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avait désignés comme complices du coup qui se tramait. La plupart des Samnites furent aussi arrêtés dans leurs logemens. J'ignore si ce fut la crainte de ce soulèvement, ou quelque autre affaire, ou le mauvais état de sa santé, qui empêcha le consul C. Florus de passer en Sicile, où Amilcar, depuis la dernière victoire, travaillait avec beaucoup de succès à rétablir les affaires des Carthaginois : car, ayant repris Camarine et Enna la trahison des habitans, il fortifia Drepanum, où il y avait un excellent port, donna à cette place la forme d'une ville, et y transporta les habitans de celle d'Éryx, qu'il venait de détruire de fond en comble, excepté le temple de Vénus, pour priver les Romains des avantages qu'ils en pouvaient tirer. De plus, il avait réduit sous sa puissance plusieurs autres villes, soit par la ruse, soit par la force des armes ; et il semblait être sur le point de s'emparer de toute la Sicile, si Florus ne se fût opposé à ses progrès, en restant dans l'île malgré l'hiver.

XX. L'autre consul rencontra moins de difficultés dans son expédition contre les Sardes et les Carthaginois auprès d'Olbia. De retour en cet endroit avec de plus grandes forces, il y trouva Hannon, à qui les Carthaginois avaient donné le commandement maritime qu'ils venaient d'ôter à Annibal. Il se livra un combat acharné, dans lequel Hannon, après une résistance des plus vigoureuses, voyant la victoire échapper aux siens, se jeta au milieu des rangs les plus épais des ennemis, où il trouva la mort; et la ville se rendit sur-le-champ aux Romains. Après cette action, le consul donna envers l'ennemi une insigne preuve d'humanité qui rehaussa encore l'éclat de sa victoire car il fit tirer le corps d'Hannon de sa tente; et, pensant avec raison qu'on doit

in hoste honorandam esse recte judicans. Inde recentis victoriæ terrorem exolescere non passus, multas et alias Sardiniæ urbes cepit, consilio doloque virtutem adjuvans.

XXI. Solebat enim noctu appulsa litori classe, delectos ex cohortibus haud procul oppidis, quæ adoriri constituerat, exponere : qui locum insidiis opportunum occupantes exspectabant, donec ad ipsas urbes suggressus consul oppidanos in arma compulsos, simulatione fugæ longius a mœnibus elicuisset: tum illi advenientes cursu, vacuas defensoribus urbes capiebant. Eo astu complures in potestatem venere; tantumque vincendo processum est, ut neque in Corsica, neque in Sardinia Pœnorum exercitus consistere possent. Qua de causa minime dubitatum est, quin Romam reverso triumphus amplissimus decerneretur. Triumphavit de Pœnis et Sardinia et Corsica ante diem v idus martias, quum magnam ex insulis istis prædam, et multa millia captivorum adduxisset. At in Sicilia C. Florus proconsule Mutistratum obsidebat, locum munitum, et semel iterumque frustra tentatum.

XXII. Ne tum quidem prius expugnari potuit, quam novus consul* A. Atilius A. F. C. N. Calatinus veniret; * U. C. 494. A. C. 258.

honorer le courage, même dans un ennemi, et que les haines doivent cesser après la mort, il fit faire à ce général de magnifiques funérailles. Ensuite, profitant de la terreur que sa victoire venait d'inspirer, il prit plusieurs autres villes de Sardaigne, joignant à la valeur les secours de la prudence et de la ruse.

