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"Qu'il ne pouvoit pas non plus décider » s'il falloit fe fervir des nouvelles trou"pes, ou garder les anciennes; qu'on » devoit s'en rapporter, fur cet ar»ticle, à celui qui pouvoit connoî»tre la fincérité des Celtibériens, & » la docilité des foldats, en cas qu'on » voulût les retenir en Espagne. Que » fi on jugeoit du fentiment de ces » derniers par leurs converfations » particulieres, ou par leurs cris, quand » le Préteur les harangue, ils avoient » déclaré publiquement qu'ils retien» droient leur Général dans la Pro» vince, ou qu'ils le fuivroient en Ita» lie. Ce démêlé du nouveau Préteur avec le Lieutenant de l'ancien fut interrompu par les Confuls qui prétendoienr qu'on devoit régler les affaires de leurs départements avant de rien décider fur l'armée du Préteur. On arrêta que les Confuls n'auroient que des troupes nouvellement levées; favoir, deux Légions Romaines avec leur cavalerie, & fuivant la proportion ordinaire, quinze mille hommes de pied & huit cents cavaliers Latins. Telles furent les forces avec lefquelles il eurent ordre de marcher contre les Liguriens Apouans. On prorogea le commandement à P. Cornelius & à M. Bebius; il leur fut enjoint de røfter dans la Province

jufqu'à l'arrivée des Confuls : alors ils devoient congédier les troupes pour fe rendre à Rome. Il fut enfuite quef tion de l'armée de Ti. Sempronius; on chargea les Confuls de lever pour lui une nouvelle Légion de cinq mille deux cents hommes de pied & de quatre cents cavaliers, à laquelle on ajou ta un corps de mille hommes de pied, & de cinquante cavaliers, tous citoyens Romains ; & un autre de fept mille hommes de pied, & de trois cents cavaliers Latins. C'eft avec ces. troupes que l'on envoya T. Sempronius dans l'Espagne citérieure. On permit à Q. Fulvius de licencier tous les foldats, tant alliés que citoyens Romains tranfportés en Espagne avant le Confulat de Sp. Pofthumius & de Q. Marcius: & on lui donna la liberté, après que les nouvelles troupes feroient arrivées dans la Province, de ramener avec lui en Italie tout ce qui, dans les deux Légions, excéderoit dix mille quatre cents hommes de ried, & fix cents hommes de cavalerie; & dans le corps des alliés tout ce qui pafferoit douze mille fantaffins, & fix cents cavaliers : il devoit choifir préférablement ceux qui s'étoient le plus diftingués par leur valeur dans les deux dernieres actions contre les Celtibériens. On ordonna

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des proceffions & des prieres pour les heureux fuccès de fon administration; & les autres Préteurs furent envoyés dans leurs départements. On prorogea le commandement dans la Gaule à Q. Fabius Buteon. On mit cette année fur pied huit Légions, outre les vieilles troupes qui étoient dans la Ligurie avec l'efpérance d'être inceffamment congédiées. Mais on avoit bien de la peine à compléter la nouvelle armée à caufe de la pefte, qui, depuis trois ans, défoloit Rome & l'Italie.

Le Préteur T. Minucius, & peu de temps après le Conful C. Calpurnius & plufieurs perfonnages illuftres de tous les ordres en moururent. Enfin on la mit au nombre des (1) prodiges. Le Sénat ordonna au grand Pontife C. Servilius de chercher les moyens d'appaifer la colere des Dieux, aux Décemvirs de confulter les livres des Sibylles, & aux Confuls de préfenter pour offrande à Apollon, au Salut & à Efculape, des ftatues dorées. Les Décemvirs, pour arrêter le fléau, indiquerent des prieres pendant deux jours à Rome & dans toutes les villes

[1] Par prodiges les Romains entendoient comme on l'a pa remarquer en differentes occafions, tous les événements extraordinaires & fàcheux, qui fen bloient

annoncer la colere des Dieux, B b vj

tre les em

neurs.

& bourgs de l'Italie. Tous ceux qui avoient paffé douze ans, affifterent à ces actes de religion, là couronne fur la tête,& des branches de laurier à la main. On foupçonna auffi la méchanceté humaine, & on donna au Préteur C. Claudius la commiffion d'informer contre Informa- les empoisonneurs à Rome & aux entions con- virons jufqu'à dix milles inclufivepoison- ment; tandis que C. Menius, avant de paffer en Sardaigne, feroit les mêmes informations dans toutes les autres villes & bourgs qui s'étendoient au-delà. La mort du Conful fur-tout Quarra paroiffoit fufpecte. On difoit que fa Hoftilia eft femme Quarta Hoftilia en étoit l'auLoupçonnée d'avoir teur; & ces foupçons d'abord affez empoifon- violents augmenterent beaucoup dené le Con- puis que Q. Fulvius Flaccus fon fils fon mari, eut été nommé Conful en la place de & après - fon beau-pere. D'ailleurs des témoins voir été dépofoient qu'après la nomination.

ful Pifon

convain

cue de ce d'Albinus & de Pifon dans l'affemcrime, eft blée où Fulvius fut rejeté, fa mere

condam

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lui avoit reproché que c'étoit pour la troifieme fois qu'on lui faifoit cet affront; & qu'elle avoit ajouté qu'il pouvoit fe remettre fur les rangs; qu'avant deux mois, elle prendroit des mefures fi juftes, qu'il feroit infailliblement Conful. Parmi un grand nombre d'autres preuves directes, ce difcours, qui ne fut que trop con

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firmé par l'événement, contribua auffi à
la condamnation d'Hoftilia.

Au commencement du printemps
tandis que les Confuls font retenus à
Rome par les nouvelles levées ; &
qu'enfuite la mort de l'un des deux,
& l'affemblée pour lui donner un fuc--
ceffeur, arrêtent toutes les opérations;
Pub. Cornelius & M. Bebius, qui n'a-
voient rien fait de mémorable dans
leur Confulat, marcherent contre les
Liguriens Apouans. Ces peuples, qui
ne s'attendoient pas à être attaqués
avant l'arrivée des nouveaux Confuls,
fe trouvant furpris, fe rendirent au
nombre de douze mille. Les deux Pro-
confuls, après avoir par lettres con-
fulté le Sénat, réfolurent de les tranf-
porter des montagnes dans les plai-
nes, loin de leur pays, fans efpérance
d'y retourner jamais, perfuadés que
c'étoit l'unique moyen de terminer la
guerre avec eux. Il y avoit dans le Sam-
nium un territoire confifqué par les Ro-
mains fur les (1) Tauraniens. Réfolus Les Ligu-
d'y faire paffer les Liguriens Apouans
ils ordonnerent à ce peuple par un tranfpor
Edit dedefcen dredes hauteurs qu'il oc-
cupoit, avec les femmes, les enfants, &
tous les effets qui leur appartenoient.

[1] Un des peuples Samaites dont Pline fait mention.

riens A> pouans

tés dans le Samnium

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