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tre personnes, un Gaulois et une Gauloise, puis un Grec et une Grecque, afin qu'ils parussent, en se trouvant ainsi comme en possession d'un lieu dans la ville, avoir accompli les destins. Au reste, cette année fut principalement employée aux préparatifs de la guerre qu'on était à la veille d'avoir contre les Gaulois, sans qu'il se passât d'ailleurs rien de mémorable. On leva pour cette guerre un nombre incroyable de cavaliers et de fantassins, toute l'Italie s'empressant de concourir à la défense de Rome. L'historien Q. Fabius, qui joua un rôle actif dans ces circonstances, assure « que l'on mit sur pied huit cent mille combattans. >>

XXXV. Rome et Capoue fournirent deux cent quarante-huit mille deux cents fantassins, et vingt-six-mille six cents cavaliers; les autres peuples de l'Italie, le reste. Les Vénètes et les Cénomans ayant, de leur côté, mis à la disposition des Romains un secours de vingt mille hommes, eurent ordre de contraindre les Boïens, leurs voisins, en répandant chez eux la frayeur et la dévastation, à s'occuper de la défense de leur patrie, et de les mettre par là dans l'impossibilité de se joindre aux autres corps ennemis, puisque les efforts des ambassadeurs romains pour les détourner du projet de faire la guerre avaient été inutiles. Car les Vénètes et les Cénomans s'étaient laissé persuader de faire alliance avec le peuple romain, tandis que rien n'avait pu détourner les Insubres et les Boïens de leurs dispositions et de leurs projets hostiles. Les forces de ces peuples cessèrent donc d'être les mêmes, leurs rois n'osant emmener tous ceux qui étaient sous les armes, et se trouvant contraints de laisser une partie de la jeunesse pour défendre les frontières.

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XXXVI. Ita reliquis cum copiis (peditum quinquaginta millia, equitum viginti numerabantur) iter [per Etruriam tentare cœperunt. Interea L. Æmilius Q. F. Cn. N. Papus, C. Atilius M. F. M. N. consules Sardiniam et Ariminum cum vicina Gallia provincias obtinuere *. Sardi enim gravati perpetuam romani prætoris præsentiam, fascesque non ante conspectòs, iterum tumultuati fuerant: sed hos C. Atilius consul haud magno negotio coercuit. Major moles L. Æmilio cum Gallis fuit, perrupta Etruria Romam tendentibus. Eos prætor, cui Etruria provincia decreta fuerat, quum arcere transitu nequivisset, circa Clusium consecutus, præcipiti in occasum die, castra non procul ab hostilibus posuit. Galli, quo Romanos ad pugnam elicerent, meditato dolo, cum omni peditatu ad oppidum Fæsulas nocturno itinere perveniunt: relictis equitibus, quibus imperatum fuerat, ut orto die conspiciendos se tantum præberent hostibus, deinde statim ad pedites se referrent, castra ad recipiendum equitatum, hostesque ex improviso turbandos apto loco habituros.

XXXVII. Ea fraus Romanis imposuit, ut quasi fugientes avide sequerentur. Ita circa Fæsulas a recentibus et paratis excepti sunt, fessi cursu, et consilio, ut

* U. C. 527. A. C. 225.

XXXVI. Ainsi, avec le reste des troupes (elles se montaient à cinquante mille fantassins et vingt mille cavaliers), ils essayèrent de s'avancer par l'Étrurie. Cependant L. Émilius Papus et C. Atilius, qui venaient d'être nommés consuls, eurent pour provinces, Atilius, la Sardaigne, et Papus, Ariminum avec la Gaule voisine. Car les Sardes, que fatiguaient la présence continuelle d'un préteur romain, et la vue de faisceaux qui jusque là n'avaient point paru devant leurs yeux, s'étaient soulevés de nouveau; mais le consul C. Atilius les fit rentrer dans le devoir sans beaucoup de peine. L. Émilius en eut davantage à réprimer l'audace des Gaulois, qui, après s'être ouvert un passage à travers l'Étrurie, marchaient sur Rome. Le préteur à qui l'Étrurie avait été assignée pour province, n'ayant pu leur fermer le passage, se mit à les suivre, et, les ayant joints aux environs de Clusium, sur la fin du jour, vint asseoir son camp à peu de distance du leur. Les Gaulois, pour attirer les Romains au combat, s'avisèrent de cette ruse. Ils se dirigèrent pendant la nuit avec tous leurs fantassins vers la ville de Fésules, laissant leurs cavaliers, auxquels ils avaient enjoint de se montrer aux ennemis quand le jour paraîtrait, puis de se mettre aussitôt en marche pour rejoindre les fantassins, qui seraient campés de manière à pouvoir aisément recevoir la cavalerie, et jeter le désordre parmi les ennemis, qui se trouveraient attaqués à l'improviste.

