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want la prévention, de la lecture qu'il avait faite dans la salle des audiences du tribunal de commerce de cette ville, l'audience n'étant pas ouverte, d'une lettre qui enjoignant aux membres du tribunal qu il présidait de cesser immédiatement leurs fonctions, par suite de leur refus de prêter le serment édicté par la Constitution, et de la réponse faite par lui à cette lettre; le tribunal d'Evreux avait renvoyé M. Verney des fins de la prévention, et appel de ce jugement avait été fait par M. le procureur-général près la Cour d'appel de Rouen. La Cour, statuant sur cet appel, a confirmé le jugement dont était appel.

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Le Bulletin des Lois publie un décret du 28 janvier qui autorise l'acceptation de divers legs faits par M. le marquis de Talaru à un grand nombre de curés ou de desservants des départeinents de Seine-et-Oise (arrondissement d'Etampes), d'Eure-et-Loir, du Calvados, des Deux-Sèvres, de la Loire et de la Saône, ainsi qu'aux fabriques et aux bureaux de bienfaisance des mêmes pa

roisses ou communes.

Plusieurs legs ont également été faits par M. le marquis de Talaru à des établissements de bienfaisance de Paris: 1° A Mgr l'Archevêque de Paris, au nom de l'infirmerie Marie-Thérèse, un legs de 30,000 fr.; 2° à la congrégation des Sœurs de Bon-Secours, existant à Paris, un legs de 20 000 fr.; 3° à M. le curé de la paroisse de Saint-Thomas-d'Aquin, à Paris, et au directeur de l'administration générale de l'assistance publique, à Paris, un legs de 10,000 fr.; 4° au supérieur général de l'institut des Frères des Ecoles chrétiennes à Paris, un legs de 40,000 fr.

L'ensemble des legs institués par M. de Talaru, et dont l'acceptation est antorisée par le décret du 28 janvier, s'élève à 742,800 fr.

M. Bonte-Pollet, maire de Lille, qui s'était opposé à la sortie des processions, vient d'adresser sa démission au préfet du Nord.

- C'est le 10 août prochain que sera inaugurée la grande ligne de Paris à Strasbourg.

Le prince Président de la République assistera à cette solennité, que la ville de Strasbourg et tout le département du Bas-Rhin se disposeut à célébrer de la manière la plus brillante.

Une association socialiste s'est formée à Londres, sous la haute direction de MM. Louis Blanc, Pierre Leroux et Cabet, pour la publication de deux journaux, l'un hebdomadaire, l'autre mensuel; cette association s'occupera aussi de la publication de brochures en langues française, italienne et allemande; il en a déja paru une qui a, dit-on, pour titre : les Aigles et les dieux.

Les journaux anglais du 10 et du 11 juin s'occupent d'un incident relatif aux correspondants qu'ils entretiennent à Paris.

Trois de ces correspondants, ceux du Morning-Chronicle, du Daily News, du Morning Advertiser, ont été mandés il y a quelques jours au ministère de la police générale, et là M. Latour-Dumoulin, chef de la division de la presse, leur a donné l'avertissement d'être désormais plus réservés, plus prudents, et les a informés que si les journaux dont ils sont les représentants continuaient dans Jeurs articles de fond aussi bien que dans leurs correspondances datées de Paris l'opposition qu'ils font souvent à la politique du Président de la République, de gouvernement français se verrait à regret forcé de prendre, soil contre les journaux, soit contre leurs correspondants, des mesures rigoureuses.

Les journaux d'Amsterdam annoncent que la direction de la police de cette ville venait d'être informée qu'un Espagnol arrivé ces jours derniers de Lisbonne à Londres y avait apporté un grand nombre d'effets publics faux de divers pays,

et qu'il avait l'intention de les faire négocier à l'aide de complices dans les grandes villes du continent de l'Europe.

C'est un avertissement qui mérite d'être reproduit dans l'intérêt des personnes qui font le commerce des fonds publics étrangers. E. DE VALETTE, ch. hon.

Bibliothèque mystique et ascétique,

CONTENANT LES PRINCIPAUX AUTEUrs mystiqueS DU MOYEN AGE, DU DOUZIÈME au seiziÈME SIÈCLE.