XXI. Car, faisant approcher sa flotte du rivage durant la nuit, il mettait à terre une troupe de soldats choisis dans les cohortes, non loin de la ville qu'il avait résolu d'attaquer. Ils restaient cachés dans un endroit propre aux embuscades, jusqu'à ce qu'il se fût approché de la ville pendant le jour, et que, feignant de prendre la fuite devant les habitans, qui ne manquaient pas de sortir en armes, il les eût attirés loin des murailles. Alors ces soldats arrivaient au pas de course, entraient dans la ville abandonnée de ses défenseurs, et s'en rendaient maîtres. Par ce stratagème il en soumit un grand nombre; et il poussa si loin ses conquêtes, que les armées carthaginoises furent forcées d'évacuer la Corse et la Sardaigne. Après de si brillans succès, il était tout-à-fait hors de doute que, lorsqu'il serait de retour à Rome, on lui décernerait les honneurs d'un magnifique triomphe. Il triompha des Carthaginois, de la Sardaigne et de la Corse, quatre jours avant les ides de mars, faisant conduire devant son char les dépouilles qu'il avait apportées de ces deux îles, et les milliers de prisonniers qu'il y avait faits. Cependant le proconsul C. Florus assiégeait en Sicile Mutistrate, place bien fortifiée, et dont le siège avait déjà été entrepris deux fois en vain.

XXII. Cette nouvelle tentative demeura pareillement sans succès, jusqu'à l'arrivée du nouveau consul A. Atilius Calatinus; car le sort lui avait assigné pour dépar

huic enim Sicilia provincia, collegæ ejus C. Sulpicio

Q. F. Q. N. Paterculo classis evenerat. Ii, quod Panormi Carthaginiensium hiberna erant, cum omnibus copiis eo profecti, acie instructa, fecere pugnandi copiam hostibus. Sed nemine contra prodeunte, Hippanam petierunt: quæ urbs ex itinere oppugnata statimque capta est. Inde Mutistratum perrexit Atilius, quam acriter defensam ad extremum fatigati lamentis mulierum atque puerorum propugnatores deseruerunt. Ita præsidio Carthaginiensium noctu digresso, prima luce portas oppidani aperuerunt. Sed Romani, malorum quæ in obsidione pertulerant nimium memores, obvios sine discrimine sexus ætatisve cædebant: donec A. Atilius proclamari jussit, « prædam et homines capientium fore. » Tum demum crudelitatem avaritia vicit; servatique Mutistratensium reliqui sub corona venierunt: urbs direpta est et diruta.

XXIII. Camarinam inde ductus exercitus, ob regionem parum diligenter exploratam, maximum in discrimen incidit. Poenus enim imperator obviam profectus loca superiora prior occupaverat; romanasque copias in vallem iniquam temere demissas circumsidebat. Certum ante oculos omnium exitium, et caudinæ cladis imago versabatur: nisi consilium et virtus M. Calpur

tement la Sicile, et le commandement de la flotte était échu à son collègue C. Sulpicius Paterculus. Ces deux consuls, apprenant que les Carthaginois hivernaient à Panorme, se dirigèrent sur ce point avec toutes leurs troupes, et présentèrent la bataille aux ennemis. Mais ne voyant personne venir au devant d'eux, ils se dirigèrent du côté d'Hippane, assiégèrent cette ville chemin faisant, et s'en emparèrent sur-le-champ. De là Atilius marcha sur Mutistrate. Les soldats qui y étaient enfermés, après l'avoir défendue avec courage, cédèrent enfin aux lamentations des femmes et des enfans, et se retirèrent. La garnison carthaginoise sortit de la ville pendant la nuit; et, dès le point du jour, les habitans ouvrirent leurs portes aux Romains. Mais ceux-ci, outrés des maux qu'ils avaient soufferts durant le siège, tuaient tout ce qu'ils rencontraient sans distinction d'âge ni de sexe; jusqu'à ce qu'A. Atilius fit annoncer, «qu'il abandonnait aux soldats le butin et les prisonniers qu'ils pourraient faire. » Alors l'avarice l'emporta enfin sur la cruauté, et ils épargnèrent le reste des Mutistratiens, qu'ils vendirent comme esclaves. La ville fut pillée et détruite de fond en comble.

XXIII. De là l'armée marcha sur Camarine; mais, faute d'avoir reconnu le pays avec assez de précaution, elle courut le plus grand danger car le général carthaginois, étant venu au devant d'elle, s'empara le premier des hauteurs ; et de cette position il tenait les troupes romaines investies dans une vallée profonde, où elles s'étaient témérairement engagées. Tous voyaient une perte certaine, et avaient devant les yeux l'image des fourches caudines. Ils étaient dans la position la

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