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quum jam reges ipsi non in perpetuum, neque longum adeo ad tempus, sed annui crearentur: quos domi frequentius suffetes, id est, judices nominabant, consulibus Romanorum similes. Sed centumviros insolentius se gerentes lex Annibalis in ordinem coegit, sancito, <«< ut in singulos annos judices legerentur, neu quis biennium continuum judex esset. >>

V. Sacra maxime Tyro advecta colebant; quædam etiam post assumta. Junonis cultus præcipuus: neque levis Æsculapii, cui magnificum templum in ipsa urbe struxerunt. Apollinis etiam locuples ædes fuit, laminis aureis tecta, cum celebri simulacro, quod excisa Carthagine Romani avectum, juxta Circum maximum collocaverunt. Ad Herculem vero Tyrium quotannis magna cura delectam navem, cum decimis annuorum proventuum, aut partarum bello manubiarum, mittebant. Ab iisdem conditoribus suis, alium etiam ritum horrenda religionis hauserant, ut Saturno, quem ipsi Belum vocant, quotannis victima humana facerent: cujus immanitatis reliquiæ ne cum ipsa quidem urbe tolli penitus abolerique potuerunt. Ceteros civitatis mores plerumque commerciorum utilitas moderabatur : quibus gens natura et majorum instituto deditissima, prudens

l'étendue de sa juridiction, soit par sa durée, car ils étaient perpétuels : au lieu que les rois mêmes n'étaient plus créés à perpétuité, ni pour un long espace de temps, mais seulement pour un an. A Carthage on les appelait communément suffètes, c'est-à-dire juges, et leurs attributions étaient analogues à celles des consuls romains. Mais comme les centumvirs abusaient de leur

pouvoir, il y fut remédié par une loi que fit promulguer Annibal. Cette loi portait : « Qu'il serait nommé chaque année de nouveaux juges, et que nul ne pourrait être juge deux ans de suite. »

V. Les Carthaginois professaient la plus grande vénération pour les divinités qu'ils avaient apportées de Tyr, auxquelles pourtant ils en ajoutèrent quelques autres depuis. Le premier objet de leur culte était Junon; ils honoraient aussi beaucoup Esculape, à qui ils bâtirent un temple magnifique dans la ville proprement dite. Ils élevèrent pareillement en l'honneur d'Apollon un superbe temple couvert de lames d'or, dans lequel était cette célèbre statue, que les Romains, après avoir détruit Carthage, transportèrent à Rome et placèrent auprès du grand Cirque. Quant à Hercule, qu'ils avaient laissé à Tyr, dont il était le dieu tutélaire, ils lui envoyaient tous les ans un vaisseau richement orné, et chargé de la dîme de leurs récoltes de l'année, ou des dépouilles enlevées aux ennemis durant la guerre. Ils avaient encore emprunté de leurs fondateurs une horrible cérémonie religieuse, qui consistait à immoler chaque année une victime humaine à Saturne, qu'ils appellent Belus: abominable sacritice, que la ruine même de la ville ne put détruire et abolir entièrement. Dans tout le reste, l'intérêt commercial devint presque générale

imprudens omnes suas rationes consiliaque accommodabat.

VI. Hinc inevitabili malo, divitiarum admiratio honosque comitia corrupit magistratuum; virtutem pecuniæ subjectam debilitavit; populum inflammavit opun cupiditate, fraudumque et mendaciorum servili consuetudine infecit; remque publicam harum rerum se studio totam tradere compulit. Inde enim processit, ut neque fidei multum in punicis fœderibus, et virium publicarum longe maxima pars in classibus esset; pedestris militia, robur atque firmamentum omnis imperii, nullo equestris aut modico in honore usuque : quoties terra bellandum, mercenariis copiis res gereretur; quarum neque caritas ulla in rempublicam, et fides venalis, et discordia molesta, et conspiratio terribilis esset adeo capitali errore, ut non alius hostis, ante ultimum excidium, rem punicam tam prope ad extremam desperationem adduxerit. Neque minor ex ea malorum seges, quod qui in magistratibus et in curationibus erant, mutua dissimulatione peculatum impune exercebant: ut sic quoque minus mirandum esse videatur, si, bello inter has civitates exorto, superiores Romani fuerunt; quorum senatores duris temporibus

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ment la règle des mœurs cette nation, extrêmement attachée au commerce par son goût naturel et par l'exemple de ses ancêtres, y rapportait indistinctement toutes ses démarches et tous ses desseins.

VI. Par une suite inévitable et funeste de ce penchant, l'admiration et le respect pour les richesses corrompirent les assemblées où l'on créait les magistrats; la vertu affaiblie devint l'esclave de l'argent; le peuple, enflammé du désir de s'enrichir, contracta l'habitude servile d'employer la fraude et le mensonge; et toute la république fut obligée d'embrasser ces déplorables maximes. Aussi, arriva-t-il de là que, dans les traités publics, on compta faiblement sur la sincérité des Carthaginois; que les forces de leur république consistèrent en trèsgrande partie dans les flottes; que l'infanterie, ce principal soutien de tout empire, ne fut point ou fut peu estimée et employée; qu'ils ne firent pas plus de cas ni d'usage de la cavalerie; et que, toutes les fois qu'ils eurent à combattre sur terre, ils furent obligés de se servir de troupes mercenaires, sans affection pour la république, sans fidélité dans leurs engagemens, sans union entre elles, et dont les conspirations étaient terribles : erreur politique d'autant plus dangereuse, que la république carthaginoise, avant son entière destruction, n'eut jamais d'ennemis qui l'aient réduite à de si cruelles extrémités. Un autre genre de maux non moins nombreux que produisit encore cette soif d'argent, c'est que les hommes en possession des magistratures et des emplois, fermant mutuellement, par une connivence criminelle, les yeux sur leur conduite, exerçaient impunément mille concussions; en sorte que, même sous ce rapport seul, il doit paraître peu étonnant que, dans la lutte qui s'en

suam pecuniam in publicum conferebant, quum Carthaginienses rempublicam haberent quæstui.

VII. Sed hæc vitia cum ipsa urbe adoleverunt: quare primum quidem, ut infirma et modica, non ægre tolerabantur post aliquamdiu sustinere potuit imperii magnitudo, et quidam singulari virtute duces, quorum maxime opera quidquid felicitatis Carthago habuit, comparatum stabilitumque comperio. Sed ab initio quidem adversus Afros vectigal pro solo urbis reposcentes dimicatum est : idque jus non nisi repetentibus bellum extortum inde prolatum etiam imperium: Africæque pars cultissima sub ditionem populi carthaginiensis redacta. In Sardiniam autem, deinde Siciliam, ut trajiceretur, maris opportunitas et illius insulæ rudis ad resistendum barbaries, hujus ob discordias perpetuas potentiorum injuriis exposita pulchritudo invitavit. In Corsicam ex Sardinia facilis transitus, et insulæ non opulentissimæ promtior occupatio fuit. At in Sicilia diutissime varia fortuna dimicatum est maximasque et victorias ex iis bellis, et clades, Pœni retulerunt.

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