Obrazy na stronie
PDF
ePub

de ces prodiges annonçaient la sagesse et la force dont il serait doué un jour, et que l'oiseau de Jupiter lui présageait la souveraine puissance.

XIII. Mais il ne tarda pas à donner lui-même des signes plus certains, par une taille élevée et une grande force de corps, et surtout en se distinguant de ses égaux par son génie, sa tempérance, sa politesse, sa justice et sa modération. Toujours vainqueur, et dans les nombreuses batailles auxquelles il se trouva, et dans les combats singuliers qu'il soutint fréquemment contre ceux qui l'avaient provoqué, son courage lui attira de la part de Pyrrhus plusieurs récompenses militaires; et, depuis, son fils Gélon épousa Néréis, princesse de la famille de ce roi. Quand Pyrrhus eut été contraint de s'éloigner de la Sicile, il s'éleva une nouvelle sédition entre l'armée syracusaine et les habitans de la ville, maladie fort commune de ce temps-là. Alors, les suffrages des soldats ayant remis à Artémidore et à Hiéron le commandement de l'armée campée près de Mergane, Hiéron, par des mesures habilement concertées et par les efforts de ses amis, parvint à s'introduire avec son collègue et les troupes dans Syracuse, qu'ils réduisirent sous leur puissance. En cette occasion, Hiéron montra, par l'élévation de son âme, qu'il n'y avait point d'autorité dont il ne fût digne. Car, sans priver de la vie, ni condamner à l'exil un seul homme de l'un ou de l'autre parti, il apaisa si bien les troubles par sa clémence, sa modération et ses sages précautions, qu'il fut créé préteur de Syracuse, et que cette nomination ne fut pas moins agréable à ceux contre lesquels il était venu, qu'à ceux qui l'avaient appelé et introduit.

XIV. Dès-lors, regardant la république comme sienne,

complexus, quum a longo jam tempore vitium istud in Sicilia inolevisse cerneret, ut quoties magistratus copias eduxissent, vel in exercitu turbaretur aliquid, vel domi novarum rerum motus orirentur circumspicere aliquem cœpit, cui res urbanas tuto crederet, si quando ipse ad bellum exire cogeretur. Uxorem igitur duxit filiam Leptinis, qui magna inter cives auctoritate, vir etiam cumprimis honestus fideique tenax habebatur. Ita provisis domesticis rebus, adversus mercenariorum insolentiam, remedium necessarium magis, quam usquequaque laudabile, commentus est. Nam educto contra Mamertinos exercitu, quum illi juxta Centuripas occurrissent, aciem ad Cyamosorum amnem hoc dolo instruxit, ut, inter cives mercenariosque intervallo relicto, hos committere prælium juberet, tanquam ipse cum urbanis signis alia parte impeditum et districtum hostem invasurus. Ita conductitii majore Mamertinorum numero circumventi cadunt ipse, dum horum cæde distinentur hostes, otiose tutoque syracusanas copias in urbem reducit.

XV. Ad hunc modum repurgato, quidquid in exercitu ægrum, et ad seditiones pronum fuerat, urbanum militem studiose exercet : novas mercenariorum copias

il lui donna tous ses soins. Et comme il avait remarqué un mal social qur déjà depuis long-temps existait en Sicile, c'est que, toutes les fois que les magistrats conduisaient les troupes en campagne, il s'élevait quelque sédition, soit dans l'armée, soit parmi les citoyens, il chercha quelqu'un à qui il pût confier en toute sûreté le gouvernement de la ville, quand il se verrait dans la nécessité de s'en éloigner pour prendre la conduite de la guerre. Il épousa donc la fille de Leptine, qui jouissait d'un grand crédit parmi ses concitoyens, et qui s'était acquis la réputation d'un homme plein de droiture et de bonne foi; et, ayant confié à celui-ci le soin des affaires intérieures, il imagina, pour punir l'insolence des soldats mercenaires, un moyen que la nécessité pouvait excuser, mais qui n'était nullement louable. Ayant conduit l'armée contre les Mamertins, qu'il rencontra aux environs de Centuripe, il la rangea en bataille près du fleuve Cyamosore, laissant par ruse un espace entre les troupes nationales et les soldats mercenaires, et donna ordre à ceux-ci d'engager le combat, comme si lui-même eût eu dessein d'aller avec le corps des Syracusains fondre par un autre côté sur l'ennemi occupé à se défendre; mais, abandonnés à eux-mêmes, les mercenaires furent enveloppés et massacrés par les Mamertins, dont l'armée était beaucoup plus nombreuse. Pour lui, tandis que les ennemis sont occupés à tailler ceux-ci en pièces, il rentre tranquillement et en toute sûreté dans la ville avec les troupes syracusaines.

