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mettre dans leur amitié. » De ce nombre étaient les Parthiniens et les Atintanes. Demetrius de Pharos fut d'un grand secours dans ces expéditions; car, comme les consuls l'emmenaient partout avec eux, à force de vanter la puissance et la bonne-foi des Romains, et de blâmer la témérité et l'inconstance de Teuta, il engageait ces peuples, les uns par des conseils appuyés de bonnes raisons, les autres par son autorité, à embrasser l'alliance des Romains. Ensuite, les consuls se rembarquèrent pour aller à Issa, et, pendant la traversée, faisant des descentes en divers endroits, ils s'emparèrent sans peine d'un grand nombre de places. Nutria fut la seule que les Illyriens défendirent avec vigueur; elle coûta beaucoup de sang aux Romains, et la vie même à quelques tribuns et au questeur. La douleur de cette perte se trouva adoucie par la prise de vingt bâtimens de transport, venant du Péloponnèse chargés de provisions et d'argent.

XXIX. Arrivés à Issa, les Romains eurent le même succès qu'à Dyrrachium. A l'aspect de la flotte romaine, les Barbares levèrent le siège et s'enfuirent de divers côtés. Les Phariens seuls, en considération de Demetrius, qui était né dans leur île, et qui en avait été gouverneur sous Agron, furent admis dans l'alliance romaine, et conservèrent leur liberté et leurs biens. Ces nouvelles agitaient diversement Teuta, et son âme flottait incertaine entre la crainte et l'espérance. Car, si la perte et la ruine de tant de villes, la dévastation des régions maritimes, et la fuite des troupes illyriennes en tant d'occasions, lui faisaient appréhender extrêmement les suites de cette guerre; d'un autre côté, l'audace des Nutriens lui donnait de la confiance, ainsi que l'approche de l'hiver, qui, rendant déjà la mer peu sûre, ne

cito repetituros domum esse. Itaque Rhizonem oppidum, cognomini fluvio impositum, cum paucis se contulit, exspectatura remedium, quod tempus offerret.

XXX. Alebant vanam opinionem acta consulum, qui pleraque parte regionum, quas occupaverant, Demetrio tradita, Dyrrachium et classem et exercitum reduxere. Sed postquam L. Postumius cum quadraginta navibus relictus, exercitum ex finitimarum urbium delectu fecit, Ardyæis, et qui præterea Illyriorum ad societatem romanam accesserant, præsidio futurus; tum vero, desperatis rebus suis, Teuta de pace quibuslibet conditionibus redimenda cogitavit. Ideo sub initium veris legatione Romam missa, quæ præterita essent, tanquam Agronis imperio facta, excusavit, cujus facta tueri necessum sibi fuisset. Romani non illi, cujus ea propria potestas non esset, et quæ de Romanis nihil tale meruisset, verum Agronis filio Pinneo pacem dederunt his legibus : <«< Ut stipendia imperata penderet : Illyrico omni, paucis exceptis locis, decederet : neque ultra Lissum pluribus, quam binis lembis, et his inermibus, navigaret. »

XXXI. Corcyra, Pharus, Issa, Dyrrachium et Atintanes hac pace Romanis cesserunt : cetera, quæ sub Agronis imperio fuerant, Pinneo relicta. Teuta, sive pu

manquerait pas, à ce qu'elle pensait, d'effrayer les Romains, et de leur faire reprendre bientôt le chemin de l'Italie. Elle se retira donc avec un petit nombre de ses gens dans la ville de Rhizon, située sur le fleuve de même nom, pour y attendre le remède que pourrait apporter le temps.