Le mouvement extraordinaire qui en ce moment réveille si profondément la foi du peuple allemand, ne samait être étranger à la publication savante et pieuse que nous annonçons. Il est bien que la foule ait commencé par se réveiller d'an demi-siècle, de trois siècles peut-être, d'une léthargie qui semblait mortelle. Cet appel au peuple, si hardiment jeté aux multitudes par quelques missionnaires proscrits, a réussi contre toute attente Des hommes qui la veille fuyaient, sous un habit étranger, dans l'exil, ont sondain reparu, une croix en main, et des foules prodigieuses ont confondu leurs rangs, leurs voix, leurs acclamations pour les recevoir en triomphe, Pendant que les apôtres parlaient à leur imm nse et rustique auditoire, les hommes d'études, des professeurs d'université, des directeurs de séminaire se partageaient la tâche pour remettre en lumière des onvrages très-propres à pourrir le zèle, à féconder la paro'e des apôtres. L'Allemagne, en grande partie, a produit ces œuvres qui lui rappellent ses plus beaux jours et ses ames les plus mystiqnes et les plus pures.

An sortir de notre première révolution, l'un des premiers ouvrages chrétiens qui fit sensation, fut un humble Godescard. I fallut à Dussant font son courage et toute sa verve pour annoncer dans l'une des premières pages du Journal des Débats, la Vie des Saints! N'y aurait-il pas quelque chose à dire, et avec quelque surprise, sur cette série de mystiques du moyen áge, qui se sont produits au moment où le matéri lisme semblait toucher à son apogée, surtout en Al'emagne! Il y a six mois, n'aurait-on point regar lé comme un anachronisme d'annoncer au public de 1851, ces nouveautés littéraires :

Lauda Sion, ou les plus anciennes hymnes latines et allemandes;

Les OEuvres complètes de S François d'Assise, texte latin, italien, allemand; L'Alphabet de la mort, da peintre Holbein;

La Cité de Dieu, de S. Augustin;

Le Dialogue des miracles de Cesaire, d'Heisterbach;

Les Epitres et homélies de S. Micaire; etc.

Or, ce n'é ait là qu'un essai et comme un passe-temps parmi d'autres travaux bien autrement spéciaux. Les mêmes édients, et il convient de les nommer tous: MM. Jo. Strange, Adolphe Buss, professeur à Cologne; Martin, Floss et Dieringer, professeurs à l'université de Bonn; Von der Burch; A. Heuser, collègne de Beuterim à Belk; le D' Fred G. Otto, de Pa lerborn; Lammertz, pasteur à Kessenich, ont en même temps pub ié ou préparé pour paraître bientôt, à Bruxel es et à Cologne, les opuscules choisis ou les œuvres intégrales des auteurs suivants :

De saint Anselme de Cantorbéry, 1109.

De Hugues de Saint-Vitor, 1140.
De sainte Elisabeth de Schonange, 1163.
De Guillaume II, comté de Hollande, 1256.
De saint Thomas-d'Aquin, 1274.

Du B. Albert-le-Grand, 1280.

De sainte Gertrude et de sainte Mechhlde, 1290.

De sainte Angele de Foligno, 1309.

De sainte Brigitte de Suède, 1371.
Du B. Gerlac Petersen, 1411.
De saint Louis de Gonzague, 1591.

Du savant et pienx Bellarmin, 1621.

Nous aimerions, si tout avait parn, à suivre dans ce compte rendu cet ordre chronologique, et nous aurions désiré qu'on s'y fût attaché plus strictement, en y intercalant les anteurs qui doivent former une seconde série. Dans celle-ci figureront sain! Bonaventure, sainte Catherine de Sienne, le Cardinal de Cusa, Gerson, Louis de Grenade, sainte Hildegarde, saint Laurent Justinien, saint Jean de la Croix, saint Patrice, Roysbrock, Suso, sainte Thérèse, Trithême, etc.

Il ne sera pas inopportun de faire connaître au moins les principaux anneaux de cette chaîne mystique. Il en est qui sont d'or, mais cet or est enfoni d'ordinaire dans ce qu'on appelait autrefois le fumier du latin scolastique, on bien encore dans le vieil idiome allemand, bien plus inabordable. Nous ajoutons qu'il ne serait pas toujours facile, ni même possible, de faire passer ces œuvres trèsénergiquement originales dans une tra luction moderne Nous ne serions pas surpris toutefois que si ces perles tombaient par hasard entre les mains de que quesuns de ces lettres à qui les événements ont donné beaucoup de loisir et de leçons, ils ne fussent bien autrement épris de ces humbles et pauvres pages de mysticisme, qu'ils ne le furent jamais des plus étourdissants oracles du germanisme et du socialisme moderne

Cette collection sera tout à fait distincte du Recueil de Louvain qui porte presque le même titre et que nous nous proposons de rappeler de nouveau à l'attention de nos lecteurs. L'illustre éditeur, quoique livré à un tout autre ordre de travaux, a pu donner à cette œuvre une suite que nous devrons faire connaître. On se rappelle que son plan embrasse principa ement les lus anciens écrivains de l'Eglise et qu'il s'est proposé bien moins de donner aux amis de la théologie mys ique les monuments de ses grands maîtres, que de fournir aux jetnes prédicateurs de riches matériaux d'études et de méditations, puisées aux sources les plus antiques de la tradition.