XV. Après avoir ainsi purgé l'armée de tout germe de corruption et de sédition, il exerça avec soin les soldats syracusains, et leva néanmoins de nouvelles troupes mercenaires. Alors, assuré de l'affection du plus grand

conducit: atque ita benevolentia multorum comparata, remoto audacissimo quoque, reliquis adversus armatum et intentum mutire non ausis, principatum arbitratu suo administrat. Interea Mamertini recenti victoria ferociores, contemtim atque temere Syracusanorum fines populabantur. Adversus hos Hiero jam civibus et militi fidens, incunctanter egressus, ad ipsam hostium urbem, dimissis passim globis fere vacuam, castra posuit. Cujus intellecto discrimine Mamertini ad ferendam suis opem expedito cum agmine impigre accurrerunt. Hiero motis ex agro mamertino castris Mylas urbem et in ea milites mille quingentos capit : inde castellis aliquot aliis raptim potitus, Ameselum procedit, medio inter Agyrium et Centuripas loco situm. Id quoque, licet munitionibus et præsidio firmum esset, expugnatum diruit præsidiarios in fidem acceptos sibi militare agrum ameselanum Centuripinis Agyrinisque

cogit dividit.

XVI. Hoc successu rerum alacrior denuo in fines Mamertinorum irruit; Alesum oppidum deditione capit: Abacaninos atque Tyndaritas ipsorum voluntate adjungit. Sic ab utroque mari proximis Messanæ urbibus Hieroni parentibus (nam ad Etruscum mare Tyndaritani habitant; Siculum Tauromenii accolunt, et ipsi

nombre, délivré des sujets les plus audacieux, et ôtant aux autres, par sa vigilance et sa sévérité, jusqu'à la moindre envie de remuer, il gouverna la république en maître absolu. Cependant les Mamertins, fiers de leur récente victoire, venaient témérairement, et d'un air de mépris, ravager les terres des Syracusains. Hiéron, comptant alors sur les citoyens et les soldats, ne balança pas à marcher contre eux, et alla camper sous les murs mêmes de leur ville, presque déserte, à cause des nombreux détachemens que les chefs avaient envoyés de divers côtés. Les Mamertins n'eurent pas plus tôt appris le danger auquel était exposée leur cité, qu'ils se hâtèrent d'accourir au secours de leurs concitoyens, avec ce qu'ils avaient de plus agile parmi leurs troupes. Mais Hiéron quitta leur territoire, et alla s'emparer de la ville de Myla, où il fit prisonniers quinze cents soldats. De là, après s'être emparé par surprise de plusieurs châteaux, il s'avança jusqu'à Amésèle, place située entre Agyrium et Centuripe, à égale distance de ces deux villes. Il l'emporta aussi d'assaut, quoiqu'elle fût bien fortifiée et pourvue d'une bonne garnison, la rasa, obligea la garnison à se soumettre à lui et à prendre du service dans son armée, et partagea le territoire des Amésélans entre les Centuripiens et les Agyriens.

XVI. Encouragé par ce succès, il se jeta de nouveau sur le territoire des Mamertins, s'empara de la ville d'Alèse, qu'il contraignit de se rendre, et prit possession de celles d'Abacène et de Tyndare, qui se soumirent volontairement. De cette sorte, Hiéron se vit maître des villes situées dans le voisinage de Messine sur les deux mers (car les Tyndaritains ont vue sur la mer d'Étrurie, et les Tauroméniens, alors alliés des Syracusains, sur

« PoprzedniaDalej »