari non potuerit, quin aliquando quacunque de causa colliderentur. Quemadmodum enim arbores non magno intervallo consitæ, aliquam quidem diu non impediunt invicem magnopere; auctæ vero, alimentum atque succum mutuo intercipiunt; quum grandiores fieri cœpere, radicibus et ramis commissæ atteruntur : ita surgentibus imperiis vix per naturam diutius fida manere potest concordia, quam donec, extrito quod medium fuerat, conjunctis jam finibus concurrentia urgeant inter se trudantque; neque priorem intra modum standi impetrabili voluntate; neque libero, nisi remotis obsistentibus, ad majorem amplitudinem procursu. Accedebat ad has causas in utraque civitate magna plebis et potentia, et suscipiendi bellum cupiditas. Nam in carthaginiensi republica vulgus valebat plurimum quod auctis civitatis opibus, variis et ipsum commodis locupletari solitum, quæstus dulcedine bella ex bellis seri non invitum patiebatur.

XXIV. Neque multum diversa conditio romanæ multitudinis erat; quæ damna rei familiaris, superiori bello illata, siculis divitiis facile reparari posse sperans, pro jure nuper patribus extorto, sententiam bellum

XXIII. Au reste, les deux républiques étaient déjà parvenues à un si haut degré de puissance, qu'il était impossible qu'elles n'eussent pas bientôt un motif quelconque de se heurter. Il en est des empires voisins, comme des arbres plantés trop près les uns des autres. Pendant quelque temps, ils ne se nuisent pas beaucoup; mais, en croissant, ils se dérobent mutuellement les sucs et la nourriture, et, quand ils arrivent à leur grandeur naturelle, la rencontre de leurs branches et de leurs racines les étouffe et les brise. De même la concorde peut subsister quelque temps entre les empires naissans, leur nature ne s'y opposant pas trop; mais, quand ils viennent à s'étendre, ils envahissent tout ce qui se trouve au milieu d'eux, et, une fois en contact, ils se poussent, ils se pressent, ils empiètent l'un sur l'autre. Aucun ne se contente de ce qui lui appartient; chacun veut pousser plus loin ses conquêtes, ce qu'il ne peut faire qu'en abattant tout ce qui lui résiste. On peut ajouter à ces causes l'excessif pouvoir du peuple dans l'une et dans l'autre république, et son ardeur pour la guerre : car, chez les Carthaginois, la multitude avait une trèsgrande influence sur les affaires du dehors; et, comme elle voyait ordinairement se multiplier les sources de ses richesses à mesure que la république prenait de nouveaux accroissemens, séduite par l'appât du gain, elle souffrait volontiers qu'on passât d'une guerre à une

autre.

XXIV. Chez les Romains, la multitude était à peu près dans les mêmes dispositions. En effet, dans l'espoir qu'elle pourrait facilement réparer, avec les richesses des Siciliens, les pertes que lui avait fait essuyer la dernière guerre, usant du privilège qu'elle avait depuis peu

suadentium plebiscito confirmavit. Quo armatus consul Appius, quum alioqui, victis antiquæ sectæ viris, major senatus pars assensa esset, sine mora C. Claudium tribunum militum cum paucis navibus præmittens, «< observare occasionem, et, si qua obvenisset, in Siciliam transire, » jussit. Ille quum Rhegium venisset, in casum dare triremes non ausus, quod longe majori Pœnorum classe fretum obsidebatur, piscatoria navi conscensa Messanam vectus est. Ibi cum Mamertinis, ita ut præsens usus postulabat, collocutus ; quum Pœnis reclamantibus parum proficeret, infecto negotio rediit. Sed paulo post cognito Messanæ discordiam multis Romanos advocandos esse negantibus, magna parte carthaginiense præsidium haudquaquam æquis oculis adspiciente, rursus transmisso freto, quum alia tempori apta disseruit, tum hoc maxime interjecit, « se non nisi ad liberandam civitatem venisse hoc ubi perfecisset, e vestigio discessurum esse. »

esse,

XXV. Quum ad hæc Pœni responderent, « non esse Romanis laborem ullum suscipiendum in liberanda civitate, quæ sui juris esset: jam beneficio Carthaginiensium provisum, ne Mamertini servire Syracusanis cogerentur : facesseret igitur Romanus; aut si quam

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