JEAN-CHRÉTIEN

DE MACHECO DE PREMEAUX,

Par la permiffion Divine, & l'autorité du Saint
Siege Apoftolique,

ÉVÊQUE DE PÉRIGUEUX:

A tous Curés, Vicaires & autres Eccléfiaftiques employés aux fonctions du faint Miniftere dans notre Diocèfe: SALUT ET BÉNÉDICTION en Jefus-Chrift notre Seigneur.

L

'ÉDITION du Rituel de ce Diocèfe
étant entiérement épuisée, il est de
notre devoir, mes très-chers Freres,
de vous en procurer une nouvelle.

Redevables que nous fommes à deux de nos illuftres prédéceffeurs de celles qu'ils donnerent, l'une en 1651, & l'autre en 1680, non-feulement nous nous estimons heureux, en marchant fur leurs traces

*

d'entrer

Joan.c.

4. v. 38.

dans leurs travaux, felon l'expreffion de notre Seigneur, & d'en recueillir les fruits; mais nous croyons auffi ne pouvoir fuivre de meilleurs guides. Notre deffein, en vous donnant cette nouvelle édition, n'eft donc pas de vous donner un Rituel nouveau; mais en confervant celui dont vous êtes en poffeffion, nous nous propofons feulement de le renouveller, & de vous le préfenter avec les changements & les additions que les conjonctures & la diverfité des temps nous ont fait juger néceffaires.

A cet effet, il Nous a paru convenable qu'il fût imprimé en deux volumes féparés ; l'un plus grand, où est renfermé tout ce qui a rapport aux fonctions du faint Miniftere qui s'exerce dans l'intérieur de l'Eglife, & l'autre moindre, fous le nom de Manuel, comme plus commode pour l'exercice des fonctions qui se font hors de l'Eglife.

Vous jugerez facilement par vous-mêmes, mes très-chers Freres, des raifons qui ont dû occafionner les changements qui, quoiqu'en petit' nombre, rendent ce Rituel différent des anciens. Un des principaux est celui par lequel, en Nous conformant à la plupart des Rituels des Eglifes de France, nous avons abfolument fupprimé, dans l'administration du Sacrement de l'Extrême-Onction, l'onction marquée pour être faite aux reins des malades, d'autant que cette onction devant

toujours être omife à l'égard des perfonnes du sexe, ne peut se faire à l'égard des autres que trèsrarement, & prefque jamais fans beaucoup d'inconvénients.

L'annonce des Fêtes & des autres jours distingués dans l'Eglise par quelque observance particuliere du culte public de la Religion, ne devoit point être féparée d'une instruction courte qui en donnât une idée, & qui fervant d'exhortation à les bien célébrer, apprît en même temps la maniere de profiter des graces qui y font attachées. C'est à quoi nous avons eu attention, en employant ce que nous avons trouvé de meilleur fur ce sujet dans plusieurs autres Rituels. Nous avons auffi ajouté des instructions qui manquoient dans les précédents Rituels de ce Diocèfe fur les Sacrements de la Confirmation & de l'Ordre. Nous avons marqué des Leçons différentes, comme étant plus convenables & plus propres pour le Nocturne de l'Office des Morts, qui fe chante aux obfeques, le corps préfent ; & enfin nous avons cru devoir rétablir un Rite des plus refpectables qui a été en ufage pendant longtemps dans ce Diocèfe; c'est l'Abfoute qui doit se faire au Prône le jour de Pâques, comme il est marqué en son lieu. Elle fe trouve dans les anciens manuscrits fur lefquels le Rituel du Périgord a été imprimé pour la premiere fois : elle nous a fervi de modele ; & les Prieres dont elle

eft compofée, vous paroîtront également propres à exciter la piété des Fideles, & à obtenir pour eux les graces de la divine miféricorde.

Comme les précédents Rituels manquoient de quelques formules de Bénédictions, qui se faifoient defirer en certaines circonftances, & qui effectivement nous ont été demandées plus d'une fois de différents endroits du Diocèse, nous les avons ajoutées & mises en leur rang. Nous avons fubftitué d'autres formules qui nous ont paru préférables à quelques-unes des anciennes, comme étant plus intelligibles & mieux compofées ; & nous avons fuppléé ce qui manquoit aux Proceffions des Fêtes de la Purification & de l'Affomption de la fainte Vierge, ainsi que ce qui regarde l'expofition du faint Sacrement, & les prieres qui doivent fe faire avant de donner la bénédiction.

Mais afin de rendre à cet augufte Sacrement (plein de Dieu même) le culte qui lui eft dû, & de le lui rendre d'une maniere plus digne de lui, il convient d'établir l'uniformité quant aux jours où il devra être expofé, & où on donnera la bénédiction; car Nous voyons avec la plus vive douleur, & il nous l'a auffi été représenté de tous les cantons de notre Diocèfe, qu'en donnant la bénédiction du faint Sacrement dans les Eglifes de la campagne à des jours différents, les Paroiffes où l'on ne la donne pas font abandon

nées,

nées, tandis que fous prétexte de la recevoir on accoure de toutes parts dans celle où elle eft donnée ; & ce prétexte souvent est un voile qui couvre bien du libertinage entre les jeunes gens qui vont au loin hors de la vue de leurs parents, comme il est encore plus ordinairement cause de mille défordres scandaleux, tels que des ivrogneries, des jurements, des querelles, & autres prefque inféparables des affemblées tumultueufes; en forte qu'une des plus faintes pratiques de religion devient, par la mauvaise disposition des peuples, l'occasion d'un nombre infini de péchés.

C'est donc pour remédier à un fi grand mal, qu'en révoquant les permiffions ci-devant accordées de donner la bénédiction du faint Sacrement dans les Paroiffes de la campagne, Nous défendons de la donner en d'autres jours que ceux marqués ci-après, & nous ordonnons qu'elle foit donnée dans toutes les Eglifes les mêmes jours; à savoir, outre celui de la Fête-Dieu & pendant son octave, ceux de Noël, de Pâque, de la Pentecôte; de l'Epiphanie, de l'Afcenfion; de la Nativité, de l'Annonciation, de la Purification & de l'Afsomption de la fainte Vierge; du Patron principal & non autre ; de la Dédicace de l'Eglife; & de la Touffaints, lorsqu'elle tombe le Samedi, ou le Dimanche fuivant, lorfque le premier Novembre tombera le Dimanche; com

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