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la garnison d'Erbesse, saisie de frayeur, abandonna la ville et s'enfuit. De cette manière, Erbesse rentra aussi sous la domination des Romains. Encouragé par ces succès, et croyant la majeure partie des Liparéens bien disposés en sa faveur, le consul dirigea son armée vers leur ville. Mais cette entreprise ne lui réussit pas comme les précédentes; car Amilcar, à la sagacité duquel le projet du général romain n'avait point échappé, était entré secrètement dans Lipare, où il attendait une occasion favorable. Atilius, qui ne se doutait de rien, s'étant avancé contre les murs avec plus de hardiesse que de prudence, les Carthaginois firent contre lui une brusque sortie, dans laquelle ils lui tuèrent beaucoup de monde.

XXVI. Pendant ce même temps, le consul C. Sulpicius combattit plusieurs fois avec succès les Carthaginois en Sardaigne; et ces avantages lui inspirèrent tant de confiance, qu'il osa faire voiles vers l'Afrique. Les Carthaginois, indignés d'une pareille audace, rendirent le commandement de leurs vaisseaux à Annibal, resté à Carthage depuis qu'il avait fui de la Sicile; et, mettant sous ses ordres un grand nombre d'officiers de marine très-expérimentés, ils le chargèrent « de repousser la flotte ennemie des rivages de sa patrie. » Il partit en effet dans le dessein d'aller combattre les Romains; mais il s'éleva une tempête qui empêcha les deux flottes de s'aborder, et les força d'aller chercher leur sûreté en des lieux moins exposés à l'orage. Les deux chefs gagnèrent les ports de Sardaigne. Là, comme ils tenaient leurs vaisseaux à l'ancre, Sulpicius, afin d'attirer les Carthaginois en pleine mer, engagea quelques-uns des siens à jouer le rôle de transfuges, pour persuader à

fugarum specie persuaderent Annibali, « Romanos iterum in Africam navigare. » Deceptus ille hoc vaframento, celeriter educta classe, in consulem idoneo loco præstolantem imparatus incidit: multæque naves punicæ depressæ sunt, priusquam scire possent, quid ageretur ; quum insidias consulis tempestatis favor et opportune orta caligo texisset.

XXVII. Tandem re intellecta reliquæ repetiverunt · portum, aut in litus se ejecerunt; ibi profugientibus remigibus pleræque inanes captæ sunt. Annibal enim, desperato teneri portum posse, in oppidum Sulcos se contulerat : ubi seditione orta comprehensus a Carthaginiensibus, qui eodem ex pugna confugerant, quod

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ejus temeritatem et stultitiam cladis suæ causam fuisse » dicerent, crucique affixus periit. Sed hæc victoria Romanis paulo post detrimenti nonnullius causa fuit; quum enim sublato classis punica metu in vastatione agrorum contemtius et securius versarentur, improviso Pœnorum Sardorumque incursu, Hannone quodam duce, fusi sunt. Censuram hoc anno C. Duilius gessit, Janique templum apud forum olitorium struxit. Triumphi dehinc duo spectati: prior C. Aquillii Flori proconsule de Pœnis a. d. iv nonas octobres; alter C. Sulpicii consulis de Pœnis et Sardis, a. d. 1 nonas.

Annibal, « que les Romains se dirigeaient de nouveau vers l'Afrique. » Celui-ci, se laissant prendre à cette ruse, fit promptement sortir sa flotte, et tomba au milieu de celle du consul, qui l'attendait dans une position avantageuse. Plusieurs vaisseaux carthaginois furent coulés à fond avant que ceux qui les montaient sussent de quoi il s'agissait, parce que un épais brouillard, qui s'était élevé fort à propos pour les Romains, cacha aux ennemis les embûches du consul.