XXX. Ce qui l'entretenait dans ce vain espoir, c'était la conduite des consuls qui, abandonnant à Demetrius la plus grande partie des contrées dont ils s'étaient emparés, avaient ramené à Dyrrachium leur flotte et leur armée. Mais, quand elle vit que L. Postumius restait avec quarante vaisseaux, et que, faisant des levées dans les villes voisines, il formait une armée pour défendre et les Ardyens, et les autres Illyriens qui étaient entrés dans l'alliance des Romains; alors, désespérant de sa situation, elle songea sérieusement à la paix, disposée à faire, pour l'obtenir, tous les sacrifices possibles. Ainsi, dès le commencement du printemps, elle envoya à Rome des ambassadeurs justifier ce qui s'était passé jusque là, comme ayant été exécuté d'après les ordres d'Agron, dont elle n'avait pu se dispenser d'exécuter les dernières volontés. Les Romains déclarèrent qu'ils accordaient la paix, non pas à cette femme revêtue d'une autorité qui ne lui appartenait point, et qui ne méritait d'eux rien dé tel, mais à Pinneus, fils d'Agron, aux conditions: « Qu'il paierait le tribut exigé; qu'il cèderait aux Romains toute l'Illyrie, à l'exception de quelques places; et que, quand il naviguerait au delà de Lissus, il ne pourrait avoir que deux petits navires sans armes. »

XXXI. Par cette paix, Corcyre, Pharos, Issa, Dyrrachium et les Atintanes tombèrent au pouvoir des Romains. On laissa à Pinneus le reste des contrées qu'avait

VII.

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dore et metu, sive jubentibus Romanis, administratione regni abiit, quam tutorio nomine suscepit Demetrius Pharius. Sic finita cum Illyriis contentione, finibusque imperii jam ad limites Græciæ promotis, ab alia parte parum secura respublica erat : meditantibus bellum Gallis, et maximis in Hispania incrementis rei punicæ, quam sine periculo romanæ confirmari posse nemo credebat. Asdrubal, gener et successor Amilcaris, vindicata soceri morte, multas præterea nationes partim armis, plerumque consilio et facundia, qua mire pollebat, Carthaginiensium imperio subdidit: etiam altera Carthagine, quæ nova appellata est, in sinu maris juxta portum amplissimum et satis commodum, condita. Sed propior a Gallis metus, durius aliquod contra Pœnos consilium inire vetuit; quod reliquum erat, fœderibus pactisque cursum fortunæ eorum sistere studuerunt. Legatis ergo Carthaginem missis, aliisque ad Asdrubalem, pepigerunt: << Ut trans Iberum amnem se continerent Pœni, Saguntinis suæ leges et libertas servaretur. »>

XXXII. Hæc in annum inciderunt, quo Sp. Carvilius Sp. F. Cn. N. Maximus, Q. Fabius Q. F. Q. N. Maximus Verrucosus, uterque iterum*, consules fuere. Sub

*U. C. 524. A. C. 228.

possédées Agron. Teuta, soit par honte ou par crainte, soit par l'ordre des Romains, abandonna le gouvernement du royaume, dont Demetrius de Pharos fut chargé sous le nom de tuteur. Ce fut ainsi que se termina la guerre contre les Illyriens, et que les Romains étendirent jusqu'aux frontières de la Grèce les limites de leur empire. Mais, d'un autre côté, la tranquillité de la république se trouvait menacée par la guerre que méditaient les Gaulois, et par les immenses accroissemens que prenait en Espagne la domination carthaginoise, qui, selon l'opinion générale, ne pouvait s'y affermir sans danger pour la puissance romaine. Asdrubal, gendre et successeur d'Amilcar, venait de venger la mort de son beau-père, et de soumettre à l'empire des Carthaginois plusieurs nations, moins par la force des armes, que par sa prudence et le merveilleux talent avec lequel il savait manier les esprits. Il avait même fondé, sur un golfe de cette mer, auprès d'un port spacieux et commode, une autre Carthage, qui fut appelée la neuve. Mais le danger plus prochain dont on était menacé de la part des Gaulois, empêcha de prendre vis-à-vis des Carthaginois une attitude hostile. On s'attacha, pour le présent, à faire avec eux des traités et des conventions qui pussent arrêter le cours de leurs prospérités. On envoya donc à Carthage et vers Asdrubal des ambassadeurs qui conclurent un traité portant : « Que les Carthaginois se tiendraient au delà de l'Ebre, et que les Sagontins conserveraient leurs lois et leur liberté. »

XXXII. Ces choses se passèrent durant l'année du consulat de Sp. Carvilius Maximus et de Q. Fabius Maximus Verrucosus, qui étaient tous deux consuls pour la seconde fois. Vers ce même temps, le proconsul L.

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