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didats il n'y avoit

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que

Claudius qui fût nouveau. La voix publique nommoit Q. Fabius Labeon & L. Porcius Caton. Mais le Conful Claudius parcourant la place avec fon frere, fans Licteurs, briguoit hautement les fuffrages malgré les reproches, les cris de fes adverfaires & de la plus grande partie des Sénateurs, qui lui repréfentoient qu'il devoit fe rappeller plutôt la qualité de Conful du peuple Romain, que celle de frere de Pub. Claudius; & fe placer fur fon Tribunal pour être, ou l'arbitre, ou le fpectateur tranquille de l'élec tion. Les Tribuns du peuple, en fe déclarant les uns pour le Conful, & les autres contre lui, augmenterent encore le trouble, jufqu'à ce qu'enfin Appius vint à bout de faire préférer fon frere à Fabius. Ainfi Pub. Claudius Pulcher, contre fon attente, & celle de tout le monde, fut nommé Conful. L. Porcius Licinius conferva la placeque le public lui avoit deftinée, parce que parmi les Plébéiens, il ne trouva point, pour la lui difputer, de compétiteur auffi violent qu'Appius. On tintenfuite les affemblées Prétoriennes, dans lesquelles on nomma C. Decimius Flavus Pub. Sempronius Longus, Pub. Cornelius Cethegus, Q. Nevius Matho, Sempronius Ble

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fus, & A. Terentius Varron. Tels. font les événements qui fe pafferent fous le Confulat d'Appius Claudius & de M. Sempronius, tant à Rome, que dans les Provinces où ils firent la guerre.

Fub.Clau

Confuls,

Dès le commencement de l'année dius, & L. qui eut pour Confuls Pub. Claudius Porcius & L. Porcius; Quintus Cecilius M. an. de Ro. Bebius, & T. Sempronius, qui avoient me 568. été envoyés en Grece pour régler les conteftations de Philippe avec Eumenes & les villes de Theffalie, rendirent compte de leur commiffion dans le Sénat, & en même temps y introduifirent les Ambaffadeurs de ces deux Rois, & ceux des Theffaliens. On ne fit que répéter de part & d'autre les mêmes plaintes que les Commiffaires avoient déja entendues dans la Grece. Quelque temps après les Nouvelle Sénateurs nommerent une nouvelle Ambaffade commiffion dont Appius Claudius Grece. fut le chef, pour aller dans la Macédoine & dans la Grece examiner fi on avoit remis les Theffaliens & les Perrhébiens en poffeffion des villes dont ils demandoient la reftitution. La même commiflion fut chargée de faire évacuer les villes d'Enus & de Maronée, & de chaffer Philippe & les Macédoniens de toute la côte maritime de Thrace. Elle. eut ordre auffi

envoyéeen

de vifiter le Péloponnefe, que les premiers Commiffaires avoit laiffé plus incertain de fon état, qu'avant leur arrivée. Car (1) Q. Cecilius, qui en étoit le chef, avoit renvoyé les Magiftrats des Achéens fans réponse: il fut indigné contr'eux de ce qu'ils lui avoient refufé une affemblée de leur Nation ; & le leur reprocha avec aigreur. Les Lacédémoniens fe joignirent à lui pour fe plaindre amérement de ce qu'ils avoient détruit leurs remparts, emmené & vendu le peuple de Sparte dans l'Achaïe,& aboliles Loix de Lycurgue, auxquelles, jufqu'à ce jour, leur République devoit fa force & fon éclat. Les Achéens justifierent fur-tout le refus qu'ils avoient fait d'affembler la Nation, par la lecture d'une Loi qui leur défendoit de convoquer cette affemblée, à moins que ce ne fût pour délibérer de la paix ou de la guerre, ou pour recevoir les Députés du Sénat avec des lettres ou des ordres par écrit. Le Sénat pour ôter à l'avenir une pareille excufe,leur répondit qu'il devoit avoir foin queles Députés de Rome euffent toujours la

[1] On a traduit ce paffage d'après Polybe, dont la1 pensée paroît plus raisonnnable que celle de TiteLive, qui fait entendre que les Achéens renvoyerent les Ambaffadeurs de Rome fans réponse. Il y a apa rence que le texte de ce dernier Auteur eft altéré.

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liberté de paroître dans leur affemblée
générale, comme ceux des Achéens
obtiendroient auffi audience toutes les
fois qu'ils la demanderoient.

Les Ambaffadeurs ayant été congé-
diés, Philippe apprit des fiens qu'il fal-
loit évacuer & rendre les places dont
on a parlé. Alors, quoiqu'il fût égale-
ment irrité contre tous ceux qui ve-
noient d'être fouftraits à fa domina-
tion; il fit principalement tomber fa
vengeance fur les Maronites. Il char-
gea Onomaftus, qui commandoit le
long de la côte maritime, de fe défaire
des chefs de la faction oppofée à ses in-
térêts. Cet Officier fe fervit du minifte-
re d'un certain Caffander, l'un des
partifans de Philippe, établi depuis
établi depuis Philippe
long-temps à Maronée. Celui-ci intro- fait inhu-
duifit de nuit des Thraces qui firent un
grand carnage, comme dans une ville
prife d'affaut. Les Députés de Rome miers de
ne manquerent pas de reprocher à
Philippe fa cruauté à l'égard des Ma-
ronites innocents, & l'outrage dont il
s'étoit rendu coupable envers le peu-
ple Romain, en faifant maffacrer com-
me des ennemis ceux à qui le Sénat
avoit voulu procurer la liberté. Mais
ce Prince foutint que ni lui ni fes fu-
jets n'avoient aucune part à ce maf
facre: Qu'il étoit la fuite d'une fédi
tion qui s'étoit élevée entre les parti-

ment égor

ger les pre

Maronée.

fans d'Eumenes & les fiens. Qu'il feroit aifé de favoir la vérité des Maronites mêmes,fi l'on vouloit fe donner la peine de les interroger. Philippe parloit avec cette confiance, perfuadé qu'une exécution fi terrible & fi récente en impoferoit,& fermeroit labouche à tousceux qui auroient pu être tentés de l'accufer. Appius repliqua qu'il n'étoit pas befoin d'informer contre un crime fi manifefte, & qu'on ne pouvoit révoquer en doute. Que l'unique moyen qu'il eût de s'en juftifier, c'étoit d'envoyer à Rome Onomafte & Caffander, qui paffoient pour lui avoir prêté leur miniftere, afin que le Sénat pût les interroger. D'abord cette propofition déconcerta tellement le Roi, qu'elle lui fit changer de couleur, & occafionna fur fon vifage une altération fenfible: mais enfuite s'étant remis, il dit que fi pourtant on le vouloit, » il enverroit à Rome Caffander, » qui s'étoit trouvé à Maronée dans » le temps de l'action; qu'à l'égard » d'Onomafte, cette affaire ne l'inté

reffoit point, puifqu'il étoit alors » abfent non-feulement de Maronée, > mais même du pays. » La raifon que ce Prince avoit de ménager Onomalte, c'eft qu'il étoit un des Seigneurs les plus confidérables de fa Cour, qu'il lui avoit communiqué fon deffein;&

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