XXVII. Enfin ils comprirent la chose; le reste des vaisseaux regagna le port ou le rivage; et la plupart, abandonnés des rameurs, furent pris vides par les Romains car Annibal, désespérant de pouvoir rentrer dans le port, s'était retiré à Sulci. Ces Carthaginois qui s'y étaient réfugiés avec lui, se révoltèrent, se sai sirent de sa personne, et, soutenant « que c'était sa folle témérité qui avait causé leur défaite, » ils le firent mettre en croix. Mais cette victoire attira peu de temps après un échec aux Romains. Car tandis que, délivrés de la crainte de la flotte carthaginoise, ils s'abandonnaient au pillage des campagnes avec une sécurité qui témoignait leur mépris pour l'ennemi, les Carthaginois et les Sardes, ayant à leur tête un certain Hannon, fondirent sur eux tout à coup et les mirent en déroute. Cette année, C. Duilius exerça la censure, et fit construire le temple de Janus, auprès du marché aux herbes. Ensuitejon eut à Rome le spectacle de deux triomphes : le premier, qui eut lieu trois jours avant les nones d'octobre, fut celui du proconsul C. Aquillius Florus, qui triompha des Carthaginois; le second, qui eut lieu le jour suivant, fut celui du consul C. Sulpicius, qui triompha des Carthaginois et des Sardes.

XXVIII. Quum deinde C. Atilius M. F. M. N. Regulus, et Cn. Cornelius L. F. Cn. N. Blasio iterum consules essent*, sacra quædam procurandis prodigiis fieri solita senatus faciunda censuit; quod in Albano monte, locisque aliis pluribus, atque adeo in Urbe ipsa, lapides frequentes grandinis instar deciderant. Latinas ferias instaurari, causaque earum dictatorem dici visum est. Q. Ogulnius L. F. A. N. Gallus dictator, M. Lætorius M. F. M. N. Plancianus magister equitum fuerunt. C. Atilius, qui classi præerat, ad Tyndaridem Siciliæ quum appulisset, classem punicam ordine parum composito præternavigantem conspicatus, ejus oppugnandæ consilium subito cepit. Jussisque sequi ceteris navibus, ipse cum decem, quæ primæ parari potuerunt, evolat ; et ad Pœnos jam longius evectos summa velorum remorumque contentione pergit.

XXIX. Amilcar in ea classe vehebatur, non contemnendus imperator: qui paucas sibi naves instare videns, alias portu vix egressas esse, magnam partem etiamnum in ancoris hærere, converso cursu C. Atilium ejusque naves tota classe circumvenit. Deprimuntur celeriter naves novem, impari adversum tanto plures certamine nequidquam omnia expertæ. Prætoria tamen meliori, quam ceteræ fuerant, remigio instructa, sociisque na* U. C. 495. A. C. 257.

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XXVIII. Ensuite, après que C. Atilius Regulus et Cn. Cornelius Blasion eurent été créés consuls pour la seconde fois, le sénat crut devoir faire offrir certains sacrifices expiatoires, parce que sur le mont Alban, plusieurs autres endroits, et dans l'intérieur même de Rome, il était tombé fréquemment des pluies de pierres en forme de grêle. On jugea à propos de recommencer les féries latines. A cet effet on créa un dictateur, Q. Ogulnius Gallus, et un général de la cavalerie, M. Létorius Plancianus. C. Atilius, qui commandait la flotte, ayant abordé à Tyndaris en Sicile, aperçut celle des Carthaginois qui voguait avec peu de précaution, et surle-champ il prit la résolution de la combattre. Après avoir donné ordre aux autres vaisseaux de le suivre, il prit promptement le devant avec les dix qui se trouvèrent prêts les premiers, et, faisant force de voiles et de rames, il courut après les Carthaginois, qui se trouvaient déjà loin.

XXIX. Amilcar, chef habile, avait le commandement de cette flotte. Se voyant poursuivi par un petit nombre de vaisseaux, tandis que les autres étaient à peine sortis du port, et que la plus grande partie était encore à l'ancre, il fit revirer ses bâtimens, et investit C. Atilius et ses vaisseaux avec toute sa flotte. Il en coula promptement à fond neuf, qui, hors d'état de résister à un nombre si supérieur, opposèrent en vain la plus vigoureuse défense. Mais celui qui portait Atilius, mieux pourvu de rameurs, et monté par des soldats que la présence du consul encourageait, s'ouvrit de vive force un

VII.

II

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