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qu'il falloit s'en tenir au traité d'alliance qu'on avoit fait avec les Romains, & les autres qu'il étoit dangereux de rejeter l'amitié d'un fi grand Roi; Clytus propofa un troifieme fentiment qui tenoit le milieu entre les deux autres, & qu'on approuva par cette raison: ce fut d'envoyer des Ambaffadeurs au Roi, pour le prier de vouloir bien permettre à ceux de Médion, de délibérer fur une affaire de cette importance, dans l'affemblée générale des Acarnaniens. On choifit exprès pour cette ambaffade Mnefilochus & quelques autres de fa faction, qui. envoyerent fecrétement avertir Antiochus de faire avancer fes troupes) vers cette ville. Et comme ils ne fe prefferent pas eux-mêmes de partir, à peineen furent-ils fortis, que ce Prince parut dans le pays, & arriva bientôt jufqu'aux portes. Ceux qui n'avoient point de part à la trahifon furent fort alarmés; & tandis qu'avec des cris tumultueux ils exhortoient la jeuneffe à prendre les armes, Clytus & Mnefilochus introduifirent le Roi dans la ville; leurs partifans accoururent auffitôt auprès de ce Prince; & ceux même de la faction contraire, craignant de n'être pas les plus forts, vinrent à la fin› fe joindre à lui. La douceur avec la

quelle il leur parla, calma leur crainte; & la réputation de clémence qu'il fe fit, lui gagna plufieurs peuples de l'Acarnanie. De Médion il partit pour aller à Thyrion, précédé du même Mnefilochus & des autres Ambaffadeurs. Mais le ftratagême dont on avoit usé pour furprendre Médion, fans décourager les Thyriens, les obligea à fe tenir fur leurs gardes. Ils répondirent fans balancer qu'ils ne feroient aucune nouvelle alliance, que du confentement des Romains. Ayant fermé leurs portes, ils difpoferent des gens armés fur leurs murailles, pour les garder. Le hafard voulut que Cn. Octavius envoyé par Quintius pour raffurer les Acarnaniens, arriva alors à Leucade. Il y amenoit quelques galeres & quelques troupes qu'il avoit reçues d'A. Poftumius, à qui Atilius, dont il étoit Lieutenant, avoit confié le foin de garder l'Ifle de Céphalenie. Il remplit les Alliés de confiance, en leur faifant entendre que le Conful Manius Acilius avoit déja paffé la mer avec fes vaiffeaux, & que les Romains étoient campés dans la Theffalie. Le bruit s'en répandit auffi-tôt : comme la faifon propre à la navigation le rendoit vraifemblable, Antiochus mit garnifon dans Médion, dans quelques autres Villes

de l'Acarnanie,& s'en retourna à Chalcis, en paffant par la Phocide & l'Etolie. M. Bebius & le Roi Philippe s'étoient vus dans la Daffaretie pendant l'hiver, comme nous avons dit; &après avoir envoyé App. Claudius à Lariffe pour en faire lever le fiege, la faifon ne leur permettant pas de rien entreprendre, ils étoient retournés dans leurs quartiers d'hiver. Mais en étant fortis dès le commencement du printemps, ils avoient réuni leurs troupes, & entroient dans la Theffalie, dans le temps qu'Antiochus étoit dans l'Acarnanie. Ils n'y furent pas plutôt arrivés, que Philippe mit le fiege devant Mallée dans la Perrhebie. Bebius de fon côté attaqua & prit d'affaut Phacion delà il marcha contre Phefte, qu'il prit en auffi peu de temps: & s'étant retiré delà à Atrace, il fe rendit maître de Cyretie & de Phrycion, & après avoir mis des troupes dans les places dont il s'étoit emparé, il alla rejoindre Philippe qui affiégeoit Dallée. Les habitants s'étant rendus à l'approche de l'armée Romaine, foit par la crainte d'être punis, s'ils réfiftoient plus long-temps, foit par l'efpérance, d'obtenir grace en fe foumettant promptement; ils allerent avec leurs forces réunies, reprendre les Places

dont les Athamanes s'étoient emparés Eginie, Ericine, Gomphes, Silanes, Tricca, Melibée, & Phalorie. Enfuite ils affiégerent Pellinée, que Philippe de Megalopolis défendoit avec une garnison de cinq cents hommes de pied, & de quarante chevaux. Mais avant d'y donner l'affaut, ils firent avertir Philippe de ne pas attendre la derniere extrêmité pour fe rendre. Il répondit avec beaucoup de fierté, qu'il auroit pu se fier aux Romains, ou aux Theffaliens; mais qu'il fe garderoit bien de fe livrer entre les mains du Roi Philippe. On vit bien qu'il falloit employer la force pour le réduire; ainfi jugeant qu'ils pouvoient en même temps forcer Limnée, ils convinrent que le Roi iroit l'attaquer, & que Bebius refteroit à Pellinée.

Manius A

Ce fut en ce temps-là que le Conful Le Conful Manius Acilius ayant paffé la mer avec cilius, envingt mille hommes de pied, deux tre dans la mille cavaliers, & quinze éléphants Theffalie > où il prend chargea ceux des Tribuns militaires un grand dont il connoiffoit la capacité, de con- nombre de duire l'infanterie à Lariffe, pendant Villes, que lui-même il alla avec fa cavalerie joindre Philippe à Limnée. A l'arrivée du Conful, les habitants rendirent la Ville fans héfiter, & avec elle, la nifon d'Antiochus, & les Athamanes

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qui s'y trouverent. Acilius alla auffitôt de Limnée à Pellinée. Les Athamanes fe rendirent à lui les premiers; & auffi-tôt après, Philippe de Megalopolis en fit autant. Comme il fe retiroit: de la place, le Roi Philippe qui fe trouva par hafard fur fon paffage, ordonna aux fiens de le faluer du nom de Roi par dérifion; puis s'en étant approché lui-même, il l'appella fon frere, avec un ton de plaifanterie, peu digne de la Majefté Royale. Il fut enfuite conduit au Conful qui le fit garder, & peu de jours après, l'envoyaà Rome chargé de chaînes. Tout le refte des prifonniers, tant Athamanes que Syriens, foldats d'Antiochus, trouvés dans les places qui fe rendoient ces jours-là, furent livrés au Roi Philippe. Ils étoient au nombre de trois mille. Le Conful alla enfuite à Lariffe pour y tenir un confeil relatif à la guerre. En chemin il rencontra les Députés de Pialie & de Métropole, qui lui apportoient les clefs de leurs Villes.Philippe ayant traité avec beaucoup de douceur ceux que le Conful lui avoit abandonnés, fur-tout les Athamanes, dans le deffein de gagner l'affection de cette Nation, qu'il ne défefpéroit pas de foumettre à fon empire, conduifit fon armée dans l'Athamanie, après avoir

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