Il y a peut-être une autre différence que nous nous permettons de signaler de prime-abord, dans l'intérêt mème de la bibliothèque de Cologne. Le savant éditeur de Louvain ne s'est pas contenté de chercher Is meilleures éditions, qui oruent si abondamment sa précieuse bibliothèque; il a, de plus, revu soigneusement tous les textes qu'il a publiés, corrigé les épreuves et mis un grand soin à donner, sous un humble et modique format, une élition, autant que possible, irréprochable. Il nous semb e que la dignité des aut urs et des sujets chré iens l'exige toujours. Nos rivaux, philosophes et prot stants, nous donnent souvent l'exemple. C'est le moins qu'on accorde aux interprètes de la tration catholique ces soms matériels prodigués si volontiers, surtout en Allemagne, anx moindres bribes de l'antiqnité profane. It est juste de reconnaître que la Bibliothèque ascétique de Cologne n'a pas les défauts d'exécutior, qui ordinairement déparent les livres populaires d'Allemagne. Plusieurs volumes témoignent en outre d'une recension attentive et sérieuse du texte; mais il faut convenir que d'autres he font assez d'honneur soit à la docle Allemagne, soit à la dittérature catholique. Nous avons surtout remarqué un o; uscule d'Albert-le-Grand, qu'il faut, ce nous semble, retirer de la collection et réimprimer de nouveau. Nous y reviendrons et on nous pardonnera de faire ainsi, en débutant, acte de franchise.

I. GERLAC PETERSEN (1411).

(Gerlaci Petri ignitum cum Deo soliloquium.)

Ne pouvant débuter par l'Imitation qui est dans toutes les mains, les éditeurs se sont rapprochés le plus possible de Thomas-à-Kempis. Gerlac Petersen était son compatriote et son contemporain, com:ne lui, disciple de Florenz et de Gérardle-Grand. Frère de la Vie commune à Deventer, puis chanoine régulier à Windesem. Il y prit l'habit de religion en 1403, et y mourut dans toute la ferveur de l'institut naissant, en 1411. On a conservé de lui un mot qui vaut un livre : il aimait à se dérober aux conversations pour aller reprendre en sa c llulé ses chers soliloques; il disait alors, en s'excusant : Quelqu'un m'attend. It a vérita'blement donné au plus remarquable de ses écrits le titre de Soliloque enflammé avec Dieu. Ce livre a suffi, pour lui mériter le titre de second A-Kempis. Ce texte, fort rare, est donné d'après l'édition princeps de 1616, dont l'élégant frontispice est reproduit identiquement en tête du volume. Le Soliloque commence ainsi :

«En esprit d'humilité et le cœur contrit, incliné, et amoureusement prosterné, amsi que la peussière des pieds, sous le ciel et la terre et tout ce qui s'y trouve, n'espérant plus rien du tout de nous, mais espérant humblement en vous, ainsi qu'une pauvre petite brebis ou comme un poussin solitaire et vagabond qui s'abriterait sous vos ailes, veuillez nous recevoir en votre miséricorde, ô très-clément Père !...»

Nous citerons quelques pensées reproduites presque littéralement dans l'Imitation, et qui montrent quelque parenté avec ce livre et son auteur, quel qu'il soit :

Je préfère me cacher tous les jours de mon pélerinage,... pour attendre en paix le jour du Seigneur, comme étant le plus riche et le plus pauvre des hommes, le plus riche, étant sans désir; le plus pauvre, n'ayant rien.

Je ne me reposerai sur ancun des vivants, mais je m'appuierai en tout, par une intime union, avec le Seigneur, parce que toutes choses s'évanouissent et défaillent. Si je m'appuyais sur ce qui tombe, je ne pourrais éviter de tomber par la même chute. Il n'y a que vanité dans les homines. Il en est à peine un seul dont la foi soit sûre.

En toutes choses accontumons-nous à voir la vérité, qui regarde tout. —Voix de Diet: « Oh! si tu pouvais voir en moi comment je subsiste toujours immuable, et qu'il n'y a en moi rien qui précède, rien qui su ve, mais une même chose, qui est moi-même, alors tu pourrais toi-même t'affranchir de l'inégalite et de la variété mauvaise, et être avec moi comme une même chose. »

I faut, comme un géant, s'élancer dans la voie du Seigneur, et prendre avec amour le combat proposé, je veux dire, la croix du Sauveur. Car toute notre vie est croix et doit être croix; et qui a senti cette croix, connaît seule combien elle est donce. »

Il faudrait citer tout ce chapitre xv De occulta dulcedine spiritualis crucis et le comparer avec un autre chapitre xv, si conu: De regia via sanctæ crucis. Et cet autre : Quomodo decoto homini summe bene sit cum Deo, et summe male sine Deo. Cap. xx. Et encore; XXII, De vera resignatione sui ipsius ; xxiv, De ditissimo paupere Spiritu; xxxш, Quod citra Deum nihil possit vei aciler animam consulari, etc.