XXXVII. Les Romains, donnant dans ce stratagème, se hâtèrent de poursuivre les Gaulois qu'ils croyaient en fuite. Mais, lorsqu'ils arrivèrent aux environs de Fésules, ils furent chargés par des troupes fraîches et préparées au combat, tandis qu'ils étaient, eux, fatigués

in re nec opinata, destituti. Quod unum supererat, pugnando tueri salutem, aut vindicare sanguinem statuere. Sed præter alia numero quoque vincentibus Gallis, plures sex millibus in loco pugnæ concisi sunt, ceteri fugerunt. Galli munitum quemdam collem, quo pleraque fugientium turba concesserat, capere conati, postquam nocturno itinere diurnaque pugna vires exhaustas sensere, ad corpora curanda abiverunt : relicta parte equitum, quæ tumulum obsideret, postridie vi aut deditione haud dubie in potestatem redigendum. In hoc articulo rerum L. Æmilius consul optabili potius, quam sperato, casu supervenit. Nam ad famam adventantium Gallorum Ariminum missus, defensurus Adriatici litoris oram, postquam Urbem audivit peti, magnis itineribus Arimino profectus, ad ea loca bona quadam fortuna pervenerat, et parvo ab hostibus intervallo castra metatus fuerat.

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XXXVIII. Obsessi ex ignibus ab ea parte conspectis, id quod erat, romanum exercitum venisse conjicientes, quosdam suorum miserunt sine armis, quo cilius hostium excubias fallerent. Ex his cognito rerum statu, consul, citra longiorem deliberationem, quam

de la marche, et hors d'état de songer à ce qu'ils avaient à faire, comme il arrive dans une circonstance imprévue. Toutefois, et c'était le seul parti qu'ils eussent à prendre, ils résolurent de défendre leur vie par la force des armes, ou du moins de la vendre cher. Mais, comme les Gaulois, outre leurs autres avantages, avaient encore celui du nombre, plus de six mille Romains demeurèrent sur le champ de bataille, et le reste prit la fuite. Le lendemain, les Gaulois essayèrent de s'emparer d'une colline sur laquelle s'étaient retirés la plupart des fuyards; mais, sentant leurs forces épuisées et par le chemin qu'ils avaient fait durant la nuit et par le combat qu'ils avaient livré pendant le jour, ils s'en allèrent pour prendre de la nourriture et du repos, après avoir laissé une partie de la cavalerie investir la hauteur, dans la ferme attente que, le jour suivant, ils contraindraient les ennemis à se rendre, ou que ceux-ci se rendraient d'euxmêmes. Les Romains étaient dans cette situation lorsque, par un bonheur qu'ils pouvaient désirer plus qu'espérer, arriva le consul L. Émilius. Car, sur le bruit de la marche des Gaulois, il avait été envoyé à Ariminum, pour défendre les côtes de l'Adriatique; et, dès qu'il avait su que les Gaulois s'avançaient vers Rome, il était parti d'Ariminum à marches forcées. Or, un heureux hasard l'ayant amené en ces lieux, il avait établi son camp à peu de distance des ennemis.

XXXVIII. Les assiégés, jugeant, par les feux qu'ils aperçurent de ce côté, que l'armée romaine était arrivée, y envoyèrent quelques-uns des leurs sans armes, afin qu'ils pussent tromper plus aisément les postes ennemis. Le consul, ayant appris d'eux l'état des choses, sans délibérer plus long-temps sur une affaire qui ne

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