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cipes, et d'imiter la conduite aussi sage qu'édifiante de tous leurs collègues envers le Saint-Siége.

«7° Sa Sainteté désire que son voyage ne commence qu'avec les fraîcheurs de l'automne; sa santé lui rendant la fraîcheur plus supportable, que l'extrême chaleur. Il conviendra qu'elle marche à petites journées, pour satisfaire dans les lieux de son passage la piété des fidèles. Elle s'en rapporte à Sa Majesté pour l'époque du couronnement. Elle osera seulement lui proposer, si cela lui convient, le jour même où Charlemagne reçut la couronne impériale, le 25 Décembre, jour de la Nativité de NotreSeigneur. Il paraît juste que le héros dont les vertus égalent celles de ce glorieux empereur, soit couronné le même jour, et comme lui, par les mains du successeur de saint Pierre et du vicaire de Jésus-Christ. Sa Sainteté, néanmoins, agréera tout autre jour, au choix de Sa Majesté, pourvu que son voyage ne commence qu'avec l'automne, et qu'entre cette époque et le couronnement, il y ait un temps suffisant pour le faire. Elle espère que Sa Majesté lui permettra de ne faire à Paris qu'un séjour assez court, pour ne pas laisser dans une espèce d'abandon et de négligence la multitude des affaires importantes qui l'occupent à Rome.

<<< Telles sont les représentations que Sa Sainteté m'a chargé d'offrir à Sa Majesté impériale. Je les confie à Votre Excellence dont le zèle et la bienveillance me sont si parfaitement connus. Je vous prie de les mettre sous les yeux de l'empereur. Je ne doute pas, que son attachement pour le Souverain Pontife, la droiture de ses intentions et son zèle pour le bien de l'Eglise, ne les lui fassent prendre en grande considération. J'en attends le succès de sa bonté et de vos soins obligeants.

« J'ai l'honneur d'être, etc. »

Le cardinal CAPRARA.

CHAPITRE QUATRIÈME

Réponse satisfaisante donnée par le Gouvernement français aux difficultés élevées par le Pape relativement à son voyage à Paris et à la cérémonie du Sacre et du Couronnement.

M. Cacault conjure le Pape d'adhérer au vif désir de l'empereur.

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Même instance réitérée par le cardinal Caprara. Opposition acharnée des protestants, des philosophes et des démocrates à la cérémonie du sacre et du couronnement vaincue par Napoléon.- Explications des ministres sur le serment du sénatus-consulte du 18 Mai, données au cardinal-légat. Mgr Bernier presse aussi la venue du Pape à Paris. Sa noble conduite en cette circonstance. Note ministérielle de M. de Talleyrand au cardinal Caprara. - Le cardinal Fesch chargé de traiter officiellement avec le Pape l'affaire du sacre.

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Son succès. Pie VII félicite de nouveau l'empereur de son élévation à l'empire. Son exemple est suivi de tous les cardinaux à l'exception du cardinal duc d'York. Empressement de M. de Talleyrand dans cette affaire.

Sur ces entrefaites, se fit entendre, à Rome, une voix bien grave en faveur du voyage du Pape à Paris. M. Cacault, du fond de sa retraite, conjura dans les termes les plus touchants le cardinal Consalvi, de faire tout son possible auprès du Pape pour le décider à venir couronner l'empereur à Paris, en lui faisant voir que cet acte consommerait et le Concordat et le rétablissement de l'Eglise en France; il le conjura aussi d'accompagner le Pape dans ce voyage.

« Monsieur le Cardinal,

Paris, 28 Juin 1804.

« Vous savez que je n'aime à me mêler, et que je ne veux jamais me mêler que des seules affaires dont je suis chargé. N'étant plus chargé de rien après mon départ de Rome, j'ai cessé de suivre et même de m'informer des opérations et des affaires qui ont pu naître, d'autant plus que je suis sûr que tout va bien de part et d'autre mais si aucune curiosité inutile ne m'engage

à pénétrer ce qui se passe, j'aime à en apprendre les bons résultats.

<«<Loin d'être indifférent, je souhaite avec passion la durée de l'harmonie heureuse entre Rome et la France, et que l'empereur continue à être satisfait, ainsi que le Saint-Père, et que vous soyez en particulier heureux et content: personne ne sait, aussi bien que moi, combien vous le méritez.

« Le voyage de Sa Sainteté en France est ce qui peut le mieux amener l'accomplissement de tous nos voeux, mais il m'est survenu une inquiétude. La difficulté de trouver le cardinal qui serait capable sans nul inconvénient d'occuper votre place à Rome, pendant le voyage du Saint-Père, pourrait faire croire que vous ne devez pas venir en France, où l'on vous désire. C'est sur quoi mon amitié pour vous et mon respectueux attachement à la personne de Sa Sainteté, ne me permettent pas de garder le silence.

