DES CONCILES D'APRÈS LES DOCUMENTS ORIGINAUX PAR CHARLES JOSEPH HEFELE DOCTEUR EN PHILOSOPHIE ET EN THEOLOGIE, ÉVÊQUE DE ROTTENBOURG NOUVELLE TRADUCTION FRANÇAISE FAITE SUR LA DEUXIÈME ÉDITION ALLEMANDE PAR Dom H. LECLERCQ BÉNÉDICTIN DE L'ABBAYE DE FARNBOROUGH TOME II DEUXIÈME PARTIE PARIS LETOUZEY ET ANÉ, ÉDITEURS 76 BIS, RUE DES SAINTS-PÈRES 1908 LIVRE ONZIÈME QUATRIÈME CONCILE ŒECUMÉNIQUE A CHALCÉDOINE EN 451 186. Nombre et lieu des sessions. [411] Le concile convoqué par Marcien, avec l'assentiment ultérieur du pape Léon le Grand, s'ouvrit à Chalcédoine le 8 octobre 451 1, et 1. Ce livre XI' nous montrera assez l'importance des questions débattues et des solutions adoptées à Chalcédoine pour que nous n'ayons pas à insister ici sur ce sujet. Au point de vue historique, les conséquences furent incalculables, la plus lamentable fut la scission schismatique de l'Égypte ; il y en cut d'autres que nous relèverons en temps utile. Au point de vue dogmatique, les résultats acquis à Chalcédoine balancent, s'ils ne surpassent pas en importance, les résultats acquis à Nicée en 325. La lettre dogmatique du pape Léon à Flavien, même avec son supplément, n'eût jamais cu, sans le concile de Chalcédoine, le retentissement et l'autorité qui s'y attacha désormais. La théologie de l'union hypostatique se trouva désormais officiellement défiuie. Ce qui pouvait s'attacher de douteux aux décisions du III concile œcuménique par suite des conditions extérieures déplorables dans lesquelles il tint ses sessions, disparut sous l'impression de plénitude et de force que le IVe concile donna à ses décrets. Le concile de 431 avait, en un certain sens, par le mécontentement qui l'accueillit, provoqué, loin d'y mettre fin, une nouvelle controverse théologique : l'eutychianisme. Le rôle du concile de Chalcédoine se trouva double, il eut à maintenir l'unité réelle et personnelle du Christ, telle qu'on l'avait affirmée à Éphèse et en outre à définir la distinction des natures dans le Christ qui, Fils de Dieu incarné, n'était qu'une personne en deux natures distinctes. Les évêques réunis à Nicée, licu fixé primitivement par la convocation, attendaient depuis quelque temps déjà l'arrivée de l'empereur Marcien retenu par les opérations militaires contre les barbares à proximité du Danube. Il reçut la supplique des évêques qui, commençant à manquer de subsistances et inquiets de voir leur argent s'épuiser pendant ces délais, sollicitaient l'autorisation d'ouvrir la session sans attendre l'arrivée de Marcien. Celui-ci fut contrarié de cette demande, dans laquelle il n'était pas éloigné de voir un piège. En |