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tione, neque usu domare docta, sicut ad irritanda odia præcipitem, sic ad toleranda timidam se gerebat. Itaque comperto, bellum adversus se parari, «reddituram Romanis vivos » pollicita est : «< interfectos reddere non posse, quos injussu suo prædones peremissent. » Hæc legatio, quanquam pro magnitudine delicti parum satisfaceret, tamen, quia spem præbebat, controversias illyricas citra bellum componi posse, inhiberi vim placuit, petique ad pœnam eos, a quibus interfecti legati dicebantur. Mulier arma, quæ timuerat, differri videns, vicissim ex metu ad priorem insolentiam rapiente animi levitate, << neque dedituram se quemquam» dixit; et ut factis quoque ferociam ostenderet, quam verbis prætulerat, continuo copias ad Issam obsidendam misit.

XXVII. Non ergo diutius cunctari visum, quin ambo consules (Lucius Postumius A. F. A. N. Albinus iterum, Cn. Fulvius Cn. F. Cn. N. Centumalus jam iniverant) cum navalibus pedestribusque copiis proficiscerentur *. Cn. Fulvius classem ducebat navium ducentarum; L. Postumius legiones. Tum iterum territa Teuta Demetrium Pharium ad consules pacem petitum misit. Atqui illi pepigerunt inducias, «< si Corcyra, » quam nuper

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par la raison et l'expérience les défauts de son sexe, montra autant de faiblesse, lorsqu'elle se vit menacée de la colère des Romains, qu'elle avait mis de hardiesse à provoquer leur courroux. Quand elle sut qu'on s'apprêtait à lui faire la guerre, elle envoya dire : « Qu'elle rendrait aux Romains tous ceux des leurs qui étaient encore vivans, mais qu'il n'était pas en son pouvoir de rendre ceux que les pirates avaient tués sans son ordre. » Quoique cette satisfaction fût loin d'être proportionnée à la grandeur de l'offense, cependant, comme elle donnait lieu d'espérer qu'on pourrait terminer les différens avec les Illyriens sans hostilités, on crut devoir user de modération, et l'on se contenta de demander, pour les punir, les meurtriers des ambassadeurs. Teuta, voyant qu'on différait la guerre qu'elle avait redoutée, par un effet de sa légèreté naturelle, passa de la crainte à une insolence égale à celle qu'elle avait manifestée d'abord, et déclara «qu'elle ne livrerait personne; » et, pour soutenir par des effets la fierté qu'elle avait montrée dans son langage, elle envoya sur-le-champ des troupes assiéger Issa.

XXVII. On ne crut donc pas devoir temporiser plus long-temps; et les deux consuls (Lucius Postumius Albinus, consul pour la seconde fois, et Cn. Fulvius Centumalus venaient d'entrer en charge) eurent ordre de partir avec les troupes de terre et de mer. Cn. Fulvius commandait la flotte, composée de deux cents vaisseaux; L. Postumius, les légions. Alors Teuta, effrayée de nouveau, envoya Demetrius de Pharos demander la paix aux consuls. Ceux-ci convinrent d'accorder une trève, «si les Illyriens abandonnaient Corcyre, >> dont ils s'étaient emparés depuis peu. Mais les Romains ne furent pas plus tôt partis

occupaverant, »> Illyrii decederent. » Profectis ad recipiendam Corcyram Romanis, tanquam longissime metus omnis abscessisset, ad priora consilia relabitur Teuta, præfectosque suos ad Dyrrachium et Apolloniam obsidendas mittit. Alii <«< non voluntate Teutæ deditam Corcyram, sed Demetrii privato consilio» tradunt, « qui criminibus se apud Teutam peti gnarus, adversus illius iracundiam proditione præsidii, cui præerat, apud Romanos perfugium sibi quæsiverit. » Præsidio Illyriorum tradito, Corcyrenses publico consilio Romanis se permisere, nullam sibi reliquam salutis viam esse rati, nisi potentia tam claræ civitatis adversus Illyriorum injurias protegerentur.

XXVIII. A Corcyra consul Apolloniam cum classe petiit; venitque eodem L. Postumius, qui Brundusio transjecerat, cum pedestribus copiis peditum ad viginti millia erant, equitum duo. Romanos Apolloniatæ cupide recepere, seque fidei illorum tradidere. Ab hac liberata statim ad Dyrrachium itum; id quoque Romanorum extemplo factum, ad famam advenientis exercitus, dilapsis pavore Illyriis, qui obsidere urbem cœperant. Eodem impetu gens Ardyæorum ad deditionem coacta est; veneruntque ab ulteriore Illyrico legati variarum nationum, «< imperata facturos suos» polliciti, «< si in amicitiam recipiantur; » ex quibus Parthini fuerunt, et Atintanes. Plurimus ad hæc usus Demetrii Pha

pour rentrer en possession de Corcyre, que Teuta, comme si elle n'eût plus eu rien du tout à craindre, revint à ses premiers desseins, et envoya ses généraux assiéger Dyrrachium et Apollonie. Selon quelques-uns, << Corcyre ne fut pas rendue du consentement de Teuta; elle le fut d'après la seule volonté de Demetrius, qui, sachant qu'on travaillait à le perdre dans l'esprit de Teuta, chercha, en livrant aux Romains les troupes dont il avait le commandement, à s'assurer chez eux un refuge contre sa colère. » Les troupes illyriennes qui occupaient l'île une fois livrées, les Corcyréens, après une délibération publique, se soumirent aux Romains, persuadés qu'il ne leur restait aucune voie de salut, s'ils ne se trouvaient protégés contre les attaques des Illyriens par la puissance d'une république si illustre.

XXVIII. Le consul Fulvius se rendit de Corcyre à Apollonie avec la flotte; et L. Postumius, étant parti de Brindes, traversa la mer, et y vint aussi avec l'armée de terre, composée de vingt mille fantassins et de deux mille cavaliers. Les Apolloniates reçurent les Romains avec une extrême joie, et s'abandonnèrent à leur bonne foi. Les consuls, après avoir délivré cette ville, allèrent aussitôt à Dyrrachium, qui passa aussi sur-le-champ sous la domination des Romains; car, à la nouvelle que l'armée approchait, les Illyriens, qui avaient commencé le siège de la ville, furent saisis de frayeur et se retirèrent. Les Ardyens, entraînés par le même torrent, se virent contraints de se soumettre; et alors diverses nations du fond de l'Illyrie envoyèrent des ambassadeurs déclarer « Qu'elles étaient prêtes à faire ce qu'exigeraient d'elles les Romains, s'ils consentaient à les ad

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rii fuit, qui a consulibus circumductus, robur et fidem Romanorum extollendo, Teutæque incusando temeritatem et inconstantiam, alios rationibus et consilio, alios auctoritate sua ad societatem Romanorum adducebat. Post hæc ad Issam cursus institutus; et inter navigandum multis locis exscensione facta, pleraque oppida levi negotio capta sunt. Nutria strenue ab Illyriis defensa est, multoque sanguine constitit victoria, tribunis etiam quibusdam, et quæstore desideratis. Cujus rei leviorem dolorem fecerunt lembi viginti, quos cum præda et pecunia ex Peloponneso venientes Romani ex

cepere.

XXIX. Jam ad Issam ventum erat. Ibi perinde, ut ad Dyrrachium acciderat, adventu romanæ classis obsidio soluta est, diversa in loca diffugientibus Barbaris, præter Pharios, qui in gratiam Demetrii, quod ex eadem insula ortus, eique sub Agrone præfectus fuerat, corporibus rebusque salvis in fidem accepti sunt. Hæc audita instabilem Teutæ animum varie moverunt, alternantibus timoris et fiduciæ causis. Nam sicut amissa et deleta oppida, vastatæ maritimæ regiones, ubivis fugatæ Illyriorum copiæ, metum ei maximum incusserant; ita vicissim spem dabat Nutrinorum audacia, et hibernum jam mare, cujus formidine rebatur Romanos

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