<< Il faut que Votre Eminence soit à Paris avec le Pape. Le service du Saint-Siége et le bien de la France l'exigent absolument. Vous avez été l'organe de Sa Sainteté à Paris, lorsque le Concordat a été fait. Vous devez être ici, près d'elle, où il s'agira sans cesse des développements et des applications du Concordat. Personne que vous seul, avec M. le cardinal Caprara, ne saurait avoir l'entière et parfaite connaissance des affaires et des circonstances de l'Eglise de France. Le Pape aura besoin de vous à tout moment. Aucun autre ne le saurait aider et servir aussi bien que vous le ferez, faute de connaître aussi bien que vous tous les antécédents.

<< D'ailleurs, qui pourrait vous remplacer? Qui a les mêmes ressources dans l'esprit, la même activité, l'attachement et le dévouement parfaits qui vous animent pour le Saint-Père? Venez donc et n'y manquez pas. Rien ne doit vous empêcher d'assister le Pape dans la plus grande circonstance de son pontificat illustre.

«Le Concordat signé à Paris, le voyage du Saint-Père cn France, seront les deux époques les plus mémorables de l'histoire de

l'Eglise. L'union et l'amitié de Pie VII avec l'empereur Napoléon, retentiront dans la postérité: elles plaisent assurément au ciel. Ne cessez pas un moment de suivre le Saint-Père dont vous partagerez la gloire.

<< Si vous n'étiez pas obligé de loger près du Saint-Père et avec Sa Sainteté, j'espère qu'à titre du meilleur de vos amis, j'obtiendrais que vous vinssiez descendre et loger chez moi, où j'ai un assez bel appartement à vous offrir. Je n'ose me flatter de ce bonheur, mais si le cas devient possible, disposez de ma maison qui est véritablement la vôtre.

« Votre Eminence sait combien M. le cardinal Caprara est un un homme parfait. Vous vivrez ensemble dans l'union la plus intime, ainsi qu'avec les cardinaux bien choisis que Sa Sainteté amènera. L'ouvrage que nous avons commencé sera suivi et acquerra son dernier développement avec cette dignité respectable que les grandes vertus du Pape et celles des cardinaux du plus grand mérite dont il sera environné, savent si bien répandre. La cour de Rome se trouvera ici, près de celle de Napoléon, environnée de respect, et le Pape Pie VII sera à jamais regardé en France comme l'homme de Dieu qui aura rendu la paix aux consciences, et à la religion son ancien éclat.

«Il me tarde de voir cette belle époque, mais si vous ne veniez pas, mon cœur serait très-affligé. Je vous répète que vous êtes nécessaire ici près du Saint-Père. Venez donc, et que rien ne puisse l'emporter sur la nécessité et l'utilité d'un tel voyage.

«Je prie Votre Eminence de mettre aux pieds du SaintPère la joie extrême que je ressens de l'espérance de voir Sa Sainteté à Paris : ce sera pour moi un bonheur au-dessus de toute expression. Vous savez combien je suis attaché de cœur et d'âme à sa personne sacrée. Avec quel plaisir je reverrai Rome dans Paris, et pour le bien de Rome et de la France.

<< Agréez, Monsieur le cardinal, mes sentiments inaltérables, d'amitié éternelle et de respect ».

CACAULT.

L'invitation si pressante et si cordiale d'un diplomate tel que Cacault avait fait une impression profonde sur l'esprit du Pape aussi bien que sur celui du cardinal Consalvi. Tous les deux le connaissaient comme l'homme le plus intègre, et incapable de donner un conseil au préjudice de la bonne cause. Aussi, dès ce moment, le Pape et son secrétaire d'Etat se montrèrent plus rassurés au sujet de ce voyage qu'ils redoutaient tant.

Le cardinal-légat n'omit non plus rien pour détruire les préventions auxquelles on s'était livré, relativement à ce voyage. Dans sa longue dépêche du 8 Juillet, au cardinal Consalvi, il donne les meilleures espérances que le Pape sera satisfait dans presque toutes ses demandes, et fait observer qu'un refus aurait des conséquences bien funestes. Il envisage les difficultés de Rome sous deux aspects: 1° Faire changer le gouvernement français d'idée, rélativement au sacre; 2° ou écarter les obstacles qui empêchent le Pape de s'y décider affirmativement.

«Quant au premier point, je laisse à Votre Eminence à juger si l'on peut humainement espérer de réussir, après que Leurs Majestés ont déjà considéré la venue de Sa Sainteté comme certaine, que cette conviction a été partagée par le ministère, par le public, et propagée par les journaux.

<< Le couronnement du nouvel empereur à faire à Paris par les mains du Pape est une idée appartenant uniquement à l'empereur même, qui, par un sentiment, je dirai presque de gratitude envers la majorité de la nation, et particulièrement envers les ecclésiastiques, lesquels ont manifesté le plus grand intérêt et la joie la plus vive, tant de ce qu'il a échappé à l'attentat dirigé contre sa personne que de ce qu'il a été élevé au rang impérial, a déclaré vouloir être sacré, de la manière la plus éclatante, par conséquent par les mains mêmes du chef visible de l'Eglise et de cette religion qu'il a rétablie dans toute l'étendue de l'empire français ».

Cette déclaration franche de l'empereur au sujet de son

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