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Marcellus. Sur la fin de l'année, comme le Conful Sp. Pofthumius avoit déclaré qu'en parcourant les côtes orien tales & occidentales de l'Italie, à l'occafion des informations qu'il étoit chargé de faire, il avoit trouvé deux colonies défertes, celle de Siponte fur les bords de la mer fupérieure, & celle de Buxento fur ceux de la mer inférieure; T. Menius Préteur de la ville, créa Triumvirs, pour y conduire de nouveaux habitants, L. Scribonius Libo, M. Tuccius, & Cn. Bebius Tamphilus.

Ap. Clau dius Pul

cher, & M.

Con. an de

de la guer

La guerre qui étoit fur le point de s'allumer entre les Romains & les Macé doniens, eut une autre origine que celle semproqu'on lui donne communément ; & ce nius Tud. ne fut pas Perfée qui en conçut le pro- Rome jet, comme quelques-uns le croient; 567. mais fon pere Philippe,qui l'auroit exé- Origine cuté lui-même, fi la mort ne l'eût pré-re de Per venu. Obligé de recevoir la loi du fée. vainqueur, ce qui l'affligeoit le plus c'eft que le Sénat lui avoit ôté le droit de punir ceux des Macédoniens qui avoient quitté fon parti pendant la guerre toutefois Quintius, en remettant à un autre temps la décifion de cet article, lui avoit fait espérer qu'il pourroit obtenir fa demande. Mais après la défaite d'Antiochus aux Thermopyles, le Conful Acilius &

Philippe s'étant féparés pour aller en même temps affiéger, l'un Héraclée, & l'autre Lamie; ce Prince fut indigné qu'Acilius ayant réduit Héraclée, lui ordonnât de lever le fiége de Lamie, & forçât cette place de ferendre aux Romains. Le Conful calma un peu fon ref fentiment, lorfque preffé d'aller affiéger Naupacte, où les Etoliens s'étoient retirés après leur défaite, il permit au Roi de déclarer la guerre à Amynander & aux Athamanes, & de réunir à fon Royaume les villes que les Etoliens avoient enlevées aux Theffaliens. Il n'avoit pas eu de peine à chaf fer Amynander de l'Athamanie, ni à reprendre un affez grand nombre de villes. Il avoit même réduit fous fa puiffance Démétriade, place forte & avantageufement fituée à tous égards, avec la Nation entiere des Magnefiens. Il trouva enfuite dans la Thrace quelques villes où régnoient entre les premiers Citoyens des divifions occafionnées par la liberté dont ils jouiffoient nouvellement, & à laquelle ils n'étoient point accoutumés; il s'en rendit maître en fe déclarant dans ces combats domestiques pour le parti le plus foible.

Philippe fe met en

Ces différentes expéditions appaifeétat de re- rent pour un temps l'indignation de commen- Philippe envers les Romains: cepen

re.

dant ce Prince ne ceffa jamais de s'ap- cerlaguer pliquer durant la paix à mettre fur pied de nouvelles forces pour être en état de faire la guerre, dès qu'il s'en préfenteroit une occafion favorable. Il augmenta les revenus de fon Royaume, non-feulement par des impôts établis fur les productions de la terre & fur le commerce maritime, mais encore il remit en valeur les anciennes mines qui avoient été abandonnées, & fit travailler à de nouvelles en plufieurs endroits. Pour repeupler fes Etats & réparer les pertes de la guerre, il ne fe borna pas feulement à forcer tous fes fujets de fe marier & d'élever des enfants: il tranfplanta de plus dans la Macédoine une grande multitude de Thraces; & pendant tout le temps qu'il n'eut point d'ennemis à combattre, il s'occupa des moyens d'éten dre & d'aggrandir fa puiffance. Bientôt de nouveaux motifs réveillerent fa haine contre les Theffaliens; Plaintes & les Perrhebiens étant venus fe plain- de divers dre à Rome de ce que ce Prince s'étoit peuples emparé de leurs villes, & le Roi Eu- lippe. menes l'ayant accufé par fes Ambaf fadeurs d'avoir forcé plufieurs places de la Thrace, & d'avoir tranfporté les habitants de cette Province dans Ia Macédoine, le Sénat écouta ces plaintes & ces accufations, de façon

contre Phi

à faire juger qu'elles ne feroient point négligées. Ce qui avoit fait le plus d'impreffion fur l'efprit des Sénateurs, c'eft qu'ils avoient déja appris que Philippeprétendoit refter maître d'Enus & de Maronée; ils fe foucioient peu des Theffaliens. Les Ambaffadeurs des Athamanes vinrent auffi représenter que non pas feulement une ville, ou une partie de leurs terres, mais l'Athamanie entiere étoit réduite fous la puiffance de Philippe. Les exilés de Maronée accufoient pareillement les troupes du Roi de les avoir chaffés de leur patrie, parce qu'ils avoient voulu défendre la caufe de la liberté; & c'étoient eux qui avoient informé le Sénat des prétentions de Philippe, nonfeulement fur Maronée, mais même fur Enus. Philippe de fon côté n'avoit pas manqué d'envoyer des Ambaffadeurs à Rome pour fe juftifier, & fou tenir qu'il n'avoit rien fait que de concert avec les Généraux de la République. » Que la caufe des Theffa » liens des Perrhebiens des Ma » gnefiens, d'Amynander & des Atha» manes, étoit la même que celle des » Etoliens. Qu'après la défaite d'An»tiochus, le Conful occupé à réduire » les villes d'Etolie, avoit envoyé » Philippe pour reprendre celles qu'il » poffédoit aujourd'hui par droit de

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faires en

tendre les

conquête". ». Le Sénat croyant devoir Commifne rien décider en l'abfence du Roi › voyés de envoya pour terminer ces contefta- Rome tions fur les lieux, Q. Cecilius Metel- pour en lus, M. Bebius Tamphilus, & Ti. Sem- plaintes pronius, en qualité de Commiffaires, des peuDès qu'ils furent arrivés, ils indique ples contre Philip. rent un Congrès à Tempé en Theifa- pe. lie, où devoient fe rendre les Députés des villes, qui avoient des intérêts à démêler avec Philippe.

Quand les Commiffaires comme arbitres, les Theffaliens, les Perrhebiens & les Athamanes comme accufateurs, & Philippe comme accufé, eurent pris place dans cette affemblée; alors les Chefs des différentes députations parlerent avec plus ou moins d'aigreur ou de modération, chacun fuivant fon caractere, la haine ou l'affection qu'il avoit pour Philippe. La queftion étoit de favoir à qui devoient appartenir Philippopolis, Tricca, Phaloria, Eurymnes & les autres villes des environs. Les Theffaliens les revendiquoient, foutenant que les Etoliens les leur avoient autrefois ravies, (car on ne doutoit point que Philippe ne les eût enlevées aux Etoliens.) Ces derniers au contraire prétendoient qu'anciennement elles avoient fait partie de l'Etolie: ce qui rendoit la queftion problématique, c'eft que le Con

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