Nous ferons remarquer que nous avons recneilli d'antres passages, plus identiques encore, de l'Imitation, dans les opuscules en partie inédits de Florenz et de Gérard-le Grand, les maîtres d'A Kempis; on nous a même montré une version hollandaise partielle qui paraît plus ancienne que l'anteur présumé dʊnt le nom est encore un prob.ème, même dans la patrie d'A-Kempis.

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II. ALBERT-LE GRAND. (1280).

(B. Alberli magni episcopi Ratisbonensis libellus aureus de adhærendo Deo. 1481. In-18. 51 p.)

Je pensai dernièrement à composer, autant qu'on le peut en cette halte d'exil et de pèlerinage, un petit écrit concernant le détachement complet et possible de toutes choses, et l'union avec Dien seul, entière et définitive, une et absolne: d'autant que la fin de la perfection chrétienne est la charité qui nous unit au Seigneur Dien. »

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Ce début, tracé d'une main vigourense, résume tout ce Livre d'or qui a l'honneur de porter le nom d'Albert le Grand, et qui révèle d'un bout à l'autre l'un des grands maîtres de l'école. Tout y repose sur ce principe fondamental que la perfection de l'homme est dans la charité et la consommation de la charité, en Dieu seul par notre Seigneur Jésus Christ (chap. 1, 2) Celui qui s'attache à Dien vit dans la lumière. Notre plus sublime perfection ici bas est d'établir l'image de Dieu en nous ou dans toutes nos facultés radicales, c'est à-dire dans la raison, dans la mémoire, dans la volonté, « Dieu est la forme de l'àme, et il doit s'y imprimer comme le cachet sur la cire, comme le sceau sur une charte scellée. Pour qu'il en soit ainsi, il faut premièrement que la raison sit éclaiJée parfaitement de la connaissance de Dieu, qui est la vérité suprême ; qu'ensuite la volonté soù affectée d'un parfit amour pour la suprême bonté; qu'enfin la mémoire soit complétement absorbée dans l'intuition et la jouissance de la félicité éternelle. Tout cela ne se consomme que dans la patrie; mais commencer ici bas c'est la perfection de cette vi (chap. 1). Pour y parvenir, il faut dégager l'intellect des choses sensibles (chap. IV); purifier le cœur de toutes les illusions (chap. v); s'attacher à Dieu par le regard nu de l'intelligence (chap. VI); par le recuei lement profond du cœur retiré en lui-même (ch. vu), C-pen·lant il survient à cette intime union de l'intelligence et du cœur divers obstacles, d'abord dans les événements du dehors; n'y voyez que Dien seul et confiez vous à Jui souverainemen: (chap. vi); puis dans les exercices mêmes de l'âme qui doit mettre par-dessus toutes ch ses la contemplation de Dieu (chap. 1x); enfin dans la dévotion sensible: ce n'est qu'un moyen, non le but; allez droit au terme, attachez vous de cœur à Dien (chap. X); en deruier lieu, dans les tentations et les tribulations (chap. xt), qui doivent être surmontées par l'amour. L'auteur en décrit l'efficacité avec cette ardeur qui ravit toujours tous les mystiques (chap. XII). Il revient ou passe à l'oraiso comme moyen de recueillir le cœur (chap. XII); à la délicatesse de conscience, come le guide assuré en ces voies subiimes (chap. XIV; à l'humilité, qui est toujours la pierre de touche de toutes les choses spirituelles (chap xv) On aime à penser que c'est le sublime génie d'Albert-le-Grand qui descend de ces hautes régions en s'abattant humblement dans le mépris de soi et l'abandon à la souveraine puissance de Dieu (chap. xvi). Il se rencontre çà et là des traits qui semblent, en effet, révéler le docteur universel. Il cite cette belle parole d'un livre d'Aristote qu'il a commenté: Monter à Dieu, c'est entrer en soi même (1). » Il remarque qu'il y a cette différence entre la contemplation des philosophes et celle des fidèles: c'est que les premiers n'appliquaient à Dien que leur intel igence et s'arrêtaient à Connaître sa perfection, tandis que la contemp ation des saints, dit-il, aut ement des catholiques, est en vue de l'amour de Dieu contemplé; aussi ne s'ar

(1) Chap. VII, p. 20. C'est le livre De Spiritu et anima, au chapit. 21. L'édition de Cologue ne nomme pas en cet endroit l'auteur de ce livre,

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