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Carvilius soumit aussi les Corses. Ces heureux succès lui firent décerner le triomphe, et il triompha la veille des calendes d'avril. L'autre consul et l'armée consulaire remportèrent aussi des avantages sur les Liguriens. Mais à Rome, la vestale Tuccia fut condamnée pour s'être rendue coupable de fornication; et son crime était d'autant plus honteux, que celui avec lequel elle avait eu commerce était un esclave. Elle se tua de sa propre main. Ensuite, les censeurs C. Atilius Bulbus et A. Postumius Albinus fermèrent le quarantième lustre.

XVI. Ce qui donne lieu de croire que, cette fois, il se trouva moins de citoyens que les précédentes (car je ne vois pas qu'on en ait fait connaître le nombre), c'est que les censeurs, pour qu'il y en eût plus à l'avenir, forcèrent tous les particuliers de jurer «qu'ils se marieraient, dans la vue d'avoir des enfans. » Cette année, Cn. Névius de Capoue, qui avait servi dans la guerre punique, fit représenter ses premières pièces de théâtre. Cependant, les Liguriens et les Sardes s'étant soulevés de nouveau, la Ligurie et la Sardaigne furent assignées pour provinces aux nouveaux consuls. La guerre de Ligurie échut à Q. Fabius Maximus Verrucosus, et la guerre contre les Sardes à M. Pomponius Mathon. Comme on disait «< que les Carthaginois fomentaient ces mouvemens, en faisant passer secrètement chez ces Barbares des émissaires qui les portaient à la défection, »> des ambassadeurs furent envoyés à Carthage, avec de sévères instructions portant: « Qu'ils exigeraient le tribut, et qu'ils enjoindraient aux Carthaginois de laisser en repos les îles appartenant aux Romains; » ajoutant « que, s'ils ne se conformaient à cette injonction, ils devaient s'attendre à la guerre. >>

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XVII. Jam ex priori calamitate vires et animum receperant Poni, Amilcaris maxime industria non modo pacatis Africæ populis, qui a Carthaginiensibus desciverant, sed etiam latius promota ditione; magnoque jam in Hispania imperio per eumdem ducem parto. Itaque tum ad cetera ferociter legatis responsum est; tum etiam, quum illi, quemadmodum in mandatis habebant, hastam caduceumque proposuissent, data Pœnis optione, << utrum mallent eligendi; << neutrum se legere succlamatum est, sed «utrum mallent ipsi legati relinquerent, æquo animo accepturis. » Inde flagrare denuo cœperunt inter duos populos odia, sed neutro bellum adhuc incipere volente, species amicitiæ, magis quia non bellabatur, quam quod fida pax esset, interea tenuit. Ambo deinde consules ad Urbem reversi, quum de rebus a se gestis disseruissent, triumphum impetraverunt. Q. Fabius multos Ligurum in prœlio occiderat, coegeratque reliquos in alpestribus locis se continere, tutumque ab illorum latrociniis vicinum Italiæ latus reddiderat. Sic ante diem calendas februarias triumphavit de Liguribus. Idibus deinde martiis M. Pomponius triumphum duxit de Sardis, quos vicerat.

XVIII. Neque tamen destitere bello Sardi, sed irritati potius damnis suis, quam fracti, majori mole rebellionem instaurarunt. Ambo igitur consules M. Æmilius

XVII. Les Carthaginois ne se ressentaient plus alors de leur précédent désastre; leurs forces se trouvaient rétablies et leur courage ranimé. Ils en étaient redevables surtout à l'habileté d'Amilcar. Non-seulement il avait fait rentrer dans le devoir les peuples d'Afrique qui les avaient abandonnés, mais il avait de plus étendu leur domination; et ce même général leur avait soumis une grande partie de l'Espagne. Aussi répondirent-ils avec beaucoup de fierté à tout ce que leur dirent les ambassadeurs romains; et, quand ceux-ci leur eurent présenté, conformément à leurs instructions, la lance et le caducée, en leur laissant le choix « de prendre ce qu'ils aimeraient mieux,» ils s'écrièrent «qu'ils ne choisissaient ni l'un ni l'autre; » mais, « que les ambassadeurs eussent à leur laisser eux-mêmes l'un ou l'autre à leur choix, qu'ils l'accepteraient indifféremment. >> De ce moment, les haines se rallumèrent entre les deux peuples; mais, comme ils ne voulaient encore de part ni d'autre commencer la guerre, il subsista quelque temps entre eux une apparence d'amitié, qui était une absence d'hostilités plutôt qu'une paix réelle. Ensuite, les deux consuls, de retour à Rome, rendirent compte de leurs opérations et obtinrent le triomphe. Q. Fabius avait tué un grand nombre de Liguriens dans une bataille, contraint le reste à se réfugier dans la chaîne des Alpes, et mis les confins de l'Italie à couvert de leurs brigandages. Ainsi, la veille des calendes de février, il triompha des Liguriens. Ensuite, M. Pomponius triompha, aux ides de mars, des Sardes, qu'il avait vaincus.

XVIII. Cependant les Sardes ne renoncèrent point à la guerre. Au contraire, moins abattus qu'irrités de leurs pertes, ils se soulevèrent avec de plus grands efforts.

M. F. M. N. Lepidus, M. Publicius L. F. L. N. Malleolus in Sardiniam missi, magnam ex insula prædam coegere*: quam deinde, quum in Corsicam transmisissent, ereptam a Corsis amiserunt. Domi quoque vehementer eo tempore turbatum : Agrariam legem ferente tribuno plebis C. Flaminio, « ut picenus atque gallicus ager, qui Senonum Gallorum fuerat, populo viritim divideretur. >> Resistebat huic actioni senatus, neque precibus apud tribunum, neque minis abstinens, postremo dato magistratibus negotio, ut exercitum conscriberent, quo rempublicam tutarentur: neque dimoveri a sententia C. Flaminius potuit, adversum vim contumax, et precibus inexorabilis.

XIX. Monuerat eum pater quoque, « ut voluntati senatus cederet, neque seditionis auctor audire vellet. >> Sed ille persistens in sententia, vocata concione, recitare legem instituit. Tum vero pater Flaminius dolore ardens accessit ad Rostra, correptumque manu filium detraxit; mirumque est exemplum editum sive pietatis, sive venerationis, qua tum homines jus patriæ potestatis prosequebantur. Qui enim universi senatus indignationem minasque atroces contemserat, in maximo calore perficiundi operis, inspectante plebe romana, apud quam gratiosissima erat ferendæ legis mentio, unius senis manu de superiore loco detrahi passus est. Nec omittenda con

* U. C. 520. A. C. 232.

Les deux consuls, M. Émilius Lepidus et M. Publicius Malleolus, furent donc envoyés en Sardaigne, d'où ils emportèrent un grand butin. Mais, étant passés avec ce butin en Corse, les habitans le leur enlevèrent. A cette époque, il y eut aussi de violens troubles à Rome, à l'occasion de la loi Agraire que proposa le tribun du peuple C. Flaminius, « pour qu'on distribuât au peuple le territoire du Picenum, et celui de la Gaule qui avait appartenu aux Senones. » Et, après avoir employé en vain les prières et les menaces pour obliger le tribun à se désister, il finit par charger les magistrats de lever une armée pour défendre la république, sans que rien pût faire renoncer à son projet C. Flaminius, qui ne se laissait pas plus intimider par la force que fléchir par les prières.

XIX. Son père même l'avait exhorté « à céder à la volonté du sénat, et à éviter de passer pour l'auteur d'une sédition.» Mais, persistant dans sa résolution, il convoqua l'assemblée, et fit donner lecture de la loi. Alors Flaminius le père, irrité d'une telle obstination, monta à la tribune aux harangues, et, prenant son fils par la main, l'arracha de ce lieu. Cette circonstance fournit un admirable exemple du respect et de la vénération que les hommes avaient encore alors pour l'autorité paternelle. Car ce tribun, qui avait bravé l'indignation et les menaces terribles du sénat entier, dans la plus grande chaleur de l'action, au moment de venir à bout de son entreprise, à la vue du peuple romain à qui ce projet de loi était très-agréable, se laissa arracher de la tribune par la main d'un seul vieillard. Et l'on ne doit pas moins admirer la retenue que le